23 décembre 2010

Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre.*


En guise de cadeau de Noël, le gouvernement nous a concocté un joli cadeau dans la plus pure tradition de ce qu’il sait faire. Il s’agit d’un texte de loi à l’acronyme plutôt amusant, LOPPSI, mais à la réalité beaucoup plus inquiétante.

Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure. Disons plutôt un inventaire à la Prévert reprenant d’une part les mesures préconisées par Nicolas Sarkozy dans son désormais fameux discours de Grenoble et d’autre part un conglomérat de mesures sans lien évident les unes avec les autres. Citons pour exemple la création d’un délit d’usurpation d’identité sur Internet en passant par la lutte contre les sites pédopornographiques, le délit de vente à la sauvette ou encore l’encadrement de la sécurité privée…

Il y avait certainement des réajustements à faire, de nouvelles formes de délinquance à mieux combattre,… mais il ressort de ce texte un sentiment de Père Fouettard particulièrement nauséabond. Décryptage avec à l’appui quelques nouveaux délits…

Il consacre l’idée qu’un délinquant l’a toujours été et le sera toujours. Les peines planchers et la double peine remettent en cause la possibilité pour l’appareil judiciaire d’estimer qu’une personne s’est réinsérée.

Il promeut l’idée qu’un délit n’a comme source que le manque d’outil judiciaire pour l’empêcher. Le couvre feu des mineurs de 13 ans en est la résultante. Plutôt que de travailler à retisser les liens familiaux, à redonner de la puissance aux services publics, à soutenir le périscolaire, tout bonnement, on s’en prend aux conséquences et non aux causes d’une politique sociale brutale du gouvernement.

Il ressort de vieux démons en surfant sur le manque d’informations de la population pour justifier des atteintes aux libertés individuelles. Le dépistage sans consentement sera autorisé dès qu’un agent des forces de l’ordre aura été mis en situation de possible contamination. Cela fait 10 ans que le principe du libre consentement avait été acté au motif de la libre disposition de son corps. Mais le pire est la réponse du ministre Hortefeux justifiant cette mesure par le « courrier de l’épouse d’un gendarme mordu par une personne peut-être contaminée ». Quelles méconnaissances des réalités scientifiques de la transmission des virus… Je vous laisse lire le communiqué de presse d’Homosexualités et Socialisme à ce sujet.

Il utilise le domaine de la loi pour étouffer des mouvements politiques. Je veux parler du mouvement contre les logements chers ou indignes ou vacants. Que penser aujourd’hui du fait que demain une décision d’expulsion purement administrative, prise par le Préfet, va pouvoir se substituer à une décision d’expulsion purement judiciaire, prise par le Juge, suite à un procès équitable ? Le gouvernement a-t-il donc peur de Jeudi Noir, du DAL et d’autres structures qui dénoncent sans cesse le comportement de certains propriétaires iniques ? A-t-il peur que le sujet du logement où il échoue lamentablement, alors que la gauche y réussit plutôt, devienne le cœur des prochaines échéances électorales ?

En tous cas, voici bien une loi qui ne correspond nullement à l’intérêt général ni aux idéaux républicains… et qui privilégie une nouvelle culture de la sécurité : celle du résultat à outrance, celle de la création de délits et de peines, celle du chiffre. Mais absolument pas du tout celle des moyens, des effectifs humains, des objectifs sociaux. Celle qu’au Parti Socialiste, nous voulons et qui compose notre Pacte National de Protection et de Sécurité Publique.


* Thomas Jefferson

15 décembre 2010

Flash Infos Compte-Rendu de Mandat - Conseil de Paris des 13, 14 et 15 décembre - Rééquilibrage du parc des logements sociaux


Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Ce mois-ci le Conseil de Paris est amené à délibérer sur un nombre important de délibérations logement qui représentent un quart des logements financés cette année.

Ainsi, je voudrais attirer votre attention sur deux sites plus particulièrement.

L'opération McDonald dans le 19e, et la réalisation située quai des Célestins dans le 4e arrondissement.

En effet, l'ensemble des programmes de logements sociaux de l’opération d'aménagement des entrepôts McDonald est une opération phare de la mandature. Le programme, dont le chantier doit démarrer en 2011, comprend 50 % de logements privés dont une partie de logements locatifs à loyer maîtrisé et 50 % de logements sociaux.

Les quatre délibérations visent à financer un programme de logements sociaux caractérisé par une grande mixité avec une diversité des produits, avec plus de 383 logements familiaux, 120 logements foyers pour jeunes travailleurs et 140 logements pour étudiants.

Au sein des logements familiaux, compte tenu des caractéristiques très particulières du 19e arrondissement, 50 % des logements sont des logements sociaux intermédiaires.

Vous le voyez, notre municipalité est dans une démarche assumée visant à favoriser la mixité sociale et générationnelle dans les arrondissements déjà fortement dotés en logements sociaux.

Il s'agit tout d’abord d’intégrer dans la production de logements familiaux, une part importante de logements sociaux intermédiaires P.L.S., destinés aux classes moyennes, 50 % des programmes.

Il s'agit ensuite de diversifier la production de logements sociaux avec de nombreux foyers de jeunes travailleurs, résidences pour étudiants et autres établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

A travers cette délibération, la Ville de Paris montre sa volonté de créer une véritable mixité sociale dans un arrondissement déjà très pourvu. Cette volonté de rééquilibrage se concrétise aussi dans les arrondissements déficitaires en termes de logements sociaux puisque la délibération DLH 328, qui est une réalisation par la S.G.I.M d'un programme comportant 3 logements P.L.A.I., 9 logements PLUS et 3 logements P.L.S. situés 28 quai des Célestins dans le 4e arrondissement présente une opération exemplaire de la mobilisation du patrimoine municipal.

Il s’agit de transformer des bureaux occupés par les services de la ville appelés à déménager prochainement, en logements sociaux familiaux dans un quartier très déficitaire en logement social.

Ce programme suivi en 2011 du financement d'une deuxième tranche visant à reconvertir de la deuxième partie de l’immeuble du quai des Célestins en un programme innovant de résidences intergénérationnelles destinées aux jeunes et aux personnes âgées valides.

On pourrait à ce titre également évoquer la délibération DLH 281, qui est une réalisation par la R.I.V.P d'un programme comportant 5 logements P.L.A.I., 12 logements PLUS, 3 logements P.L.S. et un local d’activité, 13-15 rue Bleue dans le 9e arrondissement.

En effet, cette délibération présente un programme de transformation de bureaux en logements sociaux, c'est une opération exemplaire comprenant la création d'une crèche et de 20 logements sociaux sur un immeuble de bureaux acquis suite à la consultation organisée par la Ville, pour la vente d'un terrain boulevard d'Indochine dans le 19e arrondissement. C'est donc un projet assimilable à de le construction neuve dans un arrondissement aussi très déficitaire en logement social et où les opportunités sont rares.

Je tiens à rappeler que la forte détermination de la Ville de Paris à produire plus de logements sociaux dans les quartiers déficitaires en la matière se heurte à plusieurs obstacles. Dans les arrondissements du centre de Paris, il y a une pénurie foncière indéniable et les possibilités de construire sont rares.

En 2001, nous partions de loin et il a fallu rattraper le retard avec un foncier extrêmement cher. Mais notons que le nombre de logements sociaux a augmenté dans ces arrondissements, plus de 500 logements dans le 3e arrondissement en plus sous l'ancienne mandature. Concernant l'Ouest parisien, les terrains sont très rares et les prix de l’immobilier très coûteux. Il y a en effet une explosion des prix de l’immobilier depuis 13 ans, et une prédominance des copropriétés d'habitation qui ne sont pas forcément très faciles à préempter pour faire du logement social.

La Ville de Paris est responsable et ne veut pas acheter des terrains à n'importe quel prix aux frais des contribuables parisiens.

De plus, nous nous heurtons à une forte opposition politique sur certains projets de logements sociaux dans les arrondissements très déficitaires de l'Ouest. La multiplication des recours sur permis de construire contribue à retarder des opérations prévues au détriment des 120.000 demandeurs de logement social en attente.

Nous voyons donc avec ces deux délibérations, qui sont des projets phares, la détermination de notre municipalité à faire du logement sa priorité. Je voudrais pour terminer rappeler que l'État ne joue pas son rôle et que son budget logement n'est pas à la hauteur des enjeux, loin de là, puisqu'il baisse ce dernier de 75 % et estime qu'il est normal de ponctionner les bailleurs pour compenser cette baisse scandaleuse.

A Paris, nous déployons des moyens colossaux pour permettre à toutes les catégories sociales de se loger, des plus démunis d’entre nous aux classes moyennes, qui peinent également à trouver un logement correspondant à leurs revenus.
De ce point de vue, nous pouvons encore une fois regretter le Gouvernement refuse d’expérimenter l’encadrement du loyer du parc locatif privé à Paris. Plus le logement privé coûte cher, plus la pression est forte sur la demande de logement social.

Alors, mes chers collègues, l'Etat n’a pas le droit de se désengager de la politique du logement. Il est urgent qu'il prenne ses responsabilités, lui seul en a les moyens.

14 décembre 2010

Flash Infos Compte-Rendu de Mandat - Mise en place d'un Réseau Logement Seniors dans le 3e


Vœu pour la mise en place d’un Réseau Logement Seniors
Déposé par Gauthier Caron-Thibault
Et les élu-e-s du Groupe Socialiste, Radical de gauche et Apparentés


La place des seniors dans notre capitale est une question à part entière avec les évolutions démographiques et les progrès de la médecine. Si certains d’entre eux présentent des conditions de santé telle qu’ils peuvent prétendre à intégrer un Etablissement Hébergeant des Personnes Agées Dépendantes, d’autres souhaitent néanmoins rester actifs dans la ville mais se trouvent isolés à cause d’un appartement inaccessible, d’une famille éloignée…

C’est pourquoi la Ville de Paris dispose de 4 500 places en résidences appartements ou en résidences services, gérés par le Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris. Ces immeubles rendus totalement accessibles, tant dans leurs parties communes qu’à l’intérieur des logements, sont par ailleurs pour certains dotés de restaurants Emeraudes ou de « clubs » permettant aux seniors de bénéficier d’une part de repas à tarif abordable d’autre part d’activités. Tous bénéficient de l’action d’un Service de Soins Infirmiers A Domicile.

Si le maintien à domicile est souhaité par la plupart des seniors, certaines situations de santé ou inhérentes à l’appartement en lui-même ne le permettent pas. Les seniors du 3e, comme celles et ceux du Centre de Paris, vivent difficilement cette situation à cause du très faible nombre d’immeubles comportant des ascenseurs. Le maintien à domicile nécessite souvent aménagement important et entretien complexe ce qui n’est pas toujours chose aisée, a fortiori pour des seniors aux faibles ressources ou empêchés dans la pleine possession de leurs moyens physiques.

Nombreux sont les seniors qui font part de leur envie d’offres alternatives à l’isolement ou à l’entrée en « maisons de retraite ». Agés mais pas si vieux, ils cherchent des solutions à leur problème d’accessibilité et des assurances quant à leur santé et à leur vie de tous les jours sans pour autant faire une croix sur la mixité sociale et générationnelle qu’offre la vie dans un appartement indépendant au sein d’un immeuble traditionnel.

Dans son programme électoral, l’équipe municipale du 3e s’était engagée à lancer un Plan Grand Age dans l’arrondissement avec entre autres une 4e résidence. Plusieurs actions ont été installées : service d’accompagnement, augmentation des activités culturelles pour lutter contre l’isolement, appel à projets intergénérationnels,…. Pour ce qui est de la résidence, après études de nombreuses expérimentations à Paris, en banlieues ou dans de grandes villes (colocation intergénérationnelle, maisons collectives,…), il nous est apparu plus intéressant de chercher à répondre de manière innovante à ce besoin.

Un programme expérimental sous le nom de Réseau Logement Seniors a été monté au sein de la Mairie du 3e en réunissant un certain nombre d’acteurs sociaux :
- CASVP, DASES : sur l’ensemble des services de maintien à domicile
- le Pact de Paris : sur la rédaction d’un cahier des charges de l’accessibilité « Seniors »
- la Régie de Quartier Paris Centre : sur la définition d’un panel d’offres de petits travaux « du quotidien » à domicile
- l’Association pour le Soutien A Domicile : sur les services infirmiers
- la DLH et des bailleurs sociaux (SGIM, RIVP, Paris Habitat, I3F et Sageco) : sur le pointage des immeubles accessibles (ou nécessitant peu de travaux pour le devenir)


Inspiré par le dispositif des Résidences Appartements et des Appartements de Coordination Thérapeutique, il s’agit de créer, d’ici 2014, dans le diffus au sein du parc social du 3e, un ensemble de 15 logements rendus totalement accessibles (de la rue à l’intérieur de l’appartement en passant par les parties communes).

La DLH et les bailleurs sociaux mettraient à disposition de cette expérimentation autant que faire se peut des logements de type F1 ou F2, conventionnés PLAI ou PLUS, dans des immeubles accessibles.

Via une commission adéquate et transparente, le CASVP et la Mairie du 3e sélectionneraient les candidats à l’entrée dans le logement en croisant le fichier des demandeurs de logement de plus de 65 ans et celui des résidences appartements. Afin de confirmer l’état de santé du senior (GIR 5 ou 6), une convention serait passée avec le CASVP pour qu’un médecin conseil puisse l’évaluer, comme avant une entrée en résidence appartement.

Le Pact de Paris proposerait à l’entrée puis annuellement des aménagements à faire pour adapter le logement du senior occupant.

Une coordination des services sociaux serait alors mise en place avec la DASES, le CASVP et l’ASAD pour fournir toutes les interventions nécessaires au maintien à domicile de la personne. Elle aurait aussi pour objectif de prévenir les évolutions de la dépendance de la personne et y pallier.

La Régie de Quartier Paris Centre, pour un tarif très avantageux, proposerait un forfait « entretien » pour réaliser des petits travaux à la charge du locataire mais difficilement réalisables pour une personne âgée (remplacement d’un joint, assemblage d’un meuble,…).

Ce dispositif permettrait à un senior isolé à cause de sa précarité économique ou de la situation de son appartement de trouver une alternative à l’entrée en structures traditionnelles d’hébergement. Il aurait également l’avantage de permettre dans les immeubles concernés une forme de mixité intergénérationnelle, que recherchent de plus en plus les seniors concernés par la problématique du maintien à domicile.


C’est pourquoi, sur proposition de Gauthier Caron-Thibault et des élu-e-s du Groupe Socialiste, Radical de gauche et Apparentés, il est demandé à ce que la Ville de Paris autorise le lancement d’une expérimentation « Réseau Logement Seniors » sur le 3e arrondissement.

13 décembre 2010

Flash infos - Compte Rendu de Mandat - Conseil de Paris des 13, 14 et 15 décembre - Budget Logement de la Ville de Paris


Monsieur le Maire, mes cher-e-s Collègues,

Pouvoir se loger à Paris est un droit et la Ville de Paris en a fait sa priorité absolue depuis 2001. A ce titre, le budget que nous consacrons à cet enjeu s’élève à plus de 400 M€ représentant plus du quart de notre programme d’investissement sur la mandature.

En novembre, le conseil de Paris a approuvé son nouveau Programme Local de l’Habitat qui apporte des réponses volontaristes à la crise du logement. Paris fait face à une forte tension entre l’offre et la demande, liée en particulier à une attractivité retrouvée de la capitale mais également malheureusement à un niveau de production insuffisant par l’Etat ou par certaines communes, à l’échelle métropolitaine. Il s’agit donc de proposer des instruments nouveaux face à une demande sans cesse plus intense.

Notre nouveau programme local de l’habitat confirme la politique ambitieuse engagée par la Ville en matière d’habitat et dessine de nouvelles actions déterminantes pour Paris afin de répondre à l’urgence et il nous faut aujourd’hui les financer.

En plus de la construction de 4 500 logements neufs par an, dont 50 % sociaux, et d’étendre aux promoteurs privés l’objectif de réalisation d’un pourcentage minimal de logements familiaux de type T3 et plus, il s’agit de continuer à donner corps à cet effort sans précédent que la Ville mène depuis 2001 en matière de logement social. Ayant rempli notre objectif de 30 000 logements sous la précédente mandature, nous avons décidé de nous fixer comme objectif ambitieux mais nécessaire celui de 40 000 logements à financer au cours du mandat actuel. Cette politique répond à la réalité sociale et sociologique de Paris puisque 71% des ménages parisiens sont éligibles au logement social. Des plus modestes aux classes moyennes, chacun peut donc trouver une réponse adaptée dans la diversité des produits que nous veillons à développer. Et cet enjeu, nous voulons le relever avant la date imposée par la loi SRU, dès 2014.

Nous avons fait le choix de doter la Ville de Paris de logements spécifiques pour permettre à chacun d’y trouver sa place. 4 000 logements sociaux pour étudiants, 5800 places en résidences sociales de divers types, 1300 places pour personnes âgées ou en situation de lourd handicap seront ainsi financées et nous devons dès aujourd’hui dans le budget 2011 prévoir leur réalisation.

De même, et la période actuelle nous le rappelle encore plus, nous devons prendre notre part au chantier de l’hébergement des plus précaires. Paris concentre sur son territoire plus de la moitié des places d’hébergement de l’ensemble de l’Ile de France, soit plus de 8 000, représentant une place pour 450 habitants contre une pour 2000 habitants dans les Hauts de Seine et les Yvelines alors même qu’il en manque plus de 13 500…

A notre niveau, nous nous sommes fixés l’objectif de créer 2000 places nouvelles et d’humaniser 1400 places, pour que chaque personne sans domicile puisse être hébergée et avoir la possibilité d’accéder à terme à un logement adapté à ses besoins. Notre action a pour ambition de couvrir les besoins mal couverts sur Paris : les jeunes, les femmes victimes de violences, les personnes souffrant de troubles psychiques, d’addiction ou encore les personnes marquées par les conséquences d’une désocialisation prolongée dans la rue et qui ont du mal à accéder aux centres d’hébergement traditionnels.

Monsieur le Maire, mes cher-e-s Collègues, si nous voulons remplir ces ambitieux objectifs, nous devons dès aujourd’hui nous en donner les moyens.

C’est donc avec satisfaction que nous pouvons constater que le budget que vous nous proposez prévoit de financer 6.000 logements supplémentaires. Cela représentera au total sur notre budget plus de 400 M€ d’autorisations de programme inscrits pour 2011.

Il s’agit également de soutenir les Parisiens désireux d’entrer dans une démarche d’acquisition. Depuis 2004, près de 15 000 personnes ont bénéficiés du dispositif « Prêt Paris Logement ». Il a été majoré de 50% en 2009 afin de soutenir la demande, cet objectif a été atteint au-delà de nos attentes puisque cela représente en 2010 environ 4.200 foyers et que son budget a été fixé à 25 millions d’euros en 2011.

Ensuite, nous voulons renforcer les dispositifs de prévention des expulsions et de réinsertion par le logement et l’hébergement : leur succès prouve malheureusement leur nécessité. Que ce soit à travers le renforcement du dispositif « Louez Solidaire », la réforme des prises en charge hôtelière au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance, l’augmentation de 2 millions d’euros de l’efficace Fonds de Solidarité Logement pour prévenir les expulsions ou l’extension de l’allocation Paris Logement pour les retraités et personnes en situation de handicap, les continuelles évolutions montrent que la Ville sait adapter ses aides aux besoins de celles et ceux qui en ont besoin. De même, 98 millions d’euros seront consacrés aux besoins des plus précaires à travers le financement de maisons relais, CHRS, CHU et l’humanisation de nombreuses chambres.

Enfin, nous poursuivrons la lutte contre l’habitat insalubre et pour une prise en compte toujours plus importante du développement durable. La convention signée avec la SIEMP a permis de traiter plus de 1000 immeubles depuis 2001. De nouvelles situations se produisant chaque année, la Ville de Paris a créé à cet égard la Société de requalification des quartiers anciens à l’échelle métropolitaine et 15 M€ sur le budget 2011 y seront consacrés. De même, de nombreuses OPAH sont prévues de manière à inciter les propriétaires à réaliser des travaux dans leurs appartements pour les rendre écocompatibles.

Mais, Monsieur le Maire, ce budget et surtout ces autorisations de programme sont établis avec l’hypothèse d’une continuité de l’apport de l’Etat de 120 Millions d’euros.

En effet, malgré toute notre volonté politique, la Ville de Paris ne pourra pas résoudre seule la crise du logement et, parmi ses partenaires, l’Etat ne joue pas son rôle. En effet, en dépit de ces déclarations, le gouvernement Sarkozy-Fillon a décidé de baisser les crédits consacrés aux subventions au logement social de 75%. De plus, le projet de loi de finance 2011 prévoit une baisse globale de 2,6% des crédits de la mission « Ville et logement », ce qui signifie que la construction, la rénovation, le renouvellement urbain sont sacrifiés sur l’autel de l’austérité. Afin de compenser ce désengagement, l’Etat a scandaleusement décidé de ponctionner les bailleurs sociaux de près de 260 millions d’Euros par an. Ce prélèvement induira mécaniquement une baisse des moyens consacrés par ces bailleurs à l’entretien de leur patrimoine et à la construction de nouveaux logements. Par conséquent, nous craignons que l’Etat révise fortement à la baisse son engagement en matière de production de logements sociaux et qu’il ne tienne pas ses promesses et ne renouvelle pas la dotation annuelle de 120 millions d’euros destinés à Paris.

Il est donc urgent que le gouvernement prenne ses responsabilités dans la crise du logement. Face à l’ampleur de la crise du logement sur le territoire métropolitain, la Ville de Paris demande au gouvernement de mettre en place des dispositifs législatifs pour mieux réguler le marché privé en encadrant l’évolution des loyers, à la relocation, dans le secteur privé et qu’elle réquisitionne les immeubles que les propriétaires laissent vacants depuis plusieurs années.

C’est pourquoi afin de compenser cette inquiétude et de nous permettre en responsabilité de tenir nos engagements pour permettre aux Parisiennes et Parisiens de rester vivre dans leur capitale, les trois groupes de la majorité, PSRGA, PC et Verts, ont déposé un amendement demandant à ce que le budget du compte foncier soit abondé de 20.000.000 euros supplémentaires en crédits de paiement, afin de ramener les moyens totaux affectés à 100 millions d’euros.

Le compte foncier, qui retrace de manière spécifique les dépenses et les recettes immobilières au sein de la section d’investissement, permet l’acquisition par la collectivité parisienne des immeubles et des terrains nécessaires à la réalisation d’équipements publics et de logements sociaux. Il constitue ainsi l’un des leviers fondamentaux de la politique municipale en faveur du logement qui vise d’abord à accroître le nombre de logements sociaux, notamment dans les quartiers parisiens les moins pourvus, ainsi qu’à aménager l’espace urbain au plus proche du besoin des Parisiens.

C’est pour cette raison que, au nom de mon groupe, j’appelle à soutenir cet amendement qui permettra d’augmenter le montant du compte foncier afin de saisir toute opportunité d’acquérir, dans des conditions favorables aux Parisiens, les offres foncières permettant d’atteindre cet objectif ambitieux tout en favorisant un rééquilibrage géographique de l’offre globale, et ce malgré l’évolution du marché immobilier parisien, et en particulier des prix du logement dans le secteur ancien.

Monsieur le Maire, mes cher-e-s Collègues, le budget d’une Ville est le meilleur outil pour voir quels sont ses choix politiques et quelles traductions concrètes une équipe municipale décide de prévoir quand d’autres se limitent au mieux à des discours au pire à des coupes sombres. Et je crois que nous pouvons être particulièrement fiers de ce que laisse voir notre budget 2011 en matière de logement, permettant ainsi d’honorer l’engagement que nous avons pris devant les Parisiennes et les Parisiens de refaire de Paris une Ville pour tous.

09 décembre 2010

Appel à projets intergénérationnels: les lauréats!


Parmi nos engagements de campagne, nous avions précisé notre volonté de lancer dans l’arrondissement un Plan Grand Age avec les moyens mis à disposition d’une mairie d’arrondissement.

Petit à petit, il prend une tournure de plus en plus concrète.

Après avoir lancé un service d’accompagnement à domicile grâce à l’engagement de deux personnes en service civil volontaire, après avoir développé des visites culturelles à destination des seniors dans l’arrondissement, nous avons mis en place un dispositif pour favoriser les activités intergénérationnelles.

J’avais déjà annoncé ici un appel à projets intergénérationnels avec à la clé une enveloppe de 1800 euros de financements. Portée par Patrick Badard, élu à la culture, et par moi-même, cette initiative a pu voir le jour grâce au travail et à l’enthousiasme pour ce dossier d’Anne Esambert, présidente du Comité des Fêtes du 3e, du Centre d’Action Sociale du 3e et du Comité Départemental des Retraités et Personnes Agées.

Nous avons reçu plus de 50 réponses ! Après sélection et auditions, nous avons choisi trois projets qui selon nous permettront d’une part de réunir des générations qui d’habitude ne se fréquentent pas et d’autre part de permettre une transmission de savoirs, de compréhensions, d’intérêts,… des seniors aux plus jeunes et des plus jeunes aux seniors. ils recevront chacun une enveloppe de 1800 euros pour réaliser 8 séances pour chacun de leur atelier.

Ces projets sont les suivants :

- un atelier de théâtre intergénérationnel porté par l'association "Présents Composés", avec pour base une pièce de théâtre d’Evelyne de la Chennelière qui traite des relations grands parents/petits enfants. Pendant ces ateliers, une dessinatrice croquera les scènes de rencontres entre seniors et plus jeunes afin de fixer sur le papier les moments de ces ateliers. Une exposition sera rendue par la suite.
- un atelier de tango autour du cinéma porté par l'association Les Infatigables Navigateurs. Cette musique à la croisée des âges sera l’opportunité de réunir dans la même salle moins jeunes et moins âgés pour leur apprendre les pas et finir par un grand bal populaire et tous âges dans la salle des fêtes de la mairie du 3e !
- un atelier de récolte et d’écriture de la mémoire porté par la Compagnie Emmanuel Vacarisas et un des écrivains publics du 3e, Jean-Pierre Liegibel. Réunir 10 collégiens ou lycéens et 10 seniors qui ont vécu toute leur vie dans le 3e. Ecouter leurs souvenirs, retracer leur histoire, comparer l’arrondissement d’hier à celui d’aujourd’hui. Et en faire un journal non daté… Une gazette valable pour le début du siècle comme pour aujourd’hui. Et annonçant demain…

Ils auront lieu pendant l’année 2011 à raison de 8 séances chacun et sur inscription obligatoire au 01 53 01 75 13.

Cette action est importante car la politique pour les seniors ne peut se limiter qu’à la lutte contre la dépendance. C’est aussi la lutte contre l’isolement et surtout la volonté de tisser de nouveaux liens entre les générations dans un monde où l’on vit, et c’est tant mieux, plus vieux et en meilleure santé.

07 décembre 2010

Conseil d'arrondissement: plan grand froid et diversité commerciale


Lundi 6 décembre au soir se déroulait le dernier conseil d’arrondissement de l’année à la mairie du 3ème arrondissement. L’occasion, en cette période de froid glacial, de présenter le plan grand froid. D’abord, il faut préciser que la ville de Paris prend pleinement sa part dans la résolution des problèmes liés à la misère sociale et met en place à ce titre des équipes qui luttent contre la grande exclusion. Ainsi, il existe trois permanences sociales d’accueil pour les personnes sans domicile fixe, ainsi que 15 espaces solidarité d’insertion. De la même manière, la ville de Paris attribue un budget conséquent à destination du Samu social (3 M d’€/an) ainsi que pour l’aide alimentaire et la distribution de repas chauds aux personnes sans domicile fixe (5,5 M d’€). Un certain nombre de centres d’hébergements et de réinsertion sociale sont mis en place sur l’ensemble de la capitale. Le 3ème y prend toute sa part puisqu’une maison relais qui hébergera une vingtaine de « SDF vieillissants » verra le jour rue du Vertbois avant 2014.

Depuis quelques années, le préfet déclenche chaque hiver le plan grand froid lorsque la température se stabilise en dessous de zéro pendant plusieurs jours. Il s’agit d’un dispositif double qui renforce les équipes de maraude tout en ouvrant des places d’hébergement temporaires. La ville de Paris met d’ailleurs à disposition des salles municipales dans quatre mairies d’arrondissement (dont une dans le 3ème qui accueille 13 personnes par soir) ainsi que six gymnases. En tout cette année, c’est 350 places qui seront ouvertes (soit 60 de plus qu’en 2009) par la ville de Paris à l’occasion de ce plan grand froid. Sur le 3ème, il faut noter trois points particulièrement importants. D’abord le renforcement de la coordination des maraudes (effectuées par la croix rouge française, Emmaüs et l’ordre de malte) sous l'égide de la Mairie du 3e. D’autre part, une salle a été ouverte en mairie et permet de prendre en charge 13 personnes par nuit. Enfin, une adresse mail ( sdf3@paris.fr ) est mise à disposition des riverains afin d’effectuer des signalements à la mairie.

Toutefois, on peut regretter le manque d’engagement de l’Etat sur ces questions qui relèvent pourtant pleinement de sa responsabilité. Le budget de construction des places pérennes d'hébergement ne cesse de diminuer alors qu'il manque 13500 places en Ile de France et le budget de l'aide alimentaire ne cesse d'être contraint. La ville de Paris prend donc toute sa part au règlement de cette problématique, notamment pour palier ce manque d’engagement chronique du gouvernement qui, à force de parler de responsabilité, semble avoir perdu le sens des siennes…

Le second grand point évoqué au cours de ce conseil d’arrondissement a été celui du compte rendu annuel pour l’exercice 2009 de la mission Vital’Quartier, confiée à la SEMAEST (Société d’Economie Mixte d’Aménagement de l’Est de Paris) par la Ville de Paris. Cette mission, démarrée en 2006, a pour objectif d’animer commercialement un certain nombre de quartiers en orientant les actions autour du développement économique et de la diversité commerciale. Elle le fait essentiellement dans des quartiers de monoactivité comme le quartier Beaubourg Temple par exemple. Cette SEM acquière donc des locaux commerciaux, les loue à des activités de commerce de proximité et propose la revente en fin de bail aux occupants. Cette mission revêt une importance particulière dans le 3ème arrondissement où 58 locaux maitrisés par la SEMAEST (292 sur l’ensemble de Paris). C'est autant de commerces autres que des grossistes qui peuvent ainsi s'implanter dans notre arrondissement. Pour découvrir les activités que la Ville de Paris réussit par cette intermédiaire à maintenir et à implanter dans Paris, cliquez ici...

01 décembre 2010

Le 1er décembre à la Mairie du 3e, on parle SIDA...


Aujourd’hui, 1er décembre, c’est la journée internationale de lutte contre le Sida. Une « journée de » de plus…

Oui. Mais à chaque fois, c’est l’occasion d’en parler, de faire passer de nouveaux messages, de mieux cibler les publics. C’est pourquoi la Mairie du 3e apporte sa pierre à l’édifice, comme tous les ans, sous l’impulsion de Flora Bolter, élue à la lutte contre les discriminations, et Denis Murat, élu à la santé.

Cette année, chacun pourra librement assister à la diffusion d’un film qui est passé hier soir sur Arte : Good Bye Sida. Un film très juste qui va à la rencontre de séropositifs aujourd’hui. De tous horizons : gays, contaminés des années 80, parents et enfants contaminés, hétéros cinquantenaires,…

L’objectif est certes de dire que le virus peut toucher tout le monde, mais là n’est pas le propos (surtout qu’il a en ce moment une fâcheuse habitude à se consacrer aux gays et aux migrantes). L’enjeu de ce film est de montrer la réalité de leur vie aujourd’hui : isolement social, dégradation physique après 20 ans de traitement,… mais aussi une incroyable force, une envie de continuer à vivre. C’est ce couple dont le jeune papa est séropositif et qui a retrouvé goût à la vie, c’est cet ancien mannequin qui s’avoue avoir été étonné d’être encore vivant en 2000, c’est cette jeune fille qui parle d’une vie amoureuse épanouie,… Tout cela grâce aux progrès de la médecine. Et c’est aussi justement un discours médical un peu nouveau qui est porté. Celui de la prévention, certes, mais de la nécessité d’un dépistage qui doit devenir de plus en plus rapide, facile et courant. Car les nouvelles formes de trithérapie permettent de faire diminuer considérablement la charge virale et donc de limiter la transmission en cas de comportements à risque. Alors on comprend bien l’impact qu’il peut y avoir à dire cela, mais il y a une réalité : le simple message de la « capote » ne marche plus tant que ça. Il importe donc de trouver d’autres moyens de prévention. Ce film jette donc un joli pavé dans la mare sur ces deux aspects.

Le « 1er décembre » à la Mairie du 3e, ce sera aussi l’occasion pour les uns les autres de venir écouter la chorale Equivox le 4 décembre à la Mairie du 3e et de vous délester de quelques euros par la suite dans un chapeau qui circulera au profit de l’association Basiliade. Cette association, basée dans le 3e arrondissement, officie depuis 17 ans pour les personnes séropositives. Elle effectue un travail remarquable d’accompagnement psycho-social (apprendre à gérer sa maladie et toute la paperasse qui peut aller avec), d’insertion professionnelle (trouver un travail avec une reconnaissance de travailleur handicapé n’est pas chose aisée…) et de lutte contre les exclusions. Cette année, Basiliade se lance encore plus dans la gestion d’Appartements de Coordination Thérapeutique. Ces logements permettent d’héberger les plus précaires des personnes porteuses du virus pour leur permettre dans un environnement sain de renouer avec leur traitement et ce qu’on appelle la fameuse observance… Avec des financements gouvernementaux en berne, inutile de vous dire qu’ils ont besoin de votre soutien…

Un peu en marge de ce programme, j’irai prendre un verre au COX afin de verser aussi mon obole pour l’association Les Petits Bonheurs, dont je suis parrain et dont j’ai déjà beaucoup parlé ! Je vous invite à nous y rejoindre vers 19h, une urne y sera à votre disposition…

Et, dernier point, vous avez mis environ une minute à lire ce post. Ce sont 5 personnes décédées dans le monde du VIH…

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Un peu de pub pour un site sympa…