23 décembre 2008

A la sortie du camion (du Samu Social)


J’ai participé hier soir à une maraude du Samu Social de Paris, dont je suis administrateur, avec Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris en charge entre autre de la lutte contres les exclusions. L’expérience fut particulièrement enrichissante. Par le contact avec les maraudeurs et avec les maraudés. Quelques moments…

Le contact avec les maraudeurs…

14 maraudes tous les soirs en hiver, de 19H à 7H du matin, sur tous les arrondissements de Paris, 6 en été, dès fois 24 en hiver en période de très grand froid. Après un brief qui permet aux équipes d’un soir de récupérer les informations de la veille, les camions avec des équipes de 3 à 4 travailleurs sociaux se rendent sur les endroits des signalements afin de prendre contact avec les personnes à la rue. Le travail n’est pas simple. Il ne consiste pas uniquement à donner un sac de couchage ou un Bolino (il y a d’autres associations pour cela), mais à essayer d’amener ces personnes à accepter un hébergement ce qui facilite la mise en relation avec un assistant social.

L’action doit être pédagogique : donner trop facilement des moyens de se sentir « mieux » dans la rue empêche les personnes d’en sortir. J’en ai profité pour visiter le Centre d’Hébergement Yves Garel, dans le 11ème arrondissement. Plus d’une centaine de places, dans des chambres de 4 personnes. L’état de l’immeuble est déplorable et la Ville de Paris se donne tous les moyens de trouver un site accessible pour transférer l’activité. La bonne tenue et l’attractivité de ces endroits est capitales car ces centres donnent accès aux services sociaux, à des médecins, des pédicures, et permettent de se poser, de se reposer

Le contact avec les maraudés…

Je n’ai sans doute pas vécu les maraudes les plus dures. Mais le contact a été très simple et aisé. Beaucoup des personnes nous ont suivis et ont même demandé à venir. Bien sûr, on ressent bien les raisons des refus : la trop courte durée du séjour, l’impossibilité d’avoir des chiens, la promiscuité,… Les choses changent, la Mairie de Paris cherche à accompagner et à inciter ce changement pour créer des structures qui pourront accueillir ces gens qui refusent les structures lambdas.

Le public de la rue est de plus en plus jeune. Et à leur problématique sociale, s’ajoute une problématique administrative sur laquelle nous devrions plus nous pencher : l’âge de la jeunesse est l’âge de l’impossibilité administrative : pas assez vieux pour le RMI, déjà trop vieux pour la protection judiciaire, trop seul pour l’aide sociale. Le public de la rue est aussi de plus en plus malades, psychiquement : le fruit des coupes franches dans les budgets et de l’incapacité de l’administration à soutenir véritablement les projets novateurs d’établissements pour handicapés psy.

J’ai aussi été frappé par deux choses. Le début de l’approche du travail social, c’est la poignée de main avec la personne à la rue. Devant son écran d’ordinateur, dans son bureau, on dit « bien sûr ». Mais quand on est devant un « clochard », le mouvement de recul est premier. Mais on essaie d’oublier. Et la poignée de main redonne une dignité à la personne vers qui on va. Coup de grâce : quand vous partez, ceux qui disent « bon courage » ne sont pas les maraudeurs mais les maraudés.

Juste un coup de chapeau. A tout le personnel du Samu Social de Paris. 5 nuits travaillées, 2 nuits de repos, 2 nuits travaillées, 5 nuits de repos… 1300 euros net par mois. Parce qu’on pense toujours aux bénévoles (bravo aussi hein), pas souvent à celles et ceux qui font de cette action leur travail de tous les jours… euh… de toutes les nuits.

Samu Social de Paris

15 décembre 2008

Flash Info Compte-Rendu de Mandat - Intervention au Conseil de Paris sur le budget parisien de la lutte contre la grande exclusion


Réunie depuis lundi, l'assemblée parisienne a adopté le budget 2009 et voté l'extension du tramway jusqu'à la porte de la Chapelle. A travers la défense de l'accès au logement et la bataille pour l'emploi, la solidarité est la priorité de l'an prochain : 1,6 milliard d'euros seront ainsi consacrés à la protection des Parisiens les plus fragiles. Plus de 6600 logements sociaux seront financés. Et 200 millions d'euros seront consacrés à la lutte contre la grande exclusion. Sujet sur lequel je me suis exprimé.

Monsieur le Maire, Mes cher-e-s Collègues,


200.

200, c’est le nombre de personnes qui composent tous les jours depuis le début de l’hiver le 115 afin de trouver une chambre, un endroit où passer la nuit et se réveiller le lendemain.

200, Monsieur le Maire, ce n’est malheureusement pas le nombre de places dont nous disposons chaque soir pour éviter ces drames humains qui émaillent régulièrement la presse ces derniers temps.

Et pourtant, 200, c’est aussi le fruit de la situation sociale dramatique que vit aujourd’hui notre pays.

Quand avant hier, il fallait parler de vagabondages, quand hier il fallait dire le clochard ou plus correctement le SDF, aujourd’hui, il faut parler de sans-abris et décortiquer derrière cela l’état d’une société qui laisse peu à peu se désocialiser ses plus faibles éléments.

La population à la rue n’est pas unique mais a un visage multiple qui est le fruit de la crise économique que nous connaissons, du désengagement massif et continu de l’Etat du secteur de la solidarité et d’un manque de réflexion et de coordination des systèmes de traitement de l’urgence déjà existants.

Il y a tout d’abord toutes ces personnes à la rue depuis longtemps, installées dans une exclusion de long terme, soit n’ayant pas pu trouver un lit au bon moment soit refusant l’entrée dans des centres qui pour eux étaient le symbole de violences. Au fur et à mesure, ces gens durcissent leur désocialisation, perdent leurs droits les plus élémentaires comme le RMI ou la CMU et s’isolent totalement comme celles et ceux qui vivent aujourd’hui dans le bois de Vincennes.

Mais depuis peu, l’exclusion a pris un nouveau visage. Celui des travailleurs pauvres souvent peu qualifiés, que le chômage a menés vers l’expulsion et que le traitement social actuel voulu par le gouvernement stigmatise. Celui de ces jeunes travellers, en rupture familiale, sociale et professionnelle, en proie à de multiples addictions, que l’on chasse plus que l’on accueille et aide. Celui de ces exilés ou de ces mineurs étrangers isolés vivant des situations administratives ubuesques.
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Et il y a aussi le renforcement d’un visage de l’exclusion, celui des malades mentaux, qui représentent environ 1 personne à la rue sur 2. Ce chiffre effrayant est le résultat d’un abandon par l’Etat, celui de la question du soin, de son accessibilité et de son efficacité, au-delà de la problématique de l’hébergement. Ne nous étonnons pas de cela quand l’actuel gouvernement impose une logique comptable pour la survie des services hospitaliers. Ne nous étonnons pas mais sachons faire porter ses responsabilités à qui le doit.

Face à cela, Monsieur le Maire, mes cher-e-s collègues, la Ville de Paris a tenu à ne pas oublier dans sa politique sociale cette problématique qui touche tous les arrondissements.

C’est, de 2001 à 2008, 18 millions d’euros investis pour financer 1000 places d’accueil et réhabiliter 2000 places en centre d’hébergement d’urgence pour favoriser la sortie de la rue des personnes les plus faibles. Pour orienter ces personnes vers ces centres, il a fallu organiser les maraudes. Pour faciliter ce travail, une unité municipale d’assistance aux sans abri à été mise en place, composée de 24 agents, et le financement que nous apportons au Samu Social a été rehaussé de 49% depuis 2001 et nos partenariats de mise à disposition de personnels ou d’immobiliers renforcés. Notons aussi l’importance qui a été accordée à la satisfaction de deux autres besoins primaires : l’alimentation à travers les 5,5 millions d’euros consacrés chaque année depuis 2001 à l’aide alimentaire et les premiers soins grâce aux 210 Lits Halte Soin Santé ouverts 24H sur 24, 7 jours sur 7.

Mais, ces résultats, indéniablement positifs malgré le sujet, laissent un arrière goût amer. Celui de la colère d’avoir à faire ce que l’Etat ne fait pas ou ne semble plus vouloir faire. Quand la ministre parle d’un engagement national pour le logement, elle semble rester sourde aux revendications du mouvement HLM et des collectivités locales de trouver les moyens de faire appliquer la loi SRU en matière d’hébergement sur tout le territoire. Je devrais même rectifier ma phrase, Monsieur le Maire, et préciser « certaines » collectivités locales. En effet, si Paris concentre la majorité des places d’hébergement d’urgence avec une place pour 472 habitants, les Yvelines ou les Hauts de Seine en comptent une pour 2 100 habitants et leur inactivité en la matière ne laisse pas présager d’un changement d’orientation ! C’est donc plus que l’article 55 qu’il faut faire respecter, c’est son niveau d’application qu’il faut repenser afin d’obtenir un rééquilibrage de la présence d’hébergement. L’inquiétude est d’autant plus grande que l’hypocrisie de ce gouvernement est sans nom. Comme l’a mentionné Martin Hirsch dans le Monde du 3 décembre, quelle logique y a-t-il à héberger des personnes de la rue dans des hôpitaux psychiatriques fraîchement désaffectés suite aux récentes coupes budgétaires alors que l’on sait pertinemment que la prévalence des troubles psychiatriques dans les situations de grande exclusion est très grande !

Il nous faut donc être responsables pour deux et réaliser en grande partie ce que l’Etat délaisse. Et le budget que vous nous demandez d’approuver aujourd’hui, Monsieur le Maire, montre bien la détermination de la Ville de Paris d’affirmer la solidarité que nous devons avoir avec les plus fragiles et les plus précaires.

2008-2009 sera d’abord marqué par le renforcement du plan grand froid avec l’ouverture de 4 gymnases permettant d’accueillir 300 personnes et la préparation possible de 850 places supplémentaires dans 12 autres gymnases si les conditions climatiques rendent nécessaire une mobilisation supplémentaire. De suite, entre décembre et janvier, ce sera 120 places nouvelles créées dans des immeubles municipaux. Parallèlement, les centres d’accueil de jour et 2 Espaces Solidarité Insertion verront leurs moyens accrus pour permettre pour certains une ouverture non stop. Et pour aller au devant des sans abris, les maraudes du Samu Social et d’Emmaüs seront renforcées tant en personnel qu’en véhicules.

Mais ce qu’il faut particulièrement souligner, Monsieur le Maire, dans le budget qui nous est présenté, c’est la volonté de la collectivité parisienne de joindre à l’efficacité l’innovation sociale à travers ces 2 000 places que vous souhaitez voir financer sous la mandature. En effet, les visages de l’exclusion étant de plus en plus variés, un appel à projet va être lancé afin de mobiliser la créativité et la réflexion des associations de réinsertion sociale pour inventer des structures nouvelles, dont l’objectif serait d’accueillir celles et ceux que les travailleurs sociaux ne réussissent pas à accompagner vers les formes de centres sur lesquelles nous nous appuyons aujourd’hui. Cela tranchera clairement avec la candeur ou la naïveté que peuvent avoir certains ministres quand ils veulent mettre de force à l’abri les personnes à la rue.

Je tiens d’ailleurs à souligner, Monsieur le Maire, le sérieux de la municipalité qui au lieu d’avancer des solutions toutes faites aux « cabanes de Vincennes » préfère lancer une Maîtrise d’Ouvrage Urbaine et Sociale avec Emmaüs pour mieux évaluer les situations sociales de ces personnes avant de proposer des nouvelles formes de structures d’accueil.

A travers ce projet, ce sont ces jeunes travellers, ces habitants du Bois de Vincennes excessivement désocialisés, ces exilés, ces mineurs isolés à qui nous souhaitons venir en aide en prenant en compte d’abord la diversité de leur situation pour affiner les projets d’établissement avec ensuite des structures répondant à leur besoin et à leur problématique. Monsieur le Maire, s’il faut à chacun un toit, il ne faut sans doute pas les mêmes murs pour tout le monde. Et vu la diversité des visages et surtout des parcours que nous présente aujourd’hui l’exclusion, ces 2 000 places spécialisées, fondées sur une vision moderne, répondent à un vrai besoin et il faut souhaiter que l’Etat nous accompagne dans ce projet.

Monsieur le Maire, mes cher-e-s collègues, 200, c’était le nombre de personnes qui contactent tous les jours le 115. 200 millions d’euros, c’est le budget que nous souhaitons investir pour l’hébergement d’urgence et la solidarité avec les personnes à la rue.

Mais sur ce domaine, rien ne pourra se faire si l’Etat n’y met pas du sien et s’il n’entend pas d’une part contribuer financièrement aux résultats de cet appel à projet et d’autre part s’il ne cherche pas à revisiter le versant hébergement de l’article 55 de la loi SRU en organisant le rééquilibrage géographique pour que la solidarité soit véritablement partagée sur tout le territoire de l’Ile de France, entre autre. Tel est l’objet du vœu que le Groupe Socialiste et Radical de Gauche soumet à cette assemblée afin que l’Etat nous donne les moyens et nous accompagne dans la lutte contre la grande exclusion.

13 décembre 2008

Installation du Conseil Local du Handicap à la Mairie du 3ème ardt!



Aujourd’hui, Véronique Dubarry, adjointe au maire de Paris en charge des personnes en situation de handicap est venue à la Mairie du 3ème arrondissement pour installer avec moi le Conseil Local du Handicap.

Ce dossier a été un des premiers que j’ai ouvert dans le cadre de ma délégation aux personnes handicapées. Ma motivation était simple. La loi impose pour chaque commune d’avoir une Commission d’Accessibilité aux Services Publics. Mais petit problème… un arrondissement n’est en rien une commune ! Donc nous n’avons pas cette obligation, ce qui donne une entière liberté dans la constitution de cette instance que j’ai voulue composée d’habitants du 3ème ardt et d’associations professionnelles.

Il me semble qu’une instance de ce type au niveau le plus local possible est très importante car c’est vers la Mairie d’Arrondissement que se tournent les personnes qui ont des problèmes pour scolariser leur enfant, pour se déplacer sur nos trottoirs étroits, pour rester vivre dans leur logement souvent sans ascenseur, pour avoir accès au handisport et à la culture,…

Nous étions une cinquantaine à la Mairie ce matin pour discuter des objectifs que nous voulions nous fixer, de la manière de les atteindre et des sujets sur lesquels il nous fallait avancer.

Parmi les participants, des personnes handicapées de naissance, des personnes devenues handicapées, des parents d’enfants handicapés, des enfants de parents handicapés et de multiples associations travaillant et oeuvrant dans le secteur de l’accessibilité (le Pacte de Paris, l’ASSAD, l’Ecole de Chiens Guide d’Aveugle, l’Atelier Local d’Urbanisme, l’UNAFAM, Autisme 75,…)

Il en ressort que des commissions vont se mettre en place très vite autour de 5 sujets : le cadre de vie (urbanisme, logement, voirie), l’épanouissement (loisirs, culture, sport, éducation), la sensibilisation du public, l’accessibilité au travail et l’évaluation des services publics dans l’arrondissement (sujet sur lequel Camille Montacié, adjointe au maire de Paris chargé des comités d’usagers se penchera particulièrement au nom de sa délégation).

Que celles et ceux qui lisent ce message et qui étaient là soient grandement remercié-e-s de leur présence et de leur investissement futur dans ce beau projet pour permettre aux personnes handicapées d’exercer la plénitude de leur citoyenneté !

Et pour celles et ceux, habitant-e-s du 3ème ardt, qui voudraient participer à cette instance :

Formulaire d'inscription au Conseil Local du Handicap

10 décembre 2008

Une bonne nouvelle pour le 3ème arrondissement!


Au conseil d’arrondissement du 8 décembre dernier, j’ai présenté une délibération qui va augmenter (certes sensiblement mais augmenter tout de même) le parc de logements sociaux du 3ème ardt !

Au 21 du boulevard Saint Martin se dresse un immeuble de 1180 m². Il est composé de 10 logements occupés, de 2 logements vides et de 3 commerces sur deux étages.

Cet immeuble est en l’état d’un bien de famille qui serait resté dans la même famille pendant trop longtemps sans qu’une grande attention ne soit portée à la qualité des logements et des parties communes. Du coup, des logements mal agencés, sous équipés, avec des équipements sanitaires souvent inexistants et des problèmes de vétusté des fenêtres. Une remise en l’état total de cet immeuble sera donc opéré par le futur bailleur, qui sera la SGIM.

Les locataires seront maintenus sur place ou bénéficieront d’un relogement de droit ou d’un droit au retour si les travaux nécessaires ne peuvent se faire en milieu occupé. Quand au loyer, ils seront maintenus tel quel si les locataires en titre ont des ressources supérieures au niveau du parc social et seront abaissés si elles sont inférieures. Les logements vides qui résulteront de cette réhabilitation seront attribués par les réservataires et en particulier la Mairie du 3ème.

Grâce à cette opération qui a coûté à la Ville 4 300 000 euros, soit 3 390 euros / m² (un prix défiant toute concurrence !), nous devrions augmenter le parc social d’une quinzaine de logements de 2 à 4 pièces !

Ce type d’opération nous permet de maintenir le parc social de fait tout en l’améliorant. En effet, si la Ville n’avait pas agit à cette adresse, il est fort probable d’une part que la salubrité de ces logements auraient empiré et d’autre part qu’une vente à la découpe aurait eu lieu, jetant à la rue des locataires plus que modestes.

Une délibération sur laquelle Madame Weill-Reynal, élue UMP de l’arrondissement, s’est abstenue…

L'occasion de préciser que, pour 2008, nous avons financé sur tout Paris 6 100 logements sociaux, dont 43% neufs.

03 décembre 2008

Souriez, on meurt tranquille.


(Avant propos : Cette femme, c’est Chantal Sébire, atteinte d’une pathologie évolutive incurable, une tumeur sur le nerf optique. Elle a demandé le droit de mourir dans la dignité et non dans la souffrance et la déchéance. Refus. Elle est morte chez elle. En souffrance et en déchéance)

Encore une fois, les politiques vont être à la traîne sur une question qui ne fait déjà plus problème chez nos concitoyens.

Jean Léonetti, député, vient de rendre son rapport sur l’opportunité d’introduire dans le droit français une exception d’euthanasie. Après les différents drames que l’actualité a mis en avant (Chantal Sébire, Rémy Salvat et tous les autres), la question de laisser la possibilité de mourir dignement à celles et ceux qui le veulent parce que leur vie ne devient que survie se pose.

Mourir dignement ? Oui, ne pas subir d’acharnement thérapeutique, mais ne pas subir non plus le laisser mourir qui entraîne des souffrances énormes avant que la mort n’arrive.

Mourir dignement ? Oui, intégrer dans le droit français une mesure d’exception d’euthanasie qui permettrait à un médecin de donner activement, sans être inquiété, la mort à un patient, si celui-ci l’a demandé, répété, dans un état de conscience irréprochable, devant témoin. Cette mesure est donc encadrée et correspond donc à une légalisation et non une dépénalisation.

Comme aux Pays-Bas, en Belgique ou encore en Suisse.

Et il suffit de regarder les études d’opinion menées régulièrement sur ce sujet pour se rendre compte que cette mesure est demandée par les Français-e-s : 9 personnes sur 10 sont favorables à cette fameuse exception d’euthanasie et de nombreux médecins bien souvent pris par le désarroi devant certaines situations douloureuses demandent également que les choses soient plus claires et que les choix des patients (finalement, le fameux droit des malades) soient respectés.

Mais non, Léonetti préfère mettre en place un Observatoire de l’Euthanasie, afin de finalement observer ce que l’on sait déjà. De perdre du temps. D’autant que l’on sent déjà poindre ses propres conclusions dans cette réponse donnée dans un interview au Figaro : « il est inutile et dangereux d’introduire dans la loi l’exception d’euthanasie » et que l’on comprend mieux ses intentions quand on sait que le rapport a été bouclé avant même que la commission parlementaire se rende en Suisse, pays pionnier dans ce droit.

Donc, ce matin, colère…

Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité

30 novembre 2008

Oh la la, la vie en rose…


Fin d’un congrès pourri…

4 sentiments prédominent, je n’en dirai pas plus. Conscience du travail de fond et de forme à accomplir pour gagner de nouveau la confiance des Français-e-s. Tristesse car les partisans de Ségolène Royal, des socialistes, ont la mis la délégitimisation du PS, donc d’autres camarades, au cœur de leur stratégie. Satisfaction de voir que de nombreux camarades sont des militants de l’ère 20 euros et que leur comportement tranche nettement des pratiques anciennes, peu importe leur choix interne. Affligé devant la détestation de certains militants pour d’autres (quoique… je me mets dans le lot). Et donc en attente de voir la capacité de la nouvelle direction, que j’ai activement soutenue, à renouveler ses thèmes, ses propositions, ses équipes, ses relais et ses méthodes.

Rien de tel pour se remettre de cette séquence peu agréable qu’une action politique concrète donnant corps à notre engagement…

J’ai donc assisté au bal des amoureux au ban public, donné à la Mairie du 3ème, organisé par le collectif du même nom, sous l’impulsion de Patrick Badard, conseiller d’arrondissement en charge de la culture, de la mémoire et de l’animation locale.

En pleine brocante traditionnelle, quelques musiciens accompagnés de leur cuivre ont ouvert le bal dans la cour de la mairie, sous la pluie, avant de continuer ce moment festif et militant dans la salle Odette Pilpoul, rendant ce faisant grandement hommage à l’engagement de celle qui fut secrétaire générale adjointe de la mairie du 3ème arrondissement et qui fit beaucoup pour la communauté juive durant la seconde guerre mondiale.

Cet après-midi, le message est le même que certains à gauche portent depuis bien longtemps, avec la même vigueur et la même force de conviction : développer une vision positive et rationnelle de l’immigration et de la place des immigrés dans nos sociétés. Loin de surfer sur des préjugés, des suspicions, des idées fausses et des concepts flirtant avec du racisme institutionnalisé, le collectif des bans publics met en avant des situations ubuesques d’expulsions de personnes sans papier, pleinement intégrées dans notre société.

Au nom de la lutte contre les mariages blancs et du contrôle de l'immigration familiale, reléguée au rang peu enviable d'« immigration subie », le durcissement continu des lois et des pratiques administratives produit des situations inadmissibles : multiplication des procédures d'opposition à mariage, difficultés pour obtenir la transcription des unions célébrées à l'étranger, multiplication des refus de visa ou de titre de séjour, éloignement des conjoints de français en situation irrégulière, enquêtes de police sur la communauté de vie ne respectant pas les règles élémentaires de déontologie, d'objectivité et de respect des personnes auditionnées, non reconnaissance du droit au séjour des couples mixtes vivants hors mariage...

Face à la politique menée activement par notre gouvernement, c’est avec plaisir et avec militantisme que nous les avons accueillis dans la mairie du 3ème arrondissement, ayant pris pleinement pour l’occasion son sens de « maison commune ».

http://amoureuxauban.net/

25 novembre 2008

Pas grand chose à dire en ce moment...

Juste beaucoup de rage envers ces quelques responsables socialistes qui préfèrent trainer leur parti dans la boue plutôt que de l'armer au mieux pour combattre la droite.

S'il y a des doutes, qu'on les fatigue. Mais à l'intérieur des instances du Parti car c'est le lieu de la confiance des hommes et des femmes qui ont décidé de s'unir pour le progrès social, contre le conservatisme du gouvernement.

Je suis très attristé de voir

Flash Info Compte-Rendu de Mandat - Conseil de Paris - Solidarité Internationale VIH


A quelques jours de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, le dernier Conseil de Paris des 24 et 25 novembre 2008 a été l'occasion de voter plusieurs subventions à des associations oeuvrant contre l'épidémie du VIH. L'occasion de mettre en avant lors de mon intervention le volet international de la politique de solidarité voulue par la Mairie de Paris dans ce domaine.

"Mes chers collègues, ce Conseil de Paris peut s’enorgueillir de faire passer un certain nombre de délibérations concernant des subventions accordées à des associations travaillant dans le domaine de la lutte contre le Sida.

Parmi toutes ces délibérations, j’aimerais souligner particulièrement l’importance qui est donnée à la solidarité internationale. Comme on le sait, l’épidémie de sida a ceci de cruel que, si les moyens médicaux existent pour lutter contre, les moyens financiers débloqués par les pays les plus riches tardent à venir. Telle était la raison de la création, en 2002, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, à savoir, organiser la récolte auprès des pays riches, de 1 500 milliards de dollars, afin de limiter au maximum les contaminations pour éviter que la pandémie ne devienne incontrôlable.

Cependant, force est de constater que l’argent n’arrive pas, que les pays riches, dont le nôtre, ne tiennent pas leurs promesses et que le comportement monopolistique, donc irresponsable, d’entreprises pharmaceutiques comme les laboratoires Roche, n’arrange en rien la donne épidémiologique. C’est donc dans cette situation que la Ville de Paris s’investit dans la solidarité internationale et, j’ai envie de dire que la Ville de Paris s’investit à sa place et à sa manière dans la solidarité internationale. A sa place, c’est-à-dire celle d’une capitale consciente du rôle des acteurs locaux dans la lutte contre le sida, du rôle des acteurs locaux ouverts sur le monde.

C’est ainsi que le budget de la solidarité internationale de la Ville de Paris est passé de 15 000 euros en 2001 à plus de 1 700 000 euros aujourd’hui. La Ville s’investit, à sa manière, en soutenant une démarche équilibrée et innovante, fondée sur quatre piliers. Sur le renforcement des dispositifs existants, citons par exemple les actions menées au Bénin par l’association Uraca qui finance une radio locale axée sur la santé avec l’aide de la Ville de Paris, l’accès effectif aux soins, l’action du G.I.P.ESTHER au Burkina-Fasso n’est plus à montrer. La prise en charge psychosociale de la maladie avec les projets menés par Médecins du Monde dans le cadre du soutien extra-hospitalier au Bénin et, enfin, la prévention dans ces multiples aspects, que ce soit la prévention de proximité ou la prévention dans la relation mère et enfant.

Pas question de passer, Madame la Maire, en revue les six délibérations concernant le soutien international de la lutte contre le sida. Je voudrais juste souligner que toutes ces reconductions et ces hausses de subventions sont justifiées par le fait que les projets prévus ont été bien évidemment réalisés mais que, surtout, derrière cela, c’est le nombre de malades pris en charge effectivement qui a pu augmenter.

Il me semble important, en effet, de ne pas banaliser ce genre de subventions car les actions concrètes donnent derrière légitimité et prouvent l’efficacité de l’action de la Ville de Paris dans la lutte internationale contre le sida.

Je crois que nous allons avoir besoin de cette légitimité et de cette efficacité au moment où le sida, aujourd’hui, tétanise de plus en plus un nouveau continent, à savoir, l’Asie."

19 novembre 2008

5 raisons de voter Martine Aubry ce soir (et demain)



Les dernières parties des congrès ne sont jamais des choses aisées car après avoir fait vivre des différences entre nos motions (et je persiste, il y en avait), il nous est demandé de faire un choix parmi, en l’occurrence, trois personnes. Même si je suis d’accord avec Laurent Fabius (pas d’ironie pour le strauss-kahnien que je suis) qui disait que « nous n’avons jamais vu une idée traversée toute seule une salle », je rappelle à quel point l’exercice est complexe, non pas dans la finalité, mais dans l’argumentation.

Non pas dans la finalité, car avant même le vote, j’aimerai savoir le nombre exact de militants indécis. Mais dans l’argumentation, car la campagne pour le Premier Secrétaire National laisse fleurir des raccourcis idéologiques assez incroyables sous couvert d’argumentation. X, c’est la vraie gauche, Y a toujours pensé que, Z est la garantie de cela. Je crois que comme niveau de logique dans l’argumentaire, même le baron d’Holbach aurait des leçons à donner.

Mais bon, militant et responsable au sein de mon parti, je vais essayer de donner mes 4 raisons qui me font voter Martine Aubry, en essayant de ne pas tomber dans le travers que je viens d’annoncer.

1/ Je vote Martine Aubry car je ne suis pas d’accord avec Ségolène Royal sur la stratégie des alliances. Ce congrès a au moins permis à certains camarades de clarifier leur position sur le Modem. Selon eux, il faut rassembler au premier tour et s’associer aux centristes au deuxième tour car sinon nous ne gagnerons pas les élections. Je ne partage pas cette vision. Je crois que dans un premier temps, la gauche doit se réformer afin de reconquérir les voix qui par le passé lui ont échappé à force de ne plus traiter la question de la modernité économique, sociale et démocratique ainsi que l’ambition européenne. Si nous pouvons faire ce travail sur nous même, cette « réformation » comme on dirait dans certains milieux, je crois que nous pourrions reconquérir tout un peuple qui peine aujourd’hui à se dire de gauche.

2/ Je vote Martine Aubry car, à Reims, je ne l’ai pas sifflé mais j’ai été choqué. Choqué d’une part par une approche peu laïque de la politique, mais surtout choqué car selon elle, aujourd’hui, avec les précaires, les exclu-e-s, les isolé-e-s, il faut avoir une attitude « maternelle ». Spontanément, avec les gens qui viennent me voir en permanence pour évoquer leur problème d’emploi, de logement, de santé,… j’ai plutôt envie de parler d’orientation sociale, de dignité et avec mes camarades, j’ai plutôt une appétence à parler des combats à mener pour obtenir plus de moyens et des réformes intelligentes du système pour garantir à tous et toutes un Etat social efficace qui puisse être un vrai appui dans l’émancipation. Le fait d’évoquer ce « sentiment maternel » est pour moi l’injure la plus parfaite que l’on peut faire à tout le milieu du travail social et à l’éthique même du socialisme.

3/ Je vote Martine Aubry car Jean-Pierre Mignard, président de Désirs d’Avenir, m’a donné une vraie leçon de gauche lors de l’Assemblée Générale des Socialistes Parisiens. Il a avancé que l’essence même, le rôle le plus absolu, l’ambition première du socialisme était de tisser des liens entre notre parti et la société civile. Certes. Ne faisons pas cependant comme si cela n’existait pas. Que la société civile s’analyse aussi, ce serait déjà pas mal. Mais ce discours de Mignard a donné corps à l’expression souvent utilisée dans ce congrès : ancrer le parti sur les questions sociales. Nous répétons nous quand nous disons que ce qu’attendent de nous aujourd’hui les Français-e-s, les Européen-ne-s et tous les autres, c’est que l’on débatte sur les réponses à apporter aux injustices sociales plus que sur les moyens de prendre nos décisions ?

4/ Je vote Martine Aubry car je crois que Benoît Hamon fait une erreur stratégique et qu’il pêche par orgueil. Il est jeune, finalement il est le seul à incarner véritablement le renouvellement si on considère que le fait de l’âge suffit à cela. Il a fait un très bon score dans ce congrès. Quel besoin d’aller au vote sur son nom alors qu’il avait l’occasion historique de faire partie des constructeurs d’une nouvelle majorité qui demain lui aurait permis de faire vivre ses idées dans le cadre des Conventions que tout le monde a promis ? Pourquoi risque-t-il de se corneriser dans l’élection du Premier Secrétaire National où la guerre du vote utile fait rage ? Dommage pour lui mais dommage aussi pour nous car cette candidature n’est à mon avis pas responsable devant les enjeux énormes pour la survie de notre parti.

5/ En une phrase seulement : je ne voterai pas Ségolène Royal car je ne veux pas que Georges Frêche réintègre notre parti.

Clair ?

12 novembre 2008

Baisse du prix des logements anciens...


Vu sur Libération

Après des années de hausse ininterrompue, les prix des logements anciens ont baissé sur un an, en octobre, pour la première fois depuis 1996, confirmant la crise du marché de l'immobilier en France. Les prix des logements anciens se sont effrités de 0,7 % en variation annuelle, selon l'étude mensuelle publiée mercredi 12 novembre par la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim). Le retournement du marché est net après les fortes progressions des dernières années : 14 % en 2003, 15,5 % (un record) en 2004, 10,9 % en 2005, 7,2 % en 2006 et 3,6 % en 2007. "La chute va s'accentuer. L'année 2008 va se terminer avec une baisse des prix comprise entre 5 % et 8 % par rapport à 2007", pronostique Henry Buzy-Cazeaux, délégué général de la Fnaim. Ces baisses de prix s'accompagnent d'un effondrement des transactions dans l'ancien, dont le nombre devrait être en 2008 inférieur de 30 % à celui de 2007, selon la Fnaim.

Plus que les inquiétudes sur le pouvoir d'achat, c'est l'attitude des banques qui est la principale raison de ce coup de frein, selon la Fnaim. "Les banques en France n'ont pas répercuté sur les crédits immobiliers la récente baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE)", déplore M. Buzy-Cazaux. La ministre de l'économie, Christine Lagarde, a reconnu, lors d'une réunion vendredi avec les professionnels du secteur, que les banques n'avaient pas l'obligation de répercuter cette baisse.

Petite lueur d'espoir pour le secteur dans les mois à venir : les agents immobiliers commencent à voir revenir vers eux des particuliers qui ont perdu confiance dans la Bourse ou qui ont "cassé" leur assurance-vie et veulent investir à nouveau dans la pierre, indique le délégué général de la Fnaim.

Sur le site de Libération

05 novembre 2008

A quelques heures du vote (pour la motion D)


Cher-e-s Ami-e-s, cher-e-s Camarades,

A quelques heures du vote, le brouhaha des médias qui s'intéresse à notre Congrès fait plus la place aux petites phrases qu'aux idées qu'ont pu véhiculer nos débats. Pour ma part, je reste convaincu que la motion D avance des réponses modernes et efficaces aux problèmes qui se posent aujourd'hui à notre pays et à l'international et qui devront à mon sens être portées par notre futur(e) Premier(e) Secrétaire National(e), quelqu'il (ou elle) soit.

Parce que sur l'Europe, j'ai pu lire dans la motion D beaucoup de propositions portées aujourd'hui par les mouvements citoyens de construction européenne que je n'ai pas lues ailleurs et qui sont plutôt audacieuses (fixation par le Parlement du taux d'inflation acceptable) et d'une actualité brûlante à la veille des élections européennes (investiture du candidat du PSE pour la présidence de la Commission Européenne). C'est sans doute pourquoi Jacques Delors soutient cette motion.

Parce que la motion D me semble écrite au moment de la crise avec des mesures circonstanciées sans tomber dans le « credo » habituel et intemporel du PS. Avancée par celle qui a incarné l'Etat social avec les 35H, mais aussi la CMU et les emplois jeunes, ce texte n'a pas été écrit de longue date mais bien aujourd'hui avec des mesures pour demain, pour répondre au plus vite aux enjeux et aux résultats de la crise.

Enfin, parce que sur deux points essentiels de la lutte contre les inégalités à la racine, le logement et l'école, je retrouve dans la motion D les paroles des sociologues et des mouvements sociétaux, eux qui ont tant de fois reprocher au PS sa déconnection des milieux de réflexion de la société civile. Je citerai le logement au sujet duquel seule la motion D reprend l'idée développée par le dernier Congrès de l'Union Sociale pour l'Habitat (mouvement HLM) de permettre au Préfet de se substituer aux communes qui refusent de construire en délivrant eux-mêmes les permis de construire.

Aucun vote ne sera une panacée dans ce congrès car, vue la place qu'occupent les quatre grandes motions sur l'échiquier politique du PS, aucune n'aura la majorité à elle toute seule et synthèse il devra y avoir pour former une « coalition ». C'est alors que nous saurons qui sera candidat au poste de Premier Secrétaire National. Donc autant ne pas brocarder mais plutôt faire l'effort de lire les textes, s'intéresser aux positions politiques des uns des autres, sans succomber à ce que l'on croit savoir, voir ou entendre au sujet des mêmes uns et des mêmes autres.

Et surtout voter. Voter pour les idées qui nous paraissent les meilleurs. Voter nombreux pour donner encore plus de vigueur au PS comme il sait en avoir quand il rassemble la Gauche et tous ses adhérents.

Amitiés,

Gauthier Caron-Thibault
Conseiller de Paris
Adjoint au Maire du 3eme Ardt
Signataire de la Motion D

www.changeragauche.net

04 novembre 2008

Yes, they did it


Video du discours de Barack Obama: cliquez ici

"If there is anyone out there who still doubts that America is a place where all things are possible; who still wonders if the dream of our founders is alive in our time; who still questions the power of our democracy, tonight is your answer.

It's the answer told by lines that stretched around schools and churches in numbers this nation has never seen; by people who waited three hours and four hours, many for the very first time in their lives, because they believed that this time must be different; that their voice could be that difference.

It's the answer spoken by young and old, rich and poor, Democrat and Republican, black, white, Latino, Asian, Native American, gay, straight, disabled and not disabled – Americans who sent a message to the world that we have never been a collection of Red States and Blue States: we are, and always will be, the United States of America.

It's the answer that led those who have been told for so long by so many to be cynical, and fearful, and doubtful of what we can achieve to put their hands on the arc of history and bend it once more toward the hope of a better day.

It's been a long time coming, but tonight, because of what we did on this day, in this election, at this defining moment, change has come to America.

I just received a very gracious call from Senator McCain. He fought long and hard in this campaign, and he's fought even longer and harder for the country he loves. He has endured sacrifices for America that most of us cannot begin to imagine, and we are better off for the service rendered by this brave and selfless leader. I congratulate him and Governor Palin for all they have achieved, and I look forward to working with them to renew this nation's promise in the months ahead.

I want to thank my partner in this journey, a man who campaigned from his heart and spoke for the men and women he grew up with on the streets of Scranton and rode with on that train home to Delaware, the Vice President-elect of the United States, Joe Biden.

I would not be standing here tonight without the unyielding support of my best friend for the last sixteen years, the rock of our family and the love of my life, our nation's next First Lady, Michelle Obama. Sasha and Malia, I love you both so much, and you have earned the new puppy that's coming with us to the White House. And while she's no longer with us, I know my grandmother is watching, along with the family that made me who I am. I miss them tonight, and know that my debt to them is beyond measure.

To my campaign manager David Plouffe, my chief strategist David Axelrod, and the best campaign team ever assembled in the history of politics – you made this happen, and I am forever grateful for what you've sacrificed to get it done.

But above all, I will never forget who this victory truly belongs to – it belongs to you.

I was never the likeliest candidate for this office. We didn't start with much money or many endorsements. Our campaign was not hatched in the halls of Washington – it began in the backyards of Des Moines and the living rooms of Concord and the front porches of Charleston.

It was built by working men and women who dug into what little savings they had to give five dollars and ten dollars and twenty dollars to this cause. It grew strength from the young people who rejected the myth of their generation's apathy; who left their homes and their families for jobs that offered little pay and less sleep; from the not-so-young people who braved the bitter cold and scorching heat to knock on the doors of perfect strangers; from the millions of Americans who volunteered, and organized, and proved that more than two centuries later, a government of the people, by the people and for the people has not perished from this Earth. This is your victory.

I know you didn't do this just to win an election and I know you didn't do it for me. You did it because you understand the enormity of the task that lies ahead. For even as we celebrate tonight, we know the challenges that tomorrow will bring are the greatest of our lifetime – two wars, a planet in peril, the worst financial crisis in a century. Even as we stand here tonight, we know there are brave Americans waking up in the deserts of Iraq and the mountains of Afghanistan to risk their lives for us. There are mothers and fathers who will lie awake after their children fall asleep and wonder how they'll make the mortgage, or pay their doctor's bills, or save enough for college. There is new energy to harness and new jobs to be created; new schools to build and threats to meet and alliances to repair.

The road ahead will be long. Our climb will be steep. We may not get there in one year or even one term, but America – I have never been more hopeful than I am tonight that we will get there. I promise you – we as a people will get there.

There will be setbacks and false starts. There are many who won't agree with every decision or policy I make as President, and we know that government can't solve every problem. But I will always be honest with you about the challenges we face. I will listen to you, especially when we disagree. And above all, I will ask you join in the work of remaking this nation the only way it's been done in America for two-hundred and twenty-one years – block by block, brick by brick, calloused hand by calloused hand.

What began twenty-one months ago in the depths of winter must not end on this autumn night. This victory alone is not the change we seek – it is only the chance for us to make that change. And that cannot happen if we go back to the way things were. It cannot happen without you.

So let us summon a new spirit of patriotism; of service and responsibility where each of us resolves to pitch in and work harder and look after not only ourselves, but each other. Let us remember that if this financial crisis taught us anything, it's that we cannot have a thriving Wall Street while Main Street suffers – in this country, we rise or fall as one nation; as one people.

Let us resist the temptation to fall back on the same partisanship and pettiness and immaturity that has poisoned our politics for so long. Let us remember that it was a man from this state who first carried the banner of the Republican Party to the White House – a party founded on the values of self-reliance, individual liberty, and national unity. Those are values we all share, and while the Democratic Party has won a great victory tonight, we do so with a measure of humility and determination to heal the divides that have held back our progress. As Lincoln said to a nation far more divided than ours, "We are not enemies, but friends…though passion may have strained it must not break our bonds of affection." And to those Americans whose support I have yet to earn – I may not have won your vote, but I hear your voices, I need your help, and I will be your President too.

And to all those watching tonight from beyond our shores, from parliaments and palaces to those who are huddled around radios in the forgotten corners of our world – our stories are singular, but our destiny is shared, and a new dawn of American leadership is at hand. To those who would tear this world down – we will defeat you. To those who seek peace and security – we support you. And to all those who have wondered if America's beacon still burns as bright – tonight we proved once more that the true strength of our nation comes not from our the might of our arms or the scale of our wealth, but from the enduring power of our ideals: democracy, liberty, opportunity, and unyielding hope.

For that is the true genius of America – that America can change. Our union can be perfected. And what we have already achieved gives us hope for what we can and must achieve tomorrow.

This election had many firsts and many stories that will be told for generations. But one that's on my mind tonight is about a woman who cast her ballot in Atlanta. She's a lot like the millions of others who stood in line to make their voice heard in this election except for one thing – Ann Nixon Cooper is 106 years old.

She was born just a generation past slavery; a time when there were no cars on the road or planes in the sky; when someone like her couldn't vote for two reasons – because she was a woman and because of the color of her skin.

And tonight, I think about all that she's seen throughout her century in America – the heartache and the hope; the struggle and the progress; the times we were told that we can't, and the people who pressed on with that American creed: Yes we can.

At a time when women's voices were silenced and their hopes dismissed, she lived to see them stand up and speak out and reach for the ballot. Yes we can.

When there was despair in the dust bowl and depression across the land, she saw a nation conquer fear itself with a New Deal, new jobs and a new sense of common purpose. Yes we can.

When the bombs fell on our harbor and tyranny threatened the world, she was there to witness a generation rise to greatness and a democracy was saved. Yes we can.

She was there for the buses in Montgomery, the hoses in Birmingham, a bridge in Selma, and a preacher from Atlanta who told a people that "We Shall Overcome." Yes we can.

A man touched down on the moon, a wall came down in Berlin, a world was connected by our own science and imagination. And this year, in this election, she touched her finger to a screen, and cast her vote, because after 106 years in America, through the best of times and the darkest of hours, she knows how America can change. Yes we can.

America, we have come so far. We have seen so much. But there is so much more to do. So tonight, let us ask ourselves – if our children should live to see the next century; if my daughters should be so lucky to live as long as Ann Nixon Cooper, what change will they see? What progress will we have made?

This is our chance to answer that call. This is our moment. This is our time – to put our people back to work and open doors of opportunity for our kids; to restore prosperity and promote the cause of peace; to reclaim the American Dream and reaffirm that fundamental truth – that out of many, we are one; that while we breathe, we hope, and where we are met with cynicism, and doubt, and those who tell us that we can't, we will respond with that timeless creed that sums up the spirit of a people:

Yes We Can. Thank you, God bless you, and may God Bless the United States of America."

01 novembre 2008

Logement: Opération à Paris dans le 16ème arrondissement



Vu sur la toile:

"Le collectif Jeudi Noir a choisi le premier jour de la trêve hivernale pour mené une opération à Paris. Plus de 250 manifestants ont ainsi occupé un immeuble vide situé dans le 16ème arrondissement de la capitale. Leur message : dénoncer la crise du logement. Les associations ont rappelé que Christine Boutin s'était engagée, il y a un an, à réquisitionner des immeubles inoccupés en cas de nécessité. Pour les manifestants mobilisés samedi, la ministre du Logement n'a pas tenu ses engagements. "Il y a encore des immeubles, de cinq à six étages avec des logements familiaux totalement vides dans Paris, alors que ces immeubles pourraient servir à faire du logement social", déclare Gauthier Caron-Thibault, conseiller de Paris et adjoint au maire du 3ème arrondissement.
Les protestataires ne sont restés que l'espace de deux heures dans l'immeuble de l'avenue Kléber avant d'être délogés de force par la police.
La mobilisation avait commencé plus tôt devant la Bourse. Devant le Palais Brongniart, plusieurs associations avaient déployé une banderole sur laquelle était inscrit : "Là, vous avez merdé, les mecs". Ils se sont ensuite livrés à une bataille de pavés en mousse. En guise d'insultes, les manifestants proféraient des noms de patrons de grandes entreprises."

Source: m6.fr

Début de la trêve hivernale


Aujourd’hui, commence la trêve hivernale jusqu’au 16 mars.

Les propriétaires ne pourront pas obtenir le concours de la force publique pour expulser les locataires en difficulté ne pouvant plus s’acquitter de leur loyer.

C’est aussi la période où dans les polémiques vont s’opposer à cela ceux qui disent la main sur le cœur penser aux petits propriétaires qui vont vivre les pires problèmes si certains loyers ne sont pas encaissés à temps.

Certes, il faut les comprendre. Mais il faut aussi se rappeler qu’entre un foyer à la rue ou une traite non payée, il y a une analyse à mener qui relève de l’intérêt général. En effet, s’il y a un coût économique pour le propriétaire à ne pas obtenir une expulsion (coût à modérer par le fait que la Préfecture verse une indemnité aux propriétaires « lésés »), il y a un coût social à mettre en œuvre une expulsion qui se compose de deux impacts : financier d’une part (fonctionnement du 115, du Samu Social, des Centres d’Hébergement d’Urgence, des nuitées en hôtels meublés,…), humain d’autre part (les impayés touchent des publics fragiles et l’expulsion finit de les exclure).

C’est donc sans aucun scrupule que je me réjouis du début de cette période qui permettra de souffler à plusieurs familles, dont certaines du 3ème ardt, et aux travailleurs sociaux de pouvoir affiner leur accompagnement en espérant que des solutions pourront être trouvées, ce sur quoi nous nous investissons tous les jours.

C’est aussi sans scrupule que cet après midi à 14H, je serai présent aux côtés de Jeudi Noir, place de la Bourse pour procéder à une nouvelle réquisition militante (lieu tenu secret!!).

Rapport de Jean-Pierre Grunspan sur une définition d'un système d'observation des expulsions locatives, de leur mécanisme et de leur prévention

www.jeudi-noir.org

27 octobre 2008

Pour le congrès de l’espoir


Parce que le jour où il a refusé d'y aller, Jacques Delors a créé dans le salon de la maison de ma jeunesse un silence assourdissant, une crainte désespérée et un abattement de mes parents qui avaient avec tant de joie porté la Gauche au pouvoir dans les années 80;
Parce que l'Europe qu'il a contribué à construire est la pierre angulaire de l'identité politique d'une génération qui s'est construite avec la chute du Mur de Berlin, la lutte contre le racisme et l'avènement d'une ère nouvelle mondialisée;
Parce qu'aujourd'hui si la Gauche ne veut pas rater le coche et continuer à comprendre le réel pour changer les choses et atteindre son idéal sans succomber à ce qu'elle a toujours dénoncer;
Cette prise de position d'un acteur socialiste des plus importants me semble intéressante et pertinente.

Au point où en sont les choses, il est vital que les socialistes confrontent leurs analyses et leurs projets soumis aux suffrages des militants.
L’ampleur de la crise rend plus nécessaire que jamais, en France, l’existence d’une opposition unie, forte et capable de critiquer, de contre proposer et parfois d’approuver les initiatives et actions du Gouvernement. C’est la condition pour que le Parti socialiste soit à nouveau investi par l’élection nationale et en mesure d’exercer un pouvoir juste et efficace, au service de la France et de tous les Français.
Il s’agit, en premier lieu, de réaffirmer et de faire vivre les valeurs qui ont fait, depuis la Dernière Guerre, les succès des mouvements social-démocrate et socialiste, en Europe comme en France. Pour moi, ce sont la liberté, la solidarité, la responsabilité personnelle et collective, le vouloir vivre ensemble, le respect de l’autre.
Certes, le plus difficile est de traduire, aujourd’hui, ces valeurs dans des politiques qui répondent aux multiples défis adressés à la France et à l’Europe : démographiques, technologiques, écologiques, économiques et sociaux. Des politiques qui surmontent les obstacles dressés par un individualisme exacerbé ou par la revendication d’une société à risque zéro.
La France n’y arrivera pas si elle succombe aux attraits du populisme ou aux illusions de la gesticulation médiatique.
Bien sûr, elle doit s’adapter, mais dans le respect du meilleur de ses traditions. Son succès est lié à une relance de l’Europe afin que nous puissions, nous les européens, défendre nos intérêts légitimes, agir au service de la paix et du développement durable pour tous. Et, dans le même temps, faire avancer, pas à pas, les régulations indispensables à l’échelle mondiale. Puis-je rappeler, en passant, que j’avais, à cette fin, proposé dès 1993 la création d’un Conseil de Sécurité Economique auprès de l’ONU.
L’Europe et la France, ce n’est pas seulement cet idéal d’union dans la richesse de nos diversités. C’est aussi la voie incontournable pour affirmer nos identités, notre patrimoine, notre souci d’équilibre entre l’individu et la société. La France qui réussit, qui influence, c’est la France qui, non seulement prend des initiatives, mais utilise les armes du dialogue, de l’écoute des autres, de la persuasion, du compromis dynamique.
Malheureusement, les socialistes n’ont pas, ces dernières années, pesé suffisamment sur le sort de la construction européenne. Ils se sont divisés lors du référendum de 2005. D’où des rancœurs -tenaces ou opportunes selon les cas- qu’il faut absolument surmonter pour retrouver tous ensemble les fondamentaux d’une politique européenne ambitieuse. Ce fut possible et productif durant les présidences de François Mitterrand.
C’est au regard de ces réflexions que j’ai lu avec attention et intérêt les différentes motions proposées au Congrès de Reims.
La motion D est celle qui répond le mieux à ces orientations et qui, bien plus encore, ranime mon espoir dans un avenir meilleur et fraternel.


Jacques Delors

20 octobre 2008

Souriez, vous êtes filmés...


Aujourd’hui, première journée du Conseil de Paris de fin octobre. J’avais bien l’intention d’écrire ici deux ou trois mots du budget et des orientations que nous voulons donner à la Ville de Paris pour l’année 2008. Cela me semblait légitime. En effet, dans un contexte où la crise économique va avoir des impacts importants sur la situation sociale de nos concitoyen-ne-s, nous allons, nous, Ville de Paris, devoir assurer la nécessaire solidarité, alors même que l’Etat et le gouvernement Sarkozy-Fillon se désengage de ce domaine d’action.

Et dire quelques mots sur notre volonté maintenue de faire du budget du logement et de la solidarité le premier de la Ville, l’augmentation des dépenses de solidarités intergénérationnelles ou encore notre engagement fort en matière de création d’emploi ne me paraissait pas vain pour tordre le cou aux arguments (arguties ?) de la droite faisant feu de tout bois en sautant sur le très modéré redressement du taux d’imposition des Parisien-ne-s (quelques euros par an, nous gardant encore toutefois deux à trois fois en dessous du niveau marseillais et bordelais) et sur l’instauration d’une taxe pour les propriétaires afin de réparer cette situation étrange qui faisait que seul Paris avait droit à ce privilège.

Mais je crois qu’il est bon de ne pas passer sous silence un document que la Préfecture a fait déposer sur nos pupitres aujourd’hui : la liste et l’emplacement des futurs 1 000 caméras (officiellement 1226) qui vont émailler Paris, dont 30 dans le 3ème Ardt, sur demande de la Préfecture de Police.

Voici, je ne sais pas si cela est un scoop, la liste des emplacements qui vont être sous peu filmés :

Croisement rue Blondel / rue St Martin
Croisement rue Papin / rue St Martin
Croisement rue Réaumur / rue St Martin
Croisement bd Sébastopol / rue de Turbigo
2 au Croisement rue Vaucanson / rue Réaumur
Croisement rue Volta / rue de Turbigo
Croisement rue du Vertbois / rue Montgolfier
Croisement rue du Vertbois / rue de Turbigo
Croisement rue ND de Nazareth / rue de Turbigo
Croisement rue Meslay / rue de Turbigo
Croisement rue de Bretagne / rue du Temple
2 au Croisement rue Perré / rue Spuller
Croisement rue de Picardie / rue de Franche Comté
Croisement rue Charlot / Bd Temple
2 au Croisement Bd Temple / place République
Croisement rue des Filles du Calvaire / Bd Temple
Croisement rue des Filles du Calvaire / rue du Temple
Croisement rue du Temple / rue de Poitou
Croisement rue Saint Claude / Bd Beaumarchais
Croisement rue des Tournelles / Bd Beaumarchais
Croisement rue du Pas de la Mule / Bd Beaumarchais
Croisement rue des Francs Bourgeois / rue de Turenne
Croisement rue de la Perle / rue Vieille du Temple
Croisement rue du Temple / rue Rambuteau
Croisement rue des Archives / rue de Rambuteau
Croisement rue Beaubourg / rue Michel Le Comte
Croisement Bd Sébastopol / Bd St Martin
Une au milieu de la première partie de la rue ND de Nazareth

Première réaction : les localisations…
Selon la Préfecture, les choix des endroits ont été faits afin d’assurer un efficacité accrue de la police dans deux domaines : la circulation et la sécurité. Or, si l’on peut comprendre qu’il y a certains endroits à surveiller plus particulièrement car très fréquentés ou au contraire peu visités, il me semble qu’il y a quelques endroits qui sont de trop dans cette liste… Je n’en fais pas la liste, celles et ceux qui habitent le 3ème, localiseront eux-mêmes et s’en étonneront, j’en suis sûr…

Deuxième réaction : le nombre…
Le chiffre de 30 parait sans doute important. Ce n’est cependant pas l’ordre de grandeur qui effraie le plus. En effet, si un usage raisonné peut à certains endroits servir et être efficace, je ne savais pas que les 7ème et 8ème arrondissements avaient un tel besoin puisque à eux deux, ils ont plus de caméras que le 19ème et le 20ème arrondissements réunis. J’avoue avoir du coup quelques difficultés à comprendre ce qui a présidé aux choix du nombre et des emplacements…

Troisième réaction : pourquoi plus les jardins et espaces publics ?
Par nature, j’ai envie de considérer ces deux types d’endroits comme des endroits un peu particuliers tant par leur fréquentation, principalement des enfants, ou par leur symbole, lieux publics (et j’ai déjà dit ailleurs que nous avions un devoir particulier relatif à ce qui s’y passe). A partir de ce moment, j’ai du mal à considérer que la vidéosurveillance (ou vidéoprotection, c’est selon) soit la meilleure des solutions aux situations problématiques qui peuvent s’y dérouler. A l’époque du fichier Edvige, je fais encore confiance à la médiation, à la prévention et à la présence humaine.

Quatrième réaction : la logique même de tout cela…
A regarder la carte parisienne, on a tôt fait de comprendre que la politique sécuritaire du gouvernement, déclinée à Paris, se traduit par le déploiement massif des caméras. Mais cette politique a déjà été menée et a déjà été l’objet de diverses analyses critiques. Londres est à ce titre le meilleur exemple, ou plutôt contre-exemple : 400 à 500 000 caméras ornent le territoire londonien depuis les années 70. Cependant, et de l’aveu même de Scotland Yard, seul 3% des actes criminels résolus le sont grâce à la vidéosurveillance ! D'autant que selon l'avis de spécialistes de plus en plus nombreux, cette stratégie ne fait que déplacer les problèmes, sans être plus efficace dans leur traitement, contrairement à la volonté affichée par le Préfet.

A ce titre, quand l’impact de la vidéosurveillance semble être si minime, on peut légitimement remettre en cause la nécessité d’en accueillir autant sur notre territoire et demander avec la plus grande fermeté à la Préfecture à ce qu’un comité de suivi soit mis en place très rapidement afin que la Mairie de Paris puisse avoir un œil averti sur l’usage qui en serait fait, ainsi que sa nécessité.

18 octobre 2008

Demain, manif pour l'éducation!


Contre la détérioration sur "le long terme", du service public d'éducation, 47 organisations appellent à manifester.

"Les récentes annonces budgétaires font craindre le pire dans un climat déjà tendu dans l'Education. Nous assistons à une rupture de fond dans la priorité qu'accordait la Nation à l'Education", affirment les organisateurs.

La quasi totalité des syndicats appellent à la manif qui a lieu dimanche à 13h00 place d'Italie à Paris.

"A l'heure où l'on peut dégager des milliards pour les banques en quelques heures, serrer les cordons de la bourse pour l'éducation, c'est hypothéquer lourdement l'avenir. Une politique de rigueur risque d'ajouter la crise à la crise", ajoute Jean-Baptiste Prévost, président des étudiants de l'Unef.

La mobilisation a lieu peu avant l'examen à l'Assemblée le 4 novembre du budget 2009 de l'Education, qui prévoit 13.500 suppressions de postes, après 11.200 en 2008 et 8.500 en 2007.

La pétition des organisateurs avait reçu vendredi plus de 28.500 signatures.

Outre le motif général de la mobilisation, d'autres griefs sont avancés comme les déclarations de Xavier Darcos sur l'école maternelle, les projets de mutation de personnels dans le secondaire, des fermetures de petites écoles, la gestion des remplacements, les suppressions de maîtres spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire ("Rased"), la baisse des subventions aux organisations complémentaires de l'école, la précarité des conditions de travail des enseignants ou encore la réforme en cours du lycée.


Signez la pétition

13 octobre 2008

Vox clamens in deserto ne dure qu'un temps...

Je ne vais pas y aller de mon couplet personnel sur la crise que nous vivons aujourd’hui, je pense qu’il y a de bien meilleurs économistes ou journalistes pour cela. Cependant, j’ai tout de même envie de faire part de ma satisfaction, de mon étonnement et de mon soucis dans la période qui est la nôtre.

Quitte à faire soupirer, à faire mauvais perdant ou revenchard, je bois comme du petit lait les prises de position des uns et des autres sur la nécessité d’injecter de l’argent public dans le système bancaire afin de redonner confiance aux banques entre elles et d’éviter une chute lourde de conséquence. Pourquoi du petit lait ? Car dans la vie du parti, depuis maintenant une bonne dizaine d’année, un groupe de militants avançait déjà cette nécessité pour parer au désastre que peut engendrer une mondialisation incontrôlée. Car un certain DSK l’avait avancé lors du débat interne pour l’investiture de notre candidat à l’élection présidentielle sous le nom de nationalisation temporaire. Hier conspuée, cette proposition semble convenir à beaucoup et même à la Confédération Européenne des Syndicats qui vient de prendre position en ce sens. Le moment est donc strauss-kahnien comme dirait l’autre et montre que la Gauche n’est jamais autant écoutée que quand ces propositions sont crédibles, même s’il faut pour cela, et on doit le regretter, se prendre une crise en pleine face. Cependant, le moment montre tout le travail qu’il y a encore à faire afin de convaincre et de montrer la possibilité d’une gestion moderne et efficace des problèmes qui se posent à notre économie.

En effet, s’il y a encore quelques irréductibles qui s’en prennent à cette mesure avec le traditionnel « vous collectivisez les pertes et privatisez les profits », il y a surtout le gouvernement qui réinjecte un peu rapidement sans demander de contreparties. En effet, la nécessité des nationalisations provisoires a au moins deux pendants : le changement de pratiques sur la nature des prêts et l’abandon des salaires faramineux, mais surtout, surtout, la participation volontaire à la relance de l’économie en finançant sans réticence les collectivités locales. Certes, le gouvernement, semble-t-il, vient de trouver 360 milliards d’euros à mettre dans les banques et va imposer des obligations, on regardera avec intérêt la nature de ce dispositif tant rien a été demandé à Dexia en échange de sa rapide recapitalisation publique. Il semble que la musique semble oublier l’instrument : la réinjection de fonds publics doit s’accompagner d’une profonde refonte du système.

Ce moment est bien sûr source de soucis, tant cette situation va avoir des répercussions sur la vie d’hommes et de femmes déjà bien précarisé-e-s et qui doivent en même temps subir le retrait de l’état du secteur de la solidarité. Baisse du budget du logement et diminution drastique des financements du secteur médico-sociale ne vont pas faire bon ménage avec ce que nous vivons aujourd’hui. C’est ainsi la production de logements sociaux et de structures d’accompagnement qui risque d’en prendre un coup. Les collectivités locales vont être donc encore plus mise à profit pour combler ce manque d’état, ce qui va encore une fois obérer sa capacité à s’investir sur d’autres sujets complémentaires et tout aussi important. Nous verrons sur la capitale au prochain Conseil de Paris ce que cela donnera, puisque nous aborderons les orientations budgétaires. Mais mon inquiétude est grande, tant le chantiers, nos objectifs et les besoins sont importants.

Enfin… souhaitons que la Gauche tire la leçon de son passé pour essayer aussi et surtout dans le débat d’idées d’avoir un temps d’avance pour changer la gauche et changer la France…

10 octobre 2008

Journées Parisiennes du Handicap dans le 3ème arrondissement



Cher-e-s Ami-e-s,


Dans le cadre des Journées Parisiennes du Handicap des vendredi 10 et samedi 11 octobre, la Mairie du 3e présente ses projets à destination des personnes handicapées:


Un Conseil Local du Handicap qui sera un organe de réflexion et de proposition pour que l'arrondissement s'adapte au handicap et non l'inverse ; la visite de l'Institut Médico-Educatif Cour de Venise pour enfants autistes qui vient à peine d'ouvrir ; la sensibilisation au handicap visuel par une initiation au braille et l'information de l'acceuil prochain d'un foyer d'hébergement pour personnes handicapées psychiques. Ces actions seront menées par les associations partie prenante de la vie des personnes handicapées dans le 3ème ardt: Autisme 75, Oeuvre Falret, l'Hopital Esquirol et l'Ecole de Chiens Guides pour Aveugles de Paris. Un atelier d'initiation au braille sera également disponible.


Le programme est accessible en cliquant ici: Programme des Journées Parisiennes du Handicap


Point d'orgue de ces deux journées, le film "Elle s'appelle Sabine" de Sandrine Bonnaire sera diffusé en Mairie du 3ème le samedi à 15h30. Puis suivra une discussion-présentation sur l'autisme en présence de Sandrine Bonnaire, Thomas Schmitt (producteur du film), Philippe Jospin (président d'Autisme 75) et Laurence Melloul-Piou (directrice de l'IME Cour de Venise).

Faisons de ces deux journées une réussite!

29 septembre 2008

Flash Info Compte-rendu de Mandat: Intervention sur le Prêt Parcours Résidentiel



Monsieur le Maire,

Mes cher-e-s Collègues,

Les réponses à la crise du logement se trouvent, on le sait, dans la maîtrise des loyers du parc privé, la multiplication du nombre de logements sociaux, une meilleure utilisation du parc social et dans des innovations financières pour permettre à celles et ceux qui le veulent d’accéder à la propriété.

La Ville de Paris a, ces sept dernières années, pris totalement sa part dans la réalisation de cet objectif.

Nous avons financé 30 000 logements sociaux afin de rattraper notre retard vis-à-vis de l’objectif de 20 % fixé par la loi SRU. Nous avons mis en place une commission transparente de désignation des demandeurs qui attribue les logements sous condition de ressources. Nous avons aussi multiplié les audits et accru notre vigilance sur l’occupation et l’usage irrégulier des logements sociaux.

En matière d’innovation, la Ville de Paris s’est distinguée par la mise en place dès 2004 du Prêt Paris Logement à taux 0 afin d’aider les Parisiennes et les Parisiens qui le souhaitent à acquérir un logement dans le parc privé sans avoir pour autant à quitter Paris. C’est ainsi plus de 7 500 ménages parisiens qui ont bénéficié d’une aide allant de 24 200 euros à 39 600 euros pour acheter leur bien.

Permettez-moi de penser, mes cher-e-s collègues, que cette politique n’est pas pour rien dans le fait que ces deux dernières années ont été les premières durant lesquelles Paris n’a pas perdu d’habitants. Derrière cela, c’est plus de familles qui ont pu rester vivre dans la capitale.

Cette volonté concrète d’aide à l’accession à la propriété, d’expansion du parc des logements sociaux et de sa meilleure distribution pour mieux assurer la mixité tranche très nettement avec la politique mise en place par le gouvernement.

Que penser de l’augmentation des taux d’intérêt pour la construction et de la baisse du budget de l’état dévolu au logement ? Que dire de l’annonce très médiatique de la chasse aux locataires du parc social ayant un budget deux fois supérieur aux plafonds des ressources alors que ceux-ci ne représentent que 9 000 locataires sur 4 millions, moins de 0.25% ? Qu’attendre du dispositif de la « Maison à 15 euros » qui n’atteint pas ses objectifs quantitatifs et qui ne respecte aucun critère du développement durable, pourtant cause d’économie réelle pour l’occupant ? Comment analyser l’attentisme du gouvernement face à l’inflation immodérée des loyers privés alors que lui seul à la possibilité de faire passer une loi pour les bloquer lors des relocations ? Et surtout comment accepter la remise en cause inacceptable de l’esprit de l’article 55 de la loi SRU qui permettra de comptabiliser dans le parc social pendant 5 ans des logements sociaux qui auront été vendus ?

Entendons nous bien, je ne crois pas qu’il faille remettre en cause la volonté d’accession à la propriété que peut manifester un certain nombre de locataires mais il ne me semble pas bon dans la période de crise que nous vivons que cette volonté nous amène à défaire notre parc de logements sociaux alors même que nous cherchons à l’étendre !

Cette volonté, nous en avons conscience et nous avons décidé de la conjuguer avec notre objectif d’amélioration de la fluidité du parc social. Le Prêt Parcours Résidentiel qui est soumis à notre vote se propose d’accompagner les locataires de logements sociaux qui le désirent vers l’accession d’un appartement parisien. Dès lors, cette innovation nous permet de faire d’une pierre deux coups : nous aidons à l’accession d’une résidence principale et nous récupérons en même temps un logement qui pourra de nouveau être attribué à un demandeur.

Ce prêt à taux 0 pourra être obtenu sous conditions de ressources appliquées pour les logements de type PLS, auprès des banques du réseau Prêt Paris Logement dès le 1er février 2009. Il pourra aller de 27 500 euros à 80 000 euros selon les situations familiales. A cela, et pour certains ménages, il faut rajouter les fonds du Prêt à Taux Zéro, ce qui permettra d’augmenter l’apport pour obtenir un prêt classique.

Quand au remboursement du prêt nécessaire à l’acquisition du bien, les premières estimations montrent que cette aide diminuera de 160 euros au moins les mensualités et grèvera donc plus légèrement le budget des ménages concernés.

Mes cher-e-s Collègues, ce dispositif que nous nous apprêtons à mettre en place reconnaît donc l’aspiration légitime de nombreux ménages locataires du parc social à revenus moyens d’accéder à la propriété. Mais il refuse la facilité de la vente de leur logement actuel qui entraînerait la diminution du nombre de logements sociaux. Il accompagne et soutient ce souhait mais l’inscrit dans une exigence de responsabilité qu’une ville comme Paris doit savoir avoir si elle veut rester une ville dynamique et accueillante où chaque foyer, du plus aisé au plus aidé, peut trouver sa place.

Flash info Compte-rendu de mandat: soutien à la subvention pour Prochoix


Monsieur le Maire,

Mes cher-e-s Collègues,

La défense des libertés individuelles a été et reste un des enjeux majeurs de la vie publique comme le montre les mobilisations citoyennes qui ont vu le jour récemment au moment de l’instauration du fichier Edvige.

Aujourd’hui, de plus en plus de libertés individuelles sont remises en cause, que ce soit par des mouvements extrémistes, religieux ou sectaires à travers le retour de la tentation obscurantiste ou encore par des reculs institutionnels qui se manifestent par des dispositions adoptées et qui font faire marche arrière à des combats qui avaient réussi à faire prévaloir l’individu et sa liberté de choix.

Je fais référence à la suppression du Service des Droits des Femmes et de l’Egalité, à l’annulation du mariage, à la banalisation du financement des écoles privées, à ce Français déchu de sa nationalité pour s’être marié avec un homme aux Pays Bas, à la prise en compte des fœtus morts sur les livrets d’état civil et au niveau international aux conditions de vie des femmes et aux traitements inhumains conférés aux homosexuel-le-s. Tout cela nous interpelle, mais les mobilisations contre ce genre de recul sont trop rares, à tel point que la mobilisation contre le fichier Edvige fait figure d’exception.

Il est donc important de faire vivre les acquis des luttes passées pour les libertés individuelles afin de préparer celles de demain.

La délibération qui nous est proposée concerne l’association Prochoix, fondée en 1997 par Fiammetta Venner, première chercheuse à avoir écrit un livre sur l’histoire des mouvements anti-avortements en France. Rejoint par une journaliste, Caroline Fourest, et une militante, Moruni Turlot, Prochoix s’est inspiré du mouvement américain féministe Pro-Choice pour devenir peu à peu une école de pensée pour la liberté dans le progrès pour tous. Leur conception de la liberté individuelle les amène donc à combattre tout essentialisme, racisme, intégrisme et idéologie totalitaire.

Leur action est orientée avant tout vers les acteurs de terrain, le monde journalistique et toutes celles et ceux qui s’intéressent à ce domaine de réflexion.

Afin d’informer au mieux les acteurs de terrain que sont les associatifs, les chercheurs et même les élu-e-s, Prochoix édite une revue trimestrielle. Dans cette revue, la parole est donnée à des chercheurs, des investigateurs, qui s’emploient à dénoncer copieusement, avec force détails et faits, les mouvements existants qui peuvent être dangereux pour notre démocratie, comme par exemple les mouvements fondamentalistes ou les réseaux de l’extrême droite française. Cette publication et ces auteurs sont devenus pour de nombreux universitaires une référence de plus en plus citée.

Cette revue est adossée à un centre de documentation qui depuis 1997 recense, surveille, archive et analyse les évolutions des mouvements qui cherchent à remettre en cause la laïcité de notre pays. Fort de leur exhaustivité en la matière, ce centre sert à de nombreux journalistes et chercheurs qui s’intéressent à la remise en cause du féminisme, la reconversion politique des militants d’extrême-droite, les fondements de la droite religieuse américaine ou encore l’homophobie institutionnelle. C’est aujourd’hui plus de 400 boîtes d’archives qui sont à la disposition du public sur simple demande.

Enfin, et afin de faire partager le fruit de leurs recherches au plus grand nombre, une newsletter de 31 000 inscrits et un site internet exhaustif et très fouillé ont été créés ainsi qu’une équipe de bénévoles afin de répondre aux 600 mails reçus en une journée. Le succès de cette initiative se voit dans le nombre de connections comptabilisées quotidiennement : 16 000, avec des pics à 40 000 lors de médiatisation de sujets ayant rapport avec le droit de choisir, en particulier l’avortement.

Cette association fait donc véritablement œuvre de défenseur des libertés individuelles et d’aiguillons du débat public afin de les faire progresser. De plus en plus de nos concitoyennes et concitoyens se tournent vers eux, aussi bien pour trouver des réponses concrètes à leurs interrogations mais aussi des conseils avisés quant à leur éventuelle situation.

Prochoix est donc une association qui, à travers les thèmes traités comme la lutte contre l’homophobie, la laïcité ou encore la défense de l’IVG, rejoint les valeurs de Paris et mérite une fois encore de bénéficier de notre soutien.

www.prochoix.org

27 septembre 2008

Je m'engage pour Martine Aubry


Le Congrès du Parti Socialiste s'ouvre et mon courant, Socialisme et Démocratie, s'est divisé sur le fait de savoir quel candidat nous devions collectivement soutenir.

Pour ma part, j'ai fait le choix de Martine Aubry et les enjeux sont assez importants pour que je prenne quelques instants pour en donner les raisons.

Beaucoup ont considéré que la place naturelle des militants de Socialisme et Démocratie était derrière Bertrand Delanoë. Ce raccourci est peut-être un peu… court et, à mon sens, souffre de quelques impossibilités.

En effet, Bertrand Delanoë n'est pas seul dans ce congrès : il est avec François Hollande. Cette alliance est pour moi un repoussoir car elle porte en elle la promesse de la reconduction de ce que je ne souhaite pas pour mon parti et que nous avons vécu ces dernières années : l'absence de rénovation concrète de la vie publique, l'absence d'une direction capable de transcender nos divergences, l'absence de réflexion sur la place du Parti dans la société contre le gouvernement,… Une absence qui fait que nous gagnons toutes les élections locales sur du rejet de la droite mais que nous perdons l'élection présidentielle sur un vide politique qui perdure.

C'est aussi un certain rapport au parti qui m'a surpris. En effet, la campagne interne de Bertrand Delanoë s'est faite nom par nom, individu par individu, ce qui l'amène à présenter 6 pages de signataires avec sa motion. Beau trophée, peut-être, mais hétérogène. Trop pour être sincère car à nier les courants déjà existants, à refuser les identités des diverses familles du Parti Socialiste et à s'adresser aux gens un par un, on prend le risque de ne faire naître qu'une majorité instantanée qui ne sera liée au Premier Secrétaire que par autant de choses qui liera le Premier Secrétaire à cette majorité, c'est-à-dire rien.


Enfin, car notre analyse de la Gauche nous a amenés à dire qu'il fallait à tout prix éviter de donner à notre parti une inclinaison présidentielle. Cela ne veut pas dire refuser la présidentialisation de notre régime, mais cela signifie libérer le poste de premier secrétaire national de toute obligation présidentielle. Que celui-ci permette de construire, de confirmer ou de renforcer une posture, cela n'est pas niable. Mais que celui-ci serve à asseoir, décupler ou faciliter un destin qui se veut présidentiel, ne correspond pas, selon moi, à l'image du Premier Secrétaire National dont le Parti a besoin dans cette bérézina idéologique, militante et politique. Certain-e-s me disent qu'il nous faut un chef (d'autres y ont ajouté la nécessité d'avoir aussi une ligne) mais je ne peux m'empêcher de penser que le chef d'aujourd'hui n'a pas la même mission et donc pas le même profil que le chef de demain. Si l'un doit reconstruire et unir, l'autre devra porter et gagner. C'est en cela que, pour moi, Bertrand Delanoë se trompe de timing.

Fort de cette analyse, j'ai donc rejoint le collectif qui porte la candidature de Martine Aubry et, pour moi, c'est de cette configuration que le meilleur de notre parti pourra sortir.

Pourquoi ? Essentiellement pour trois raisons.

Tout d'abord, car la méthode de rénovation que nous avons portée se trouve reprise dans la motion déposée par Martine : les Conventions Thématiques pour approfondir par le débat, affiner avec des militants d'autres structures et populariser pour gagner la bataille culturelle ainsi que l'organisation de primaires afin d'investir notre prochain candidat, changeant ainsi profondément la nature de notre parti et notre rapport à l'électorat.

Ensuite, car, pour moi, seul le fait de renouer avec un collectif, productif d'idées, peut vraiment insuffler quelque chose de neuf et de prometteur dans notre parti. Je comprends celles et ceux qui souhaitent « se compter », se retrouver dans une cohérence idéologique sans faille mais je trouve cette cohérence certes intéressante et intellectuellement séduisante mais tellement stérile et sclérosante quand on cherche à associer l'ensemble des militants du Parti Socialiste à nos travaux. Somme toute, c'est d'un collectif de parcours, d'idées et de pensées différentes que pourra émerger une pratique et un programme renouvelés.

Enfin, Martine Aubry est la seule, et je pèse mes mots, la seule à être rentrée dans ce congrès sans avoir annoncer d'ambitions présidentielles, ni en avoir fait le cœur de sa stratégie. Dont acte.

Ce choix n'a pas été facile à faire. Il me coupe de certains camarades avec qui j'ai milité dans ce Parti pour faire avancer notre idéal de réformisme. Mais l'analyse que je porte sur l'état de la Gauche, la déliquescence de notre parti et sur la nécessité d'un fort renouveau m'amène à faire ce choix pour la motion portée par Martine Aubry, Changer à Gauche pour changer la France.