31 mars 2011

Grands Boulevards: le renouveau du Madeleine Bastille!


Hier soir, à 19h, se tenait la réunion d’ouverture de la concertation sur la mise en double sens des Grands Boulevards, au gymnase Jean Verdier dans le 10è arrondissement. Des réunions de présentation du projet s’étaient déjà déroulées à la préfecture de police et dans les mairies d’arrondissement intéressées par la question (2è, 3è, 9è et 10è), en début d’année.

Annick Lepetit, l’adjointe de Bertrand Delanoë, chargée des déplacements, des transports et de l'espace public, accompagnée des maires des quatre arrondissements concernés, ont recueilli les suggestions et remarques des parisiens. A l’occasion des travaux de réaménagement de la place de la République, décision a en effet été prise de remettre ces voies en double-sens, afin de les réhabiliter, de réduire la vitesse et la dangerosité de la circulation automobile, de redynamiser le commerce et d’en finir avec l’ « autoroute urbaine actuelle » pour retrouver des boulevards propices à la marche.

En frontière de 4 arrondissements, les boulevards Montmartre, Poissonnière, de Bonne Nouvelle, Saint-Denis et Saint-Martin sont en sens unique depuis le 20 août 1951. Du temps de sa gloire, le « Madeline-Bastille », comme on le surnommait lui et l’omnibus qui le parcourait au XIXe siècle, était le lieu de rencontre de la bourgeoisie où il fallait voir et être vu. Bel-Ami, par exemple, le séducteur arriviste de Maupassant, déambulait fièrement entre les banques, cabarets et restaurants célèbres dans l’espoir d’une « rencontre amoureuse ». Aujourd’hui encore, subsistent les passages, les théâtres, les cinémas et les cafés.

Le projet de réaménagement consiste principalement à mettre en double sens cet axe de circulation majeur de 1,5 kilomètre reliant d’est en ouest la place de la République aux boulevards Haussmann et des Italiens (Richelieu-Drouot). L’objectif est de conserver une voie élargie à droite pour bus et vélos ainsi que deux files de circulation, direction Opéra, tandis que dans le sens inverse, vers République, une file pour automobiles et une bande cyclable doivent être créées, la file de stationnement demeurant. Les trois lignes de bus (20, 39 et 48) qui longent l’axe seront, bien entendu, maintenues.

La municipalité mise, par ailleurs, sur une « meilleure lisibilité de l’espace public ». L’instauration de feux tricolores à certains carrefours stratégiques, la rénovation qualitative du mobilier urbain (reprise de quelques passages piétons, création de 22 refuges piétons,..), la réduction de la vitesse à 30km/h dans certaines zones, la limitation de l’impact routier du boulevard Saint-Martin entre les deux murs de soutènement (élargissement du trottoir nord à 1,80 m. jusqu’à la place J. Strauss, création d’un passages piéton, nettoyage des murs de soutènement,..), l’amélioration du confort des piétons dans la partie Sud de la Porte Saint-Denis (reconstitution du trottoir historique du boulevard de Bonne Nouvelle aux abords des rues de la Lune et de Cléry, déplacement de la station de taxis,..), le désencombrement des trottoirs (suppression des mobiliers de jalonnement directionnel et de signalisations verticales, limitation du nombre de cabines téléphoniques,..) ainsi que l’implantation de nouveaux arbres, participeront, sans aucun doute, à fluidifier le trafic et à redonner au « Madeleine-Bastille », sa réputation d’antan et sa vocation de promenade.

Ce projet devrait ainsi être inauguré en mars 2013, les travaux démarrant en juin 2012, après clôture de la concertation et validation définitive de la préfecture de police fin 2011.

28 mars 2011

Flash Infos Compte Rendu de Mandat - Conseil de Paris des 28 et 29 mars - Renouvellement de l'accompagnement des bénéficiaires du RSA


Monsieur le Président, Mes cher-e-s Collègues,

Paris compte 61 000 bénéficiaires du RSA et la collectivité parisienne a la responsabilité de mettre en œuvre une politique efficace d’accompagnement, en particulier quand les résultats de la dernière crise économique se font encore sentir.

Deux types de suivi sont possibles. Un premier, classique, est assuré par les services de la DASES et du CASVP dans le cadre des services sociaux polyvalents. Un second, plus spécialisé à travers le secteur associatif pour des publics cibles, comme par exemple les personnes présentant des troubles psychiques, des addictions ou une grande désocialisation

Même s’il concourt bien sûr à limiter l’embolie des services sociaux d’arrondissement, l’intérêt de ce dispositif est de s’appuyer sur le sens et la capacité d’innovation qu’ont les associations du secteur social pour opérer un accompagnement le plus efficace possible pour les bénéficiaires du RSA. Et il l’est. Juste cinq chiffres, Monsieur le Président, en attestent :
o 23 associations suivent plus de 9000 allocataires
o Un millier de sortie vers l’emploi a été réalisé
o 70 % de signatures d’un contrat d’accompagnement et concourent à ce que 90% des bénéficiaires puissent bénéficier d’un suivi social

Aujourd’hui, c’est l’occasion de féliciter ces associations qui ont rempli et même dépassé les objectifs qui leur avaient été assignés.

Dès lors, charge à nous, collectivités locales, de définir au mieux les spécificités des bénéficiaires parisiens du RSA suite aux remontées des équipes pluridisciplinaires, des commissions territoriales et du comité central d’évaluation des actions d’insertion professionnelle pour définir le public qui sera alors ciblé par des actions spécifiques.

C’est le double but de cette délibération qui a pour objectif de lancer le marché pour choisir les associations qui vont opérer cette mission.

Le premier objectif est d’adapter notre ciblage aux évolutions du public.

Effectivement, suite à l’intégration de l’Allocation Parent Isolé dans le socle du RSA, il est important d’apporter un soutien particulier et adapté aux familles monoparentales. Ce seront ainsi 300 allocataires supplémentaires qui en bénéficieront. Dans le même esprit, l’accompagnement des seniors, particulièrement important ces dernières années à Paris, va être recentré sur les seniors ayant suivi des formations professionnelles afin d’assurer la réussite de leur parcours. Enfin, les travailleurs sociaux polyvalents nous ayant fait part de plus en plus de leur désarroi face à des allocataires présentant des troubles psychiques, le nombre d’entre eux pris en charge par des spécialistes, en réseau de santé psychiatrique, sera renforcé.

Enfin, le second objectif, et non des moindres pour une capitale, est de se donner les moyens de l’innovation sociale et cela se ressent à travers les critères d’attribution des marchés qui prévoit la diversification des candidats retenus et l’évaluation des actions par les bénéficiaires des marchés et surtout les bénéficiaires des actions. L’attendu de cette pratique est d’introduire aujourd’hui une diversité des prises en charges pour à l’avenir reproduire ce qui marche le mieux vis-à-vis des publics qui en ont le plus besoin.

En conclusion, j’aimerai rappeler que la CNAF vient d’annoncer qu’il y avait eu une augmentation de 6% des bénéficiaires du RSA sur toute la France, mais que cette augmentation est moins forte que les années précédentes. Sachons y voir ici l’action des départements qui ont su sans recevoir une seule ligne budgétaire de plus de la part de l’état remplir parfaitement leur obligation de suivi, d’accompagnement et d’insertion.

24 mars 2011

120 rue de Turenne : l’exemple de la complexité d’un chantier de logements sociaux


A mon initiative, s’est tenue une réunion de Paris Habitat dans l’optique de faire le bilan sur l’avancement du dossier du « 120, rue de Turenne ». Cet immeuble, dont le transfert à l’OPAC date de mai 2008, est composé de deux bâtiments de quatre et cinq étages qu’il faut réhabiliter afin d’en faire du logement social.

Actuellement, deux groupes de personnes occupent l’immeuble: des locataires modestes (essentiellement des personnes âgées) et des locataires qui, a priori, se trouvent être propriétaires d’autres appartements ailleurs, des fois en dehors de l’Ile de France, et utiliser le 120, rue de Turenne comme résidence secondaire.

Le Programme Local pour l’Habitat que nous avons voté lundi soir dernier prévoit que l’action dans le 3e de la municipalité parisienne et, par extension des bailleurs sociaux, se doit de tout faire pour préserver le parc de résidences principales. Si on associe à cela le fait que la qualité de bailleur social impose à ses locataires des obligations comme le fait d’utiliser justement le logement à titre de résidence principale, nous sommes fondés à entamer les procédures juridiques pour récupérer ainsi 6 logements afin de les réhabiliter, si les occupants refusent de nous les rendre de leur plein gré.

Pour les autres locataires, âgés ou aux ressources modestes, des relogements dans le parc social ou en « tiroir » (dans le même immeuble pendant les travaux) sont à envisager pour permettre au chantier de se tenir. Cela concerne 5 ménages.

Au sortir de la « séance », des perspectives fixant une deadline pour fin 2013 avec un début de chantier début 2012 ont donc été précisées, toutes les difficultés et les aléas reposant sur la libération des logements.

Un nouveau point sur la situation du « 120, rue de Turenne » aura lieu mi-juin 2011, lors de la prochaine réunion de Paris Habitat. Espérons que, d’ici là, les choses auront évolué dans le bon sens !

22 mars 2011

Séniors et logement, au menu du Conseil du 3e !!


Lundi soir, un Comité d’Initiative et de Consultation d’Arrondissement, suivi d’un Conseil d’arrondissement, se tenait sur le thème des séniors à Paris, à la Mairie du 3è. Liliane Capelle, Adjointe au Maire de Paris, chargée des séniors et du lien intergénérationnel, nous a fait l’honneur de sa présence et a été accueillie avec grand plaisir par toute l’équipe municipale.

Liliane Capelle a présenté la politique conduite par la Ville de Paris en faveur des seniors. Tout en précisant que ce sujet ne devait pas être transformé en un drame national avec le débat qui s’avance sur le 5e risque dit « de la dépendance » (seul 5 à 10% de la population est dépendante), elle a rappelé que la santé et le logement des seniors étaient les préoccupations majeures de la municipalité car bon nombre d’entre eux possèdent une relative autonomie. Les réformes votées au dernier Conseil de Paris, l’ont d’ailleurs démontré. L’Allocation Ville de Paris n’étant plus en mesure de garantir des conditions de vie décentes aux personnes défavorisées, de nouvelles dispositions en faveur des seniors ont dû être prises. La réforme porte sur trois axes : l’ouverture de Paris Logement aux seniors, la création en avril prochain d’une garantie mensuelle de ressources appelée Paris Solidarité qui se substituera à l’AVP et portera le minimum de ressources pour chaque senior parisien de 775 à 840€ (875€ à partir d’avril 2012) et enfin, la réforme de l’allocation Paris Santé pour favoriser l’adhésion à une mutuelle, aujourd’hui d’un montant de 39 euros, qui passera demain à 50 euros avec un travail en direction des partenaires mutualistes pour trouver un panier d’offre correspondant à la santé des seniors.

J’ai ensuite fait le point sur la situation sociale des séniors dans le 3è, en précisant que le travail mené par notre Mairie a pour objectif de décliner localement l’ambition parisienne portée par Liliane Capelle. En partenariat avec le Service Social, nous avons, en effet, pu développer des problématiques propres à l’arrondissement qui sont rapidement devenues des axes de travail : la lutte contre l’isolement à travers le renforcement des activités culturelles et des ateliers intergénérationnels, l’accès au logement via l’amélioration de la qualité d’accueil dans les résidences appartements de l’arrondissement couplée à la mise en place du Réseau Logement Sénior (RLS) et la santé avec notre volonté de redonner force et vigueur au Centre Santé Volta/Au Maire à travers plusieurs pôles de soins dont un axé sur la gériatrie.

Le Conseil d’arrondissement a, lui, été l’occasion de clore la procédure d’élaboration du Programme Local de l’Habitat, engagée les 23 et 24 novembre 2009, le Comité Régional de l’Habitat, regroupant pouvoirs publics et associations de locataires l’ayant voté à l’unanimité. Deux éléments sont à retenir. Tout d’abord, les vœux et les amendements que j’avais présentés au Conseil d’arrondissement ont intégralement été repris dans le PLH, à savoir, la réalisation de logements sociaux dans le diffus, le contrôle, pour les logements réhabilités issus de l’OPAH Arts et Métiers, de l’adéquation entre l’engagement pris par le bailleur de maîtrise du loyer et les revenus du locataire au moment de la signature du bail lors des relocations et pour finir, la lutte contre l’insalubrité, dans le cadre de la programmation d’une nouvelle OPAH développement durable. Mais malheureusement, on ne peut que regretter le désengagement de l’Etat dans le PLH, sa contribution passant de 120 M€ en 2010 à 100 M€ en 2011. Encore un signe que l’Etat n’a rien à faire des conditions de vie des plus modestes et des classes moyennes.

Trois autres vœux ont également été émis :

Le Conseil d’arrondissement a, en premier lieu, proposé que la place constituée par le carrefour entre la rue Roger Verlomme et la rue des Tournelles porte le nom de « place Annie Girardot », en hommage à cette habitante du 3è, très attachée au quartier du Marais, décédée à l’âge de 79 ans, le 28 février dernier..

Puis, nous nous sommes de nouveau opposés, dans un vœu « relatif aux archives nationales », à la décision du Président de la République d’implanter une « Maison de l’Histoire de France », à l’hôtel de Soubise et avons réitéré notre demande de voir maintenues les fonctions scientifiques, culturelles, éducatives et muséographiques des archives nationales sur ce site.

Enfin, suite à la réunion publique du 15 mars, consacrée à l’avenir de l’Hôtel Dieu à la Mairie du 4è, un vœu contre la fermeture programmée de ce dernier a été déposé, la municipalité du 3è condamnant fermement la décision de la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), d’installer les bureaux de son siège à l’Hôtel Dieu, afin de « valoriser les biens immobiliers » de l’AP-HP, dixit la directrice générale de l’AP-HP. Le projet lancé par la communauté médicale en 2008, conciliant urgences, prises en charges de proximité, soins ambulatoires et santé publique n’est effectivement plus à l’ordre du jour, dans la mesure où le nouveau projet imaginé par la direction de l’AP-HP ne donne aucune garantie sur sa volonté de voir naître en plein cœur de Paris un pôle d’excellence médicale et de prévention. Cette nouvelle décision, qui s’inscrit dans une logique de démembrement du service de santé publique parisien, signe, en réalité, la volonté délibérée du gouvernement de fermer l’hôpital. C’est pourquoi, nous avons voulu, à travers ce vœu, soutenir Bertrand Delanoë dans sa volonté de voir la direction de l’AP-HP instaurer les conditions de réalisations du projet acté par la communauté scientifique. Des lits contre des bureaux, ça suffit…

17 mars 2011

Conférence de Serge Hefez / Troubles psychiques: vivre avec, vivre à côté...



La Semaine d’Information sur la Santé Mentale (SISM) s’adresse au grand public. Elle se déroulera du 14 au 20 mars 2011.

Chaque année, associations, citoyens et professionnels organisent des manifestations d’information et de réflexion dans toute la France.

La 22e SISM aura pour thème : « Santé mentale : Comment en prendre soin ensemble ? »

Nous recevrons ce soir, jeudi 17 mars à 19h, à la Mairie du 3e, Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, responsable d'unité à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière. Il tient plusieurs chroniques dans la presse et a écrit plusieurs ouvrages sur la famille, le VIH... et Sarkozy.

Le thème traité sera: "Troubles psychiques: vivre avec, vivre à côté."

Pour l’OMS « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité». Cette définition a pour important corollaire que la santé mentale est une composante de la santé et représente davantage que l’absence de troubles ou de handicaps psychiques.

Promouvoir la santé mentale, c’est développer des conditions de vie favorables à la santé et au bien-être, c’est donc agir pour le lien social et le respect des droits de chacun. C’est aussi participer à la prévention de la souffrance psychique et des troubles psychiatriques, développer l’information et la lutte contre la stigmatisation et les inégalités d’accès aux soins.

Si les problèmes de santé mentale prennent de plus en plus d’importance dans notre société (au travail, à l’école, lors des accidents de la vie), les professionnels de la psychiatrie ne sont bien sûr pas les seuls à apporter des réponses. Professionnels de santé, de l’éducation, du social, usagers, proches et élus jouent tous un rôle important.

La responsabilité de l’ensemble de la population est donc engagée, et chacun peut, avec ses moyens, participer à l’entraide et à la solidarité.

16 mars 2011

L’Hôtel Dieu n’est pas encore mort !


Hier soir, à 19 heures, Dominique Bertinotti, Maire du 4è, et Pierre Aidenbaum, Maire du 3e, organisaient une réunion publique dans la salle des mariages de sa Mairie, consacrée à l’avenir de l’Hôtel Dieu. Jean-Louis Pourriat, 1er adjoint au maire du 4e, urgentiste bien connu, et moi-même, étions présents pour la soutenir ce combat contre le projet et la volonté délibérée du gouvernement de fermer l’hôpital.

La situation de l’Hôtel Dieu est critique depuis de nombreuses années, l’état du bâtiment imposant de très importantes restructurations. Les contraintes du bâti rendent cependant impossible la construction d’un grand hôpital moderne hébergeant des malades. Se rajoute également à cela, la nécessité de mettre l’immeuble aux normes incendies. Le risque d’une fermeture est réel mais serait inacceptable, l’Hôtel Dieu, plus ancien hôpital de Paris et d’Europe occidentale (crée en 651), devant continuer à offrir un accès à des soins de qualité et de proximité.

De ce fait, en décembre 2008, Jean Marie LE GUEN, associé à Benoît LECLERCQ, Axel KAHN, Sciences-Po, l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique et l’INSERM, ont proposé, au Maire de Paris, un projet ambitieux et novateur pour le site : un « Hôpital universitaire de santé publique ». Cette réorganisation avait pour ambition de spécialiser et renforcer le rôle de l’Hôtel Dieu en offre de soins de proximité, tout en maintenant le service des urgences 24 heures sur 24, d’instaurer des services spécialisés en dermatologie, ophtalmologie, diabétologie et chirurgie (offrant, ainsi, des soins ambulatoires pour toute l’agglomération parisienne), de faire de ce lieu un centre de référence et d’excellence internationale en réunissant sur le même site des activités de médecine préventive, d’épidémiologie et de recherche clinique, de laboratoires de recherches et enfin, de transformer l’Hôtel Dieu en un espace ouvert au public, accueillant des expositions temporaires et des lieux d’expression citoyenne sur la santé

Ce projet, qui visait à maintenir l’hôpital public au cœur de la capitale et à promouvoir la santé publique comme une priorité de demain, s’est cependant vu modifié sans aucune concertation. Dans une dépêche AFP du 4 mars 2011, Mireille Faugère, nouvelle directrice de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a, en effet, annoncé sa décision d'installer les bureaux du siège de l’AP-HP à l'Hôtel-Dieu, pour en « valoriser les biens immobiliers ». Selon Bertrand Delanoë, le nouveau projet médical de l’APHP ne semble donc pas conforme au précédent, qui, lui, avait l'approbation de la communauté médicale, puisqu’il était centré sur les urgences, la médecine ambulatoire et la création du premier Hôpital universitaire de santé publique axé sur la prévention et le dépistage. Le Conseil de Paris s'était d’ailleurs prononcé lors de sa séance des 8 et 9 février 2010 pour que ce projet de reconversion soit poursuivi.

Car, si le projet d’hôpital universitaire de santé publique semble maintenu, les contours et le contenu précis envisagés par Mme Faugère, restent flous, la place faite à la santé des étudiants, n’étant, par exemple, pas clairement définie. De plus, la part laissée à l'offre de soins dans ce nouveau projet soulève de vives inquiétudes, les activités d’hospitalisation complète et de chirurgie ambulatoire étant désormais transférées vers l’hôpital Cochin. L’objectif premier pour le centre de Paris d'un grand pôle de soins ambulatoires médicaux et chirurgicaux associé à des urgences, a donc disparu sans concertation. L’absence d’informations concernant l’environnement médical et technique est également problématique.

Nous assistons, une fois de plus, au démembrement du service de santé publique parisien, par une diminution de l’offre de soins et le remplacement des lits par des bureaux. Cette politique budgétaire et court-termiste, qui prévaut sur toutes les considérations d’ordre sanitaire et social, balaie, dès lors, un projet d’avenir ambitieux pour le seul hôpital des 9 premiers arrondissements de Paris et la recherche en santé publique. Elle risque, de surcroît, d’entraîner un risque pour les patients !

L’Hôtel Dieu peut encore devenir le symbole de l’innovation en matière de santé, dans un contexte où les avancées du savoir, le progrès médical, la veille technologique et l’innovation thérapeutique ont profondément bouleversé l’approche de la maladie, les relations entre patients et praticiens ainsi que l’implication de la société et de la politique dans ce domaine. Pour cela, nous devons faire fonctionner notre imagination et mettre sur pied des mobilisations de coordinations plurielles. Des pétitions combinées à des actions devant l’établissement hospitalier sont à prévoir, le blog de l’Hôtel Dieu, étant, pour sa part, déjà réactivé.

13 mars 2011

Réseau Logement Seniors # Mise en accessibilité d'un appartement # l'exemple du 9, rue Elzévir!


Jeudi 10 mars, une visite d’un appartement situé au 9, rue Elzévir a eu lieu, en présence d’un représentant de la SGIM, bailleur de l’immeuble, et du Pact de Paris, notre partenaire « ergothérapie ». Cette visite avait pour objectif de définir les travaux d’ « accessibilité seniors » afin de permettre à ce logement d’intégrer le nouveau dispositif que nous avons mis en place dans le 3e, le Réseau Logement Seniors.

Inauguré le 26 janvier dernier, ce nouveau dispositif voit ainsi son deuxième logement arrivé en son sein, le premier étant situé au 17 rue du Vertbois, dans un immeuble récemment livré par la SIEMP. Ce programme expérimental réunit un certain nombre d'acteurs sociaux (Centre d'Action Sociale de la Ville de Paris pour les services de maintien à domicile, Pact de Paris pour les mesures d’ergothérapie, Régie de Quartier Paris Centre pour les petits travaux, l’ASAD pour les soins infirmiers) et s’inspire du dispositif des Résidences Appartements et des Appartements de Coordination Thérapeutique. Par ce procédé, la Mairie du 3è s’est engagée à fournir un ensemble de 15 logements rendus totalement accessibles aux seniors, d’ici la fin de la mandature en 2014, pour permettre à ces derniers de trouver une réelle alternative à l'entrée en structures traditionnelles d'hébergement, comme les maisons de retraite, les résidences appartements ou encore les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes. Nous aurons ainsi innové en créant la première résidence appartements dans le diffus géré par le droit commun !

Il s’agissait donc, ici, de définir le cahier des charges des travaux.

Laissé en l'état depuis le départ du précédent locataire il y a peu, ce studio de 31m², exposé sud-est, semble parfaitement correspondre aux critères d’intégration du nouveau programme. Très calme et lumineux, il dispose d’une grande pièce principale, très spacieuse, équipée de placards, pouvant à la fois faire office de chambre et de salon, d’une cuisine séparée disposant de tout le matériel de base (plaques chauffantes,..) ainsi qu’une grande salle de bain dotée d’une douche, d’un ballon d’eau chaude et de toilettes séparées. Le tout pour un coût total de 411€ charges et chauffage collectif compris. La pose d’un revêtement au sol antidérapant sera tout de même inévitable dans chacune des parties. Il faudra également réaliser des travaux dans la salle de bains pour permettre d’installer une douche avec une marche la plus petite possible, des éclairages à bonne hauteur et sécurisants ainsi qu’un dispositif pour se relever plus facilement des toilettes. La cuisine, quant à elle, devra juste être équipée de prises électriques à mi hauteur pour éviter d’avoir à se baisser. La porte d’entrée de l’appartement, un peu lourde, sera aussi changée.


Après les travaux, la salle de bain sera rendue totalement accessible pour les besoins de sécurité d'un senior

Les équipements de l’immeuble ne sont pas en reste. L’emplacement idéal du local poubelles au rez-de-chaussée (sans marches), la présence d’un ascenseur, de deux entrées principales et d’un espace vert dans une cour intérieure, éclipsent l’absence de gardien. Tout cela répond au cahier des charges que nous avons défini avec les bailleurs et le Pact de Paris quand nous avons monté le Réseau Logement Seniors.

Quelque soit les délais, nul doute que le « 9, rue Elzévir », finira par servir les intérêts d’un sénior isolé ! En effet, comme je le rappelais lors d’une de mes dernières interventions au Conseil de Paris, les seniors ne souffrent pas uniquement de la cherté de leur loyer mais aussi de leur inaccessibilité, d’un congé ou d’une menace d’expulsion, de difficultés d’entretien,… ce qui confine à leur isolement. Dès que nous aurons attribué les premiers logements, je vous ferai part ici des profils des premiers seniors à intégrer le RLS.

Ainsi, celles et ceux de plus de 65 ans qui s’estiment certes âgé-e-s mais pas si vieux trouvent en ce dispositif une possibilité intéressante de continuer à vivre dans la cité, comme tout un chacun !

07 mars 2011

Conseil local du handicap : le carrefour Arts et Métiers, un espace bientôt pacifié pour les piétons et les personnes en situation de handicap…



Deux semaines après les débats relatifs à l’accès à l’emploi, se réunissait, jeudi 3 mars, en début de soirée, la commission « Cadre de Vie » du Conseil Local du Handicap du 3ème arrondissement. Cette commission a pour but de rendre effective l'accessibilité à l'espace public. Elle a d’ailleurs rendu des contributions sur les grands projets de réaménagement de l'arrondissement. Des préconisations ont notamment été émises dans le cadre de la réforme du règlement des terrasses, pour le réaménagement de la place de la République et de la rue Rambuteau. Et c’est de la place des Arts et Métiers, nouveau projet d’aménagement, dont il a été question hier soir.

Didier Landrevie, de la Direction de la Voirie et des Déplacements de la Ville de Paris et coordinateur de ce dossier dans notre arrondissement, a ainsi présenté le projet de réaménagement de la place des Arts et Métiers. Le même exposé avait déjà été soumis, un mois auparavant, aux réactions du Conseil de quartier Arts et Métiers. Il s’agissait donc, ici, de recueillir les sentiments des membres du CLH, qui pour la plupart, sont directement concernés par les problèmes d’accessibilité à l’espace public.

Dans un premier temps, un bilan sur l’état actuel de la place a été dressé. Il s’est avéré qu’une importance démesurée était accordée au bitume et à la circulation. Le mobilier urbain (deux roues..) est également apparu comme encombrant, preuve de la difficulté à entretenir ce carrefour. Le potentiel d’espace non utilisé par l’automobile a cependant ouvert la voie à la création de lieux pouvant profiter à la marche. Remettre le piéton au cœur du carrefour, en mettant l’accent sur l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, couplé à la mise en valeur d’un patrimoine de façades, sont très clairement ressortis comme les objectifs prioritaires de ce réaménagement.

Les principales déclinaisons du projet ont ensuite été évoquées. De nouvelles traversées piétonnes protégées et sécurisés par l’aménagement de feux tricolores devraient voir le jour, permettant, entre autres, de dégager la statue de l’Harmonie coté Est. Devant le 50 rue de Turbigo, un bel élargissement de trottoir sera réalisé, formant une petite placette. La plantation d’un arbre en son centre consacrera un emplacement remarqué à la verdure. Au nord de la place, un second élargissement de trottoir permettra de réaménager la station Velib’. Enfin, tous les éléments indispensables aux déplacements des personnes en situation de handicap ont bien entendu et pris en compte. Les avertisseurs sonores aux feux rouges, les potelets et les abaissements de trottoirs seront là pour nous le rappeler.

Pour finir, des remarques et suggestions ont été formulées par certains membres du CLH. Le manque de signalétique piétonne, de bancs et les soucis d’éclairage, n’auraient pas suffisamment été pris en considération. M. Landrevie s’est engagé à étudier chaque proposition et à intégrer celles qui contribueraient à améliorer le quotidien des personnes souffrant de troubles physiques et mentaux.


Quoi qu’il en soit, ce projet semble ne remettre en cause aucun usage essentiel à la vie du lieu, la station de taxis restant, par exemple, à proximité de la place. Il s’inscrit dans la stratégie globale d’aménagement urbain à la fois progressive et concertée de la municipalité parisienne. A l’instar de la Place de la République, la Place Arts et Métiers est vouée, à terme, à devenir un espace dédié aux piétons et aux personnes en situation de handicap. Le début des travaux est fixé à juin 2011 pour une livraison prévue trois mois plus tard, fin septembre. L’attachement de la Mairie du 3e à redonner vie à ces lieux populaires de rencontre et de passage n’est donc plus à démontrer !

03 mars 2011

Le 3e ne fait pas la journée des femmes. Non. Il fait la semaine entière, SVP...


Il y a un an, je faisais état de mon exaspération devant le discours récurrent de certains commentateurs, prônant la non-utilité de la journée des femmes. Ma vision n’a pas changé. Je continue à penser que cette journée, officialisée le 8 mars par les Nations Unies en 1977, est une formidable occasion de dénoncer la régression de la condition féminine, encore plus quand le gouvernement en est dénué de macaron... En 2011, elle reste d’une actualité bouillonnante, l’égalité entre les femmes et les hommes n’ayant toujours pas été atteinte. Il est donc de notre devoir de la célébrer et de mobiliser l’opinion.

C’est dans cette perspective, que la Mairie du 3e, par l’intermédiaire de Flora Bolter, conseillère d’arrondissement en charge de ce dossier, organise une multitude d’évènements.

Tout d’abord, s’est tenu hier soir, dans le péristyle de la Mairie du 3è, le vernissage d’une exposition intitulée « Métiers d'hommes, métiers de femmes ? Voyage au cœur des stéréotypes », en présence de Fatima Lalem, Adjointe au Maire de Paris, en charge de l'Egalité Femme-Homme. Cette exposition rassemblera, du 4 au 12 mars, divers supports mettant en exergue les clichés subis quotidiennement par les femmes. Ainsi, la série de portraits (réalisés par Hélène Epaud) de femmes et d'hommes aux carrières considérées comme singulières, les témoignages vidéos de femmes tenant des propos à contre courant du conservatisme ambiant, ou encore, la présentation de multiples offres d’emploi sexistes, seront autant de preuves démontrant, qu’en réalité, les femmes et les hommes ne sont toujours pas égaux face à l’emploi.



Par ailleurs, une action programmée hors des murs de la Mairie, aura lieu dans un supermarché, afin de toucher un plus large public. Romina De Novellis, associée à l'artiste peintre, Sylvie Lobato, se produira effectivement, le 5 mars, à 15h, au Monoprix République, pour présenter un « Fil » performance artistique. En dénonçant le fardeau des stéréotypes et l'aliénation des femmes, l’artiste tentera de marquer les esprits et de susciter des réactions. Installée à une caisse, elle effectuera un travail répétitif, puis, sera amenée à changer de peau, en détachant des lambeaux de sa robe : un geste simple pour transformer les moeurs et le « fil » de la vie !

Enfin, une soirée de débat autour des inégalités professionnelles entre femmes et hommes, se déroulera en Mairie, salle Pilpoul, mercredi 9 mars, de 20h à 21h30. Il fera suite à l’atelier « Pour vous, c'est quoi l'égalité au travail ? », animé par l'association Arts compétences, qui dès 18h30, aura sensibilisé la population aux enjeux de l'égalité professionnelle.
La discussion portera notamment sur les « initiatives de terrain innovantes pour promouvoir l'emploi des femmes ». Il s'agira de donner la parole à des acteurs de terrain, qui oeuvrent pour la plupart dans le 3è, leurs bonnes pratiques demeurant des exemples à suivre. Les initiatives féministes dans le secteur de l'économie sociale et solidaire seront également mises en avant, puisque Seybah Dagoma, Adjointe en charge de ces questions à la Mairie de Paris, nous fera l’honneur de sa présence.

Espérons que l’ensemble de ces animations incitera les détracteurs du 8 mars à revoir leur copie et les amènera à prendre conscience de l’importance et de la légitimité de la journée internationale des femmes. La négliger reviendrait à nier toute une histoire de lutte pour l’égalité et la justice. Ce moment de réflexion s’avère indispensable pour trouver des solutions aux difficultés que rencontrent encore malheureusement un trop grand nombre de femmes à travers le monde.


Programme complet en cliquant ici

01 mars 2011

Entre Mythe et Numérique: la Gaîté Lyrique!


La réouverture de la Gaîté Lyrique, c’était ce soir, mardi 1er mars !

Avant cela, la mairie du 3ème arrondissement a décidé d’organiser plusieurs événements consacrés à ce futur centre des cultures numériques.

Afin de mieux comprendre ce que nous avons souhaité faire de cet endroit mythique, des visites de chantier, une conférence intitulée «1760-2010 : 250 ans d'histoire du théâtre de la Gaîté » organisé par Régis Grima, architecte du Patrimoine, chargé de la restauration du Théâtre, ainsi qu’une rencontre publique en compagnie de Jérôme Delormas, Directeur Général des lieux, ont eu lieu.

Inauguré en 1862, ce Théâtre est aujourd’hui inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Il possède l’un des passés les plus illustres de l’histoire théâtrale, ayant accueilli, pour ne citer qu’eux, les opérettes de Jacques Offenbach, les récitals de Georges Guétary, les concerts de Luis Mariano et ceux de l’Orchestre de Paris. Mais la transformation manquée de son architecture à la fin des années 1980 a progressivement conduit à sa fermeture. La Ville de Paris s’est donc résolue à relever le défi de sa restructuration en créant un centre culturel dédié aux nouveaux médias à travers deux disciplines artistiques : les musiques actuelles et les arts numériques. La Gaîté Lyrique suscitera, ainsi, la rencontre des technologies, de l'art et des publics, de part en part des concerts, expositions et spectacles.

Contrairement à ce que certains veulent laisser faire croire, cet établissement était nécessaire pour ce que Paris souhaite offrir à la culture. En effet, les arts numériques s’appuient sur les techniques du temps présent. Quand à une certaine époque, on utilisait des matières premières, des techniques particulières, il faut bien se dire qu’aujourd’hui il est tout à fait normal que la création cherche à utiliser les software et les harware qui sont présents dans notre quotidien et permettent d’explorer l’univers qui nous entourent. Et force est de constater que si nous avons des artistes qui s’y illustrent (Mignonneau, Benayoun, Lavaud, Sedano, Ory,…), nous n’avons ni lieu ni manifestation de grande ampleur alors que nos voisins ont eu la sagesse pour le faire. Montreal avec Image du Futur, le Siggraph aux USA, Imagina à Montecarlo, le Whitney ou le PS1 à New York,… Si nous ne nous mettons pas à la page, si nous n’écoutons pas les nouvelles pratiques des artistes, il y a fort à parier que les Français ou leurs oeuvres seront bien représentés dans les nouveaux courants mais qu’ils iront vivre ailleurs, comme le montre par exemple l'histoire de Monet…

Les travaux sous la houlette de Manuelle Gautrand, achevés fin janvier et dont le coût total a été estimé à plus de 70 M€, ont vu la construction d’une nouvelle salle de spectacle d’une capacité de 308 places assises, pouvant accueillir 800 personnes debout, d’un théâtre des médias de 110 places, d’une salle de conférence et de projection de 130 places, d’une galerie d’exposition pour les installations multimédia de 700 m², d’une médiathèque et d’espaces de création incluant des studios pour l’image, le son, la robotique, l’électronique ainsi que des ateliers de répétition.

A l’occasion de cette réouverture exceptionnelle, la programmation du 2 mars a été extrêmement soignée. C’est à partir de 19h30, qu'ont commencé véritablement les hostilités avec les concerts successifs de Lucky Dragons, Mekanik Kantatik et Konono n°1. A suivi, à 21h, l’évènement phare de la semaine : le spectacle « Best Before » du collectif Rimini Protokoll. Véritable expérimentation de théâtre interactif, cette pièce sera en totale harmonie avec le numérique et l’ère des industries culturelles. Condensé de théâtre, jeu vidéo, documentaire et sondage d’opinion, chaque spectateur disposera d’un joystick lui permettant d’animer un petit personnage virtuel. Ce double de chacun évoluera, se transformera et se confrontera aux avatars des autres participants.

Et si vous souhaitez explorer (ou vous initier !) les cultures numériques sous toutes leurs formes, de la musique au graphisme, au jeu vidéo, au cinéma, en passant par le théâtre, la danse, la mode, le design et l'architecture, je vous invite à vous rendre sur le site de la Gaîté Lyrique pour consulter le planning des prochains jours.