02 mars 2010
Projet résidence sociale jeunes femmes enceintes ou avec un enfant: où en sommes nous?
Je présidais cet après-midi un comité de pilotage concernant le projet de résidence sociale rue de Beauce dans le 3ème arrondissement dont j’ai déjà retracé ici les grandes lignes. Ce nouvel établissement, géré par le Foyer International des Travailleuses dont le nom est devenu depuis le 1er janvier les UniversElles, sera dédié à des jeunes mères isolées sortant de la maternité ainsi qu’à des jeunes femmes isolée enceintes sortant de Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale. Cet aspect est important à préciser dans le sens où les jeunes femmes accueillies dans cette future résidence auront déjà bénéficié d’un suivi social auparavant et seront par conséquent dans un processus suffisamment avancé de réinsertion sociale leur permettant de vivre en relative autonomie. Partant du constat qu’un certain nombre de jeunes femmes menant une grossesse à terme au sein des UniversElles ne trouvent bien souvent pas de solution de sortie après leur accouchement, une résidence de ce type s’impose pour éviter de les faire retomber dans la spirale de l’exclusion.
Ce projet, qui s’inscrit à la croisée des champs de l’insertion sociale durable et du soutien à la maternité, permettra d’accueillir 10 jeunes femmes : 5 avec leur nouveau né, et 5 femmes isolées enceinte. Elles seront toutes locataires d’un F1 d’une surface de 14 à 16m². Par ailleurs, cette résidence bénéficiera au rez-de-chaussée d’un espace d’accueil du public à destination des jeunes mères résidentes mais aussi des femmes des arrondissements du centre de Paris afin de les informer sur les droits de femmes et de leur offrir un soutien à la parentalité. Ainsi, nous sommes en train de monter un projet pour accueillir au sein de ce RDC un point d’accès au droit pour les femmes (planning familial, SOS Violences Conjuguales,…) et un école des gestes quotidiens vis-à-vis de son enfant (nutrition, hygiène, soins,…). Ce « cahier des charges » reste encore à approfondir, ce à quoi nous nous y attèlerons les jours à venir.
Cependant, nous nous trouvons confrontés à un certain nombre de problèmes à résoudre avant de débuter concrètement la réalisation du projet. C’était précisément l’objet de la réunion de cet après-midi. Le premier de ces problèmes, et de loin le plus urgent à régler, est celui de l’éviction commerciale. Car il se trouve que le 16, rue de Beauce est un hôtel appartenant à la ville depuis 1912 dont le gestionnaire doit évidemment faire l’objet d’une éviction si nous voulons mener le projet à bien, le rôle de la Ville n’étant pas de posséder des hôtels à usage privé. Une fois cette étape passée, il s’agira de réhabiliter l’immeuble. Mais avant de commencer les travaux, des sondages destructifs devront être effectués afin de déterminer l’ampleur de la réhabilitation et le coût avant de pouvoir être avalisé par l’exécutif municipal. Bref, un dossier qui s’annonce laborieux…
Toutefois, ma conviction est que la ville n’a pas à détenir de baux commerciaux, et que les immeubles appartenant à la ville doivent être transformés en logements sociaux au sens large, donc aussi en hébergement de qualité pour celles et ceux qui ont besoin d’un sas vers un logement social traditionnel. C’est précisément pour cela que nous travaillons activement à l’avancée de ce dossier qui, je le répète, répond à un vrai besoin social.
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