08 mars 2010

Qu'on arrête de dire que la journée des femmes ne sert à rien...



S’il y a une chose qui m’agace, c’est entendre que la journée des femmes ne sert à rien. Régulièrement, à l’occasion de cette journée du 8 mars officialisée en France en 1982 par le gouvernement de François Mitterrand, bon nombre de commentateurs se livrent à une opération de dénigrement en agitant l’étendard fallacieux de l’hypocrisie. Leur argument phare : il ne sert à rien de dénoncer une fois par an seulement les inégalités dont sont victimes les femmes alors qu’elles en subissent toute l’année. Cet argument m’agace. Il m’agace car je pense au contraire que cette journée est une formidable occasion de dénoncer la régression de la condition féminine. Le 8 mars doit être mis à profit pour sensibiliser le plus grand nombre aux violences faites aux femmes et aux inégalités dont elles sont victimes. Cette journée est nécessaire, car en 2010 les droits de la femme sont toujours bafoués et cela quotidiennement.

Cette journée est utile et légitime, et ceux qui veulent la rabaisser en pointant son aspect uniquement symbolique n’ont en réalité pas compris le sens qu’elle porte. La journée de la femme puise ses racines dans la lutte que mènent les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied d’égalité avec les hommes. Aujourd’hui, 100 ans après la création de la journée internationale de la femme, ce combat n’est pas achevé. A l’heure où une femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son mari, où une femme consacre en moyenne 3h48 par jour aux tâches domestiques contre 1h59 pour les hommes, où 29,8 % des femmes actives travaillent à temps partiel contre 5,4% des hommes, où 10,4 % de la population active féminine âgée de 25 à 49 ans est au chômage contre 7,7 % de la population active masculine, où le salaire moyen des femmes cadres est inférieur de 22,9 % à celui des hommes, il est plus que jamais nécessaire de se mobiliser. Cette journée en est l’occasion.

Affirmer que la journée des femmes ne sert à rien, c’est passer à côté de son histoire. Cette journée a été créée à l’origine pour servir la campagne en faveur du droit de vote des femmes en 1910. Mais le 8 mars a aussi été consacré à des manifestations pour militer en faveur de l’égalité des sexes, du droit d’exercer une fonction publique pour les femmes, et de l’amélioration des conditions de travail en général. Aujourd’hui, cette date devenue fête nationale dans de nombreux pays, est l’occasion de se remémorer 100 ans de lutte pour l’égalité et la justice. C’est aussi un moment de réflexion pour trouver des solutions aux difficultés que rencontrent encore malheureusement certaines femmes à travers le monde.

Dans cette perspective, la Mairie du 3e, grâce à Flora Bolter, conseillère d'arrondissement en charge de ce dossier, organise une série d’évènements, les 8 et 9 mars en mairie. L’association Fatma et Cie proposera notamment ce soir à 19h00 en salle des mariages une lecture accompagnée au violon d’une adaptation du livre de Samira Bellil « L’enfer des tournantes ». Demain à la même heure se déroulera une représentation jouée par 3 jeunes acteurs : « Récits de femmes et autres choses ». Mêlant textes féministes et paroles d’hommes et de femmes d’aujourd’hui, les 3 acteurs tenteront avec humour de raviver cette parole. Par ailleurs, un jeu quizz intitulé « en marche vers l’égalité femmes-hommes » se tient dans le hall d’accueil de la mairie pendant 2 jours afin de sensibiliser de manière ludique à la place des femmes dans la société et aux clichés sexistes à éradiquer.

Dès fois, il est bon de saturer l’espace médiatique pour mettre en exergue des problématiques. Après, en ce qui concerne l’application et la prise en compte par les responsables de l’Etat et des collectivités, c’est une question de choix politiques…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

LA Journée des Femmes, ça permet de se rappeler que tous les autres jours, c'est la journée des hommes...