17 juillet 2014

Retour des chaleurs estivales: un bonheur pour (presque) tous



Bien que le temps ait été capricieux la semaine dernière, il semblerait que le soleil se soit désormais installé à Paris. Je choisis donc ce moment pour vous préciser les modalités du « dispositif Canicule » qui, comme chaque année, est proposé par la Mairie de Paris.

Les personnes âgées, handicapées, malades et/ou isolées (beaucoup cumulent ces maux) sont plus vulnérables pendant l’été. En effet, l’organisme supporte moins facilement les fortes chaleurs estivales et nombreux sont les âgés peu rassurés à l’idée de passer l’été seuls. Pour remédier à cela, la Mairie propose un dispositif qui garantit, dans l’éventualité d’une canicule, un contact régulier à toutes les personnes âgées isolées. Plus précisément, un agent mandaté par la Ville de Paris appelle à domicile pour s’assurer que tout va bien. En cas de non-réponse, il peut même intervenir chez le senior concerné. 

Pour bénéficier de ce service gratuit proposé par la Ville, il vous suffit soit à vous senior, soit à vous proche d’un senior qui le savez en situation d’isolement, d’appeler le 3975.

La solidarité intergénérationnelle est la condition du succès de ce programme : parce que de nombreux seniors méconnaissent ce dispositif, il revient aux proches et voisins de ces derniers de signaler leur situation aux services de mairie ! Par ailleurs, toutes les informations communiquées demeurent confidentielles et la radiation est possible sur simple demande du bénéficiaire.

En complément de ce dispositif, quelques précautions sont à prendre pendant cette période estivale. Premièrement, s’assurer du bon fonctionnement des appareils domestiques, à commencer par le réfrigérateur, le congélateur et le ventilateur. Deuxièmement, à l’extérieur, repérer les endroits climatisés proches du domicile (magasins, cinémas…). A cet égard, notez que la Ville de Paris mettra à disposition des salles rafraîchies en cas de canicule. Troisièmement, veiller à ce que quelqu’un ait toujours connaissance d’une situation isolée : voisins, gardiens peuvent être mis à contribution pour prendre des nouvelles des seniors. Quatrièmement, ne pas oublier que le médecin (et pharmacien) reste le meilleur interlocuteur pour répondre de façon personnalisée aux interrogations et rassurer des angoisses…

10 juillet 2014

25, rue Michel Le Comte: une réhabilitation digne de son histoire

Ce matin a eu lieu l’inauguration du 23 rue Michel le Comte : un évènement qui marque l’achèvement d’un projet d’envergure lancé il y a plus de quatre ans, en février 2010, et une première pierre début 2013.


Les bâtiments du 25 rue Michel Le Comte renferment une histoire peu commune : l’ensemble immobilier est en réalité le résultat de vagues successives de construction s’étalant sur une période globale de près de 4 siècles ! Un hôtel particulier puis des petits commerces et des ateliers artistiques… Bref, un patrimoine « sédimenté » qui s’est constitué au fil des années, témoin du passé très artisanal et commerçant du 3e arrondissement.

En 2010, la réhabilitation du lieu a été décidée. L’objectif était clair : construire des logements sociaux tout en conservant les commerces déjà sur place. Des travaux en deux phases ont été organisés : une première phase consacrée aux travaux de la partie ouest (achèvement en Juillet 2014), une deuxième phase dédiée aux travaux de la portion est qui borde la rue Michel le Comte (achèvement en Juillet 2015). Aujourd’hui a donc été célébrée la fin des travaux de la phase 1.

Mais réhabiliter un bâtiment avec une telle richesse patrimoniale n’a pas été chose aisée. Les architectes de l’Atelier du Pont, chargés du projet, en ont justement fait l’expérience. Car le défi était bien là : concilier l’ancien avec le contemporain, offrir le confort moderne aux futurs résidents tout en préservant ce patrimoine exceptionnel. Les architectes en charge du projet ont ainsi dû se plier aux directives du PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur) du Marais. A l’issue de plusieurs comités de pilotage qui réunissaient outre le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage, la mairie du 3e et l’architecte des Bâtiments de France, un consensus conjuguant création de logements sociaux et préservation du patrimoine a finalement été trouvé.

A ce premier challenge, se sont greffées d’autres problématiques. Le souci énergétique a ainsi été pris en compte dans l’élaboration du projet. Dans le respect du Plan Climat adopté par la Ville de Paris, les performances énergétiques du bâtiment ont été optimisées. L’occupation du site de chantier par des riverains et des commerçants a également dû être gérée. De la végétalisation a été intégrée.

Malgré quelques aléas inhérents à tout chantier, à l’issue d’un an et demi de travaux menés tambour battant, le résultat est à la hauteur des espérances : 10 logements sociaux flambant neufs attendent leurs premiers locataires : un F1, trois F2, un F3 et quatre F4. Une fois la phase 2 du chantier achevée, 29 logements seront au total accessibles. Afin de promouvoir la solidarité intergénérationnelle et lutter contre l’exclusion, parmi les logements déjà créés, un est réservé au Réseau Logement Seniors (RLS) : accessible, adapté et doté de tous les équipements facilitant le quotidien d’une personne âgée, il accueillera bientôt un senior demandeur d’un logement social.

J'ai pu visiter certains logements achevés et le résultat est bluffant. Pour qu'à votre tour vous ayez un aperçu du résultat, quelques photos...


Ne reste plus qu’à souhaiter une bonne installation aux nouveaux locataires : qu’ils rentrent chez eux en ayant conscience qu’ici au XVIIe siècle la première répétition du Cid de Corneille s’est tenue. Rien que ça !









 

07 juillet 2014

Aujourd'hui, donnez votre sang. Oui. Mais pas tous.

Donner son sang : une démarche dont nous reconnaissons tous la nécessité mais que nous demeurons trop peu à entreprendre. La journée nationale du don de sang a eu lieu le mois dernier, l’occasion pour moi de vous rappeler l’importance de ce geste à la fois si simple et si salvateur.


10.000 dons de sang sont nécessaires chaque jour pour couvrir les besoins des personnes malades, soit un stock annuel de 3,5 millions de dons. Or, en 2012, seuls 2,6 millions de dons ont été recensés : un décalage offre/demande extrêmement problématique.

Nous serons tous d’accord pour reconnaître l’importance que revêt ce geste dont l’enjeu direct est le maintien en vie d’individus malades. La finalité et l’esprit de la démarche sont donc tout à fait louables. En revanche, les modalités du dispositif ne sont pas exemptes de critiques. Comme chacun sait, il existe des contre-indications au don du sang qui empêchent certains individus de participer à la collecte. Ainsi, les personnes susceptibles de contaminer des poches entières de prélèvements sanguins, en sont exclues : individus souffrant de maladies des vaisseaux sanguins, de diabète, de MST se transmettant par le sang (VIH par exemple) ou, plus surprenant, les hommes homosexuels !

Comment expliquer cette dernière contre-indication ? En tout cas, pas par des causes médicales. Ce sont les pratiques à risques qui sont dangereuses et susceptibles d’aboutir à l’infection du sang. En aucun cas, l’orientation sexuelle. Preuve s’il en fallait que le choix de pratiquer cette contre-indication relève plus d’un arbitrage politique que d’une vérité scientifique, certains pays autorisent les hommes homosexuels/bisexuels à donner leur sang sans restriction particulière (pays en violet sur la carte ci-dessous, les pays en jaune sont ceux où les hommes homosexuels peuvent donner leur sang sous certaines conditions).

Cette interdiction réservée aux gays se fonde donc sur un amalgame très problématique entre orientation homosexuelle et MST liées à des pratiques sexuelles à risque : une vision archaïque de l’homosexualité masculine. De la précaution à la discrimination, il n’y a qu’un pas…

Un rapport remis à la ministre de la Santé il y a un an avait justement détecté cet « excès de contraintes non réévaluées au fil des années » dont souffre la compétitivité de la filière française du sang. Promesse de campagne de François Hollande, l'ouverture de l'accès au don de sang aux hommes homosexuels n’a toujours pas été réalisée.

Puisque le dispositif de prévention tel qu’il existe aujourd’hui (les donneurs hétérosexuels et homosexuels lesbiens doivent répondre à un questionnaire au sujet de leurs habitudes/pratiques/précautions sexuelles avant de donner leur sang) constitue déjà un rempart efficace à la contamination, nul besoin de le compléter par une interdiction stigmatisant une partie de la population.

Si vous n’avez pas participé à la collecte nationale de juin dernier, il est encore temps de vous rattraper : rendez-vous lundi 7 Juillet à la salle des fêtes de la Mairie du 3e, l’équipe de l’Etablissement Français du Sang vous y attend !



01 juillet 2014

Conseil d'arrondissement: dense en projets et en souhaits!

Le conseil d’hier soir s’est déroulé en deux temps. Dans un premier temps, une réunion CICA  à propos du Carreau du Temple a permis aux représentants d’association de participer aux débats. Dans un second temps, un conseil d’arrondissement au format plus traditionnel a été l’occasion d’évoquer de nombreux sujets, parmi lesquels des projets s sujets variés notamment relatifs au logement.

Ouvert au mois d’Avril, le Carreau du Temple franchira une nouvelle étape à la rentrée prochaine : il accueillera de nombreuses associations qui disposeront chacune de 2 créneaux (deux heures par créneau) maximum par semaine. Ces associations dispenseront des ateliers sportifs et artistiques pour tous les âges et tous les niveaux six jours par semaine. 48 créneaux seront consacrés aux habitants tandis que 67 seront à destination des élèves pour des activités scolaires et périscolaires (dans le cadre de l’ARE). La Commission d’Attribution des créneaux associatifs a veillé à composer une offre très diversifiée et a privilégié les associations locales pratiquant des frais d’inscription modérés. Le Carreau sera ouvert dans son intégralité à partir de la rentrée : le dojo, l’atelier de danse et le gymnase accueilleront les activités associatives tandis que la Grande Halle et l’Auditorium seront utilisés pour des expositions et des grands évènements. Un Comité de Suivi sera chargé de surveiller le taux de fréquentation des séances dispensées par les associations ainsi que l’adéquation entre le projet exposé à la commission et la réalité des ateliers. Deux semaines « évènements » pendant la saison, en janvier, en juin, seront organisées. Pendant ces semaines, toutes les associations souhaitant présenter une activité ou un projet seront les bienvenues au Carreau.

Nos engagements de végétalisation de l’espace public parisien ont été rappelés hier soir. En respect de la feuille de route dictée par Anne Hidalgo en matière d’écologie, le 3e arrondissement prendra sa part dans le processus. Tous les Parisiens ont un rôle à jouer et sont invités à répertorier, dans un formulaire disponible en mairie ou via l’appli DansMaRue, les endroits de l’arrondissement qu’ils jugent insuffisamment végétalisés.

Concernant les subventions, le Conseil a renouvelé sa confiance à 14 associations d’Anciens Combattants et Comités de Souvenir en leur versant près de 17.000€. Les élus ont également voté en faveur du versement d’une subvention à la Caisse des écoles pour la restauration scolaire : le montant de l’aide s’élève à plus d’un million d’euros, une somme qui permettra d’introduire plus de produits bios dans les menus proposés.

Le logement a été à l’honneur hier soir. Le Conseil a approuvé l’entrée dans le parc social de l’immeuble 23 boulevard du Temple. Ce bâtiment abritera 30 logements sociaux. L’UMP s’est abstenue sur cette délibération au motif que nous n’avions pas connaissance de la liste des locataires et de leurs revenus. Il m’est apparu important de répondre que des mécanismes existent pour prendre en compte la situation de chaque locataire une fois l’immeuble intégré au parc social (augmentation du loyer si ressources supérieures au plafond, rupture du bail si résidence secondaire,…). Rien n’y a fait : avec ce comportement, on ne fera jamais de logements sociaux dans le 3e car sans foncier disponible et avec très peu d’immeubles vacants, nous devons faire de l’ «acquisition réhabilitation» d’immeubles en partie occupée, généralement par un public éligible au parc social.

La modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) a également été débattue. Le PLU constitue à la fois un document réglementaire et un véritable projet de ville : il donne les grandes orientations sur l’évolution de la capitale. Seulement voilà : le Paris des années 2010 n’est déjà plus celui des années 2000. La loi ALUR ainsi que d’autres documents (PDUIF, SDRIF…) ont fixé de nouveaux grands objectifs pour la Ville qui imposent de revoir les règles de l’urbanisme. Tous les parisien-ne-s sont invité-e-s à prendre part à cette modification. Dans cette perspective et afin de mener au mieux cette mission, j’ai exposé un premier vœu par lequel j’ai demandé qu’un ensemble d’informations et d’études relatives au paysage urbanistique du 3e soient menées et communiquées. Le Conseil a voté dans sa majorité en faveur de ce vœu qui sera donc soumis au Conseil de Paris.

Un deuxième vœu relatif à l’opportunité d’acquisition par la Ville de Paris de l’ensemble immobilier 64 rue de Saintonge a également été étudié. Actuellement propriété d’une filiale du groupe La Poste, ces locaux de 5500 m² sont en très grande partie vides. Considérant le souhait du groupe La Poste de céder ces locaux rapidement, nous avons émis le vœu que la ville de Paris acquière l’ensemble pour y aménager une école de huit classes et une trentaine de logements sociaux. A l’unanimité, le Conseil a approuvé l’initiative de la majorité.

Un  troisième vœu concernait la protection des locataires confrontés à des ventes à la découpe. Nombreux sont en effet les propriétaires qui délivrent un congé de façon injustifiée. Votée en 2014, la loi ALUR a pour objectif de réguler les dysfonctionnements du marché en protégeant les locataires. Néanmoins, soucieux de préserver leurs intérêts, les milieux immobiliers discutent les modalités d’application de la loi et souhaitent ainsi son application uniquement pour les futures ventes à la découpe... une aubaine pour les marchands de biens ! Nous avons donc émis le vœu que le Conseil de Paris réaffirme son attachement aux mesures de protection des locataires institués par la loi ALUR et veille à sa pleine application avec effet immédiat. Le Conseil, dans sa majorité, a voté favorablement à ce vœu, sauf l’UMP bien sûr...

Enfin, un dernier vœu concernait les allocataires du RSA. Chaque bénéficiaire des 1, 2, 3, 4, 9 et 10eme arrondissements se fait aujourd’hui suivre par l’Espace Parisien pour l’Insertion des « Minimes » dans le 3e. Cependant, pour ouvrir son droit au RSA et bénéficier de conseils, d’orientation, d’évaluation, le bénéficiaire doit se rendre dans le 19e, soit hors de l’EPI « Minimes ». Nous avons donc demandé par ce vœu qu’un seul lieu soit ouvert dans la zone concernée afin d’ouvrir son droit au RSA et d’y être suivi, mettant ainsi en cohérence l’action sociale et la zone sur laquelle elle doit se dérouler. Le Conseil a soutenu ce vœu à l’unanimité.

Le groupe UMP a formulé quatre vœux parmi lesquels seulement un, relatif à la reprise en régie du dispositif de fourrière, sera soumis au vote du Conseil de Paris.

Bref, un conseil riche lors duquel de nombreux thèmes ont été abordés et qui a été rythmé par les deux buts de l’équipe de France face au Nigéria. Le Maire a profité de ce succès pour annoncer qu’un écran géant serait installé dans le 3e si les footballers français arrivaient en finale. A eux de jouer, la balle est dans leur camp !

Vœu relatif à l’ouverture de droits et au suivi des allocataires du RSA de l’EPI des 1-2-3-4-9-10emes arrondissements



Sur proposition de Pierre AIDENBAUM, Gauthier CARON-THIBAULT, Laurence HUGUES et les élus de la majorité du Conseil du 3e arrondissement ;

Vu l’article 2511-12 du Code Général des Collectivités Territoriales ;

Vu l’article 20 du Règlement Intérieur du Conseil du 3e arrondissement ;
 
Considérant la création depuis le 2 juin de sept zones nommées « espaces parisiens pour l’insertion » (EPI)  pour l’ouverture de droits et l’accompagnement des  bénéficiaires du RSA ;  le 3e étant réuni avec les 1er, 2e, 4e, 9e et 10e dans le secteur « EPI Minimes » ;

Considérant que ces espaces remplissent deux fonctions : l’ouverture du droit au RSA (fonction d’ « instructeur ») et l’aide au retour à une activité professionnelle (fonction d’ « accompagnateur ») ; et que ces deux fonctions sont dorénavant remplies soit à un « guichet » unique  soit dans deux « guichets » au sein du même secteur ;

Considérant que le sectorisation proposée oblige les bénéficiaires du RSA relevant de l’EPI Minimes à se rendre à l’extérieur du secteur, dans le 19e arrondissement (EPI Flandres), pour l’ouverture de leur droit, et que seul l’accompagnement est assuré au sein même du secteur ;

Considérant qu’auparavant l’ouverture du droit au RSA se faisait au sein de chaque section du CASVP des arrondissements du secteur, et que ce guichet de proximité permettait d’étudier dans le même temps l’éligibilité du demandeur aux autres aides sociales, en particulier celles mises en place par la Ville de Paris (Paris Logement, Paris Logement Famille, etc.) ;

Considérant que l’EPI instructeur ne fera que de l’orientation vers les autres aides existantes et que cette nouvelle organisation multiplie donc les interlocuteurs du demandeur du RSA ainsi que les guichets auxquels il doit se rendre ;

Considérant qu’il peut y avoir un délai de 6 mois entre le rendez-vous d’instruction de la demande de RSA et le premier rendez-vous d’accompagnement du demandeur et qu’au cours de cette période, la continuité du suivi de sa situation et la transmission des informations le concernant peuvent être grandement altérés par la multiplicité des acteurs et des guichets ;

Considérant que cette situation peut contribuer à l’incompréhension ou au découragement des bénéficiaires du RSA et conduire à la non-ouverture ou la perte de leurs droits ;

Pierre AIDENBAUM, Gauthier CARON-THIBAULT, Laurence HUGUES et les élus de la majorité du Conseil du 3e arrondissement demandent :

-          Que l’ensemble des services concernés se mobilisent afin que soit trouvée une solution permettant de réunir dans les plus brefs délais l’ensemble des tâches assurées par l’EPI Minimes sur un même lieu physique;
-          Que soient assurées la bonne information des allocataires s’agissant de l’ensemble de leurs droits sociaux (RSA et aides complémentaires) et la bonne coordination des différents acteurs chargés de l’ouverture de ces droits et de l’accompagnement des bénéficiaires.

Vœu relatif à l’opportunité d’acquisition par la Ville de Paris d’un ensemble immobilier sis 64, rue de Saintonge en vue de la réalisation de logements sociaux et d’une école primaire



Vu l’article 2511-12 du Code Général des Collectivités Territoriales ;

Vu l’article 20 du Règlement Intérieur du Conseil du 3e arrondissement ;

Poste Immo, filiale du groupe La Poste, est propriétaire d’un ensemble immobilier situé 64, rue de Saintonge dans le 3e arrondissement. Cette emprise de 2 843 m² est constituée de 3 bâtiments totalisant 5 500 m² de surfaces de plancher. Les locaux sont vacants à l’exception du bureau de Poste et de quelques logements.

Lorsqu’il a pris connaissance d’un projet de cession de cet immeuble pour la réalisation d’une opération de logements privés haut de gamme, Pierre Aidenbaum a souhaité que la Ville de Paris étudie l’opportunité d’acquérir cet ensemble immobilier en vue d’y réaliser un établissement scolaire, un programme de logements sociaux et d’y maintenir le bureau de Poste.

Considérant que les études réalisées par la Direction des Affaires Scolaires de la Ville de Paris concernant les besoins du 3e arrondissement concluent sur la nécessité d’ouvrir 5 nouvelles classes d’ici la rentrée 2017-2018 pour absorber l’accroissement des effectifs d’élèves  ;

Considérant que l’ouverture dans l’arrondissement de 4 nouvelles classes depuis 2008 et la transformation en polyvalente de l’école de la rue Vaucanson ne suffisent pas à répondre à ces besoins ;

Considérant que le peu de locaux disponibles dans les écoles existantes, pour certains déjà alloués aux activités périscolaires et pour d’autres inadaptés à l’accueil des élèves, ne permet pas de répondre à ces besoins ;

Considérant l’objectif de la Ville de Paris d’atteindre un taux SRU de 30% de logements sociaux en 2030 et d’en assurer la bonne répartition sur le territoire parisien ;

Considérant l’absence de foncier disponible, la rareté des mono-propriétés et le déficit en logement dans le centre de Paris ;

Considérant les conclusions favorables des Directions de l’Urbanisme et de l’Architecture de la Ville de Paris quant à la faisabilité d’une école de 8 classes en fond de parcelle,  de 30 logements et de la sauvegarde du bureau de Poste sur le reste du site ;

Considérant le souhait du groupe La Poste de céder cette emprise rapidement ;

Sur proposition de Pierre Aidenbaum, de Gauthier Caron-Thibault et de Patricia Brebion-Valla, le Conseil du 3e émet le vœu que la Ville de Paris acquière l’ensemble immobilier sis 64, rue de Saintonge pour la réalisation d’une école primaire et d’un programme de logements sociaux.

Vœu relatif au renforcement de la protection des locataires recevant congé à l’expiration de leur bail et au soutien à organiser de la Ville de Paris



Sur proposition de Pierre AIDENBAUM, Gauthier CARON-THIBAULT et les élus de la majorité du Conseil du 3e arrondissement ;

Vu l’article 2511-12 du Code Général des Collectivités Territoriales ;

Vu l’article 20 du Règlement Intérieur du Conseil du 3e arrondissement ;

Une partie importante des procédures d’expulsions résultent à Paris de congédiements de fin de bail, donnés par les bailleurs du secteur privé.

Dans le 3e arrondissement comme dans tout Paris, une part importante de ces congés sont donnés par des propriétaires n’ayant jamais donnée à bail eux-mêmes, ayant acquis le logement occupé, après un achat soit de lots de copropriété, soit même d’un immeuble entier voué à la découpe: on voit alors le droit au logement du locataire en place bafoué par une acquisition opérée dans un contexte spéculatif.

Or, ces derniers années,  les Tribunaux ont eu tendance à entériner presque systématiquement ces congés, la jurisprudence de la Cour de Cassation ayant progressivement réduit à peau de chagrin l’intention du législateur de 1989 qui avait dévolu au juge du fond le pouvoir d’apprécier si un congé, délivré au motif d’une reprise pour habiter ou d’une vente était ou  non justifié.

Pourtant, ces  congés déstabilisent  souvent  gravement la vie de locataires, dont grand nombre sont arrivés depuis plusieurs années et ne peuvent plus envisager de se reloger dans les mêmes conditions dans leur quartier actuel et sont donc conduits à un exode forcé :    ce mouvement de ségrégation et gentrification  accompagne un mouvement de fonte du « parc social de fait », préjudiciable pour la diversité sociale à Paris.

Dans ce domaine, la loi ALUR a apporté des réformes très importantes, portées par les associations et les parlementaires parisiens et franciliens :
-         - le pouvoir judiciaire de contrôle «  a priori » des congédiements de fin de bail est confirmé, le juge étant spécifiquement autorisé à vérifier la réalité du motif, puis  à décider si oui ou non ces motifs réels  justifient  la « non reconduction de bail » et ses conséquences sur le locataire alors expulsé ;
-        -  en cas d’achat occupé, le congé est délimité : le congé vente est interdit jusqu’à l’expiration d’un bail supplémentaire ;
-               - en cas de mise en copropriété de l’immeuble, le bail en cours est prorogé de trois ans.

Concrètement, les opérateurs de vente à la découpe avaient depuis la loi Aurillac dû admettre des prorogations de baux de six ans à compter de l’achat en bloc, qui repoussent d’autant l’échéance possible pour les  congés-vente qu’ils ambitionnent. Aujourd’hui, c’est la légitimité même de ces congés-vente des découpeurs qui va enfin être réexaminée par les juges.  Dès maintenant,  la prorogation de bail supplémentaire pour mise en copropriété et l’interdiction de congé vente avant une expiration de bail supplémentaire  instituées par la loi ALUR aboutissent à exclure tout congé-vente par le découpeur lui-même avant 15 ans.

La réaction de certains milieux immobilier ne s’est pas fait attendre : des commentateurs accréditent la thèse selon laquelle la réforme des règles de congédiement ne s’appliquera qu’aux baux conclus après la promulgation de la loi… ce qui préserverait du coup  les intérêts de tous les découpeurs actuels.

Les juristes du  Syndicat de la Magistrature et le SAF – qui ont été à l’origine du travail parlementaire conduits avec les sénateurs parisiens  et le rapporteur du texte à l’Assemblée Nationale-  réaffirment, eux, que pour tout ce qui concerne les procédures de rupture de bail, qu’il s’agissent de congés de fin de bail ou de demandes d’application  de la clause résolutoire, la loi d’ordre public de protection s’applique immédiatement, sans distinction aucune selon le moment de conclusion du bail.

La Ville de Paris, dont beaucoup de  ses habitants ont eu à subir les congés abusif dans un contexte spéculatif de liquidation du parc locatif,  se doit de faciliter et accompagner  une vraie mobilisation sur cet enjeu de défense du droit à la stabilité du logement en tant que locataire respectueux de ses droits et obligations. Les associations proposent l’ouverture d’une Maison de l’habitat,  qui verrait les services de l’ADIL 75 appuyer les démarches associatives de mobilisation et de constitution d’argumentaires juridiques adossées sur le nouveau texte de loi.

La Ville de Paris doit y voir un enjeu d’accès au droit et de mobilisation de la société civile autour d’un texte appelé de ses vœux par le Conseil de Paris et maintenant voté par le Parlement : c’est aussi un enjeu important pour les politiques de l’habitat menée par la Ville de Paris.

Bien évidemment, l’ampleur réelle de cette mobilisation et de la résistance judiciaire aux congés abusifs aura aussi une incidence économique  sur les conditions d’acquisition menées par la Ville dans le parc existant, qu’il s’agissent d’immeubles entiers que la Ville de Paris rachète pour protéger les locataires et développer l’offre locative sociale à Paris en alternative à une découpe, ou de fractions d’immeubles rachetés dans le cadre de la postemption, selon les orientations exposées par Anne Hidalgo et déjà rappelés par Ian Brossat, son adjoint en charge du logement.

Les élus du Conseil du 3e arrondissement émettent le vœu que le Conseil de Paris :
-        -  réaffirme son attachement à une pleine application des mesures de protection des locataires institués par la loi ALUR, et à ce que les locataires du parc parisien ne soient pas victimes de congés abusifs, ou de procédures  d’expulsion pour des motifs spéculatifs ;

-        -  demande au Gouvernement de rappeler l’application immédiate de la loi ALUR dans ses disposition d’ordre public de protection pour tout ce qui est relatif à la rupture de contrats locatifs qu’il s’agisse des congés de fin de bail ou du jeu de la clause résolutoire du bail ;

-       -   demande à l’adjoint à la Maire de Paris en charge du logement de veiller à ce que  les actions de protection des occupants soient articulées avec les actions de la Ville de Paris en faveur de la captation du parc locatif privé menacé dans la pérennité de sa fonction locative ;

-          - propose que le « Comité de Veille sur la découpe » qui doit être installé auprès de l’adjoint à la Maire de Paris en charge du logement fasse des propositions, -en liaison avec les missions de l’ADIL 75-  pour que des ateliers participatifs soient rapidement expérimentés et  mis à disposition des locataires menacés de congés abusifs ou spéculatifs.