29 mars 2010

Flash Infos Compte'Rendu de Mandat - Plan Départemantal d'Insertion 2010


Monsieur le Président,
Mes cher-e-s Collègues,

L’année 2009 a été une année difficile pour la collectivité parisienne. L’impact de la crise a atteint la capitale avec son lot d’effets directs sur la situation socio-économique des Parisiennes et des Parisiens. Le PDI 2009 s’est attaché à limiter ces effets en permettant au taux de chômage parisien de rester inferieur à la moyenne nationale. Malgré cela, l’année 2009 a vu le chiffre d’allocataires parisiens du RSA augmenter de 10%, de 16,4% pour les demandeurs d’emploi alors que le nombre d’offres a chuté de 32,1%. Cette situation nécessite une hausse des moyens mis à disposition pour faire face à la crise. Pour cela, le PDI 2010 prévoit une augmentation de 3,6 millions d’euros par rapport à celui de 2009. Cette somme doit notamment permettre de financer une politique efficace de retour à l’emploi et d’insertion professionnelle. Cette dimension est fondamentale.

Toutefois, malgré tous les emplois que nous pourrons créer, il est important de s’atteler à la remobilisation et l’accompagnement des personnes qui sont les moins aptes à retrouver un travail, ceci dû à des problématiques sociales complexes et à des choix nationaux de plus en plus cyniques. C’est pourquoi, en plus d’une politique de retour à l’emploi, un volet social est indispensable, et un accompagnement adapté à la situation sociologique parisienne sera mené en parallèle du travail d’insertion professionnelle afin de rapprocher de l’emploi celles et ceux qui en sont le plus éloignés.

Un des premiers grands aspects du volet social de ce PDI 2010 est l’association des allocataires du RSA à une démarche participative dans le cadre d’actions de remobilisation et de socialisation pour celles et ceux les plus exclus, comme l’a préconisé la Commission Européenne dans le cadre de l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Il s’agit de rendre les allocataires acteurs de leur propre parcours en les associant à l’élaboration et à l’évaluation de certaines actions qui leurs sont proposées. Cet aspect est tout à fait important dans le sens où il a une valeur symbolique particulière pour les allocataires, leur permettant ainsi de retrouver une estime et une image d’eux-mêmes qu’ils avaient pour certains perdue. Donner la parole aux usagers, leur reconnaître un droit de regard sur la qualité des prestations qui leur sont proposées, c’est justement l’ambition du PDI 2010, pour que les mesures mises en place soient toujours affinées au plus près des besoins des allocataires. C’est dans cette logique d’inclusion qu’une étude sur l'évaluation du dispositif va être menée avec la participation des allocataires.

Par ailleurs, un club de chercheurs d’emplois va être créé afin de favoriser une remobilisation en s’appuyant sur l’émulation découlant de la dynamique de groupe pour encourager une réflexion collective autour du projet professionnel, tout en assurant parallèlement un accompagnement individuel. De même, le développement des jardins d’insertion va dans le sens d’une réintégration des personnes en situation d’exclusion ou en difficulté sociale. Au nombre de trois et de 6 d’ici cette fin d’année, les jardins d'insertion s'adressent à des personnes très défavorisées. Cette activité permet de favoriser le développement personnel et la sociabilité en favorisant la communication par les échanges de savoirs, d'expériences et de services.

Un autre axe fondamental de ce PDI 2010 est le ciblage des besoins spécifiques des femmes en insertion afin d’intervenir de façon cohérente et en adéquation avec leurs besoins. Avec le RSA, l’entrée des anciens bénéficiaires de l’Allocation Parent Isolé dans le RSA a féminisé le public sous la responsabilité du Département : les femmes représentent 43% des bénéficiaires, dont 19% de foyers monoparentaux contre 15% en 2008, ce chiffre étant en augmentation constante, ce qui doit nous amener à adapter notre politique sociale en la matière. Selon une étude de l’Observatoire des familles parisiennes, les femmes chefs de famille monoparentale rencontrent davantage de difficultés face à l’emploi : faible qualification, précarité des contrats de travail offerts et problème crucial de la garde de leur enfant. Les familles monoparentales étant en majorité matrigérées, il semble absolument nécessaire d’effectuer un suivi social de ces femmes en parallèle de l’accompagnement relatif à la réinsertion professionnelle. Les deux démarches sont indispensables et se complètent mutuellement.

Ainsi, a été signé le 1er décembre dernier le protocole d’accueil des jeunes enfants de personnes en insertion sociale ou professionnelle entre la DFPE et la DASES. Il concerne en priorité les femmes allocataires pour lesquelles l’entrée dans un parcours d’insertion est largement subordonnée à l’accès à un mode d’accueil pour leur enfant. Cette mesure va être doublée d’un suivi social, pour mieux gérer vie familiale et professionnelle. Cet accompagnement se fera notamment avec le concours de la CAF qui suivra 1 000 femmes allocataire d’ici juin 2010.

Ces différentes dimensions du PDI 2010 que je viens de présenter s’inscrivent pleinement dans une démarche de soutien social accru des allocataires du RSA pour que leur situation personnelle ne les empêche pas de retrouver un emploi et donc à terme de perdre leurs droits. Recherche d’emploi et suivi social pour celles et ceux les plus éloignés du marché de l’emploi ne peuvent pas être dissociés et c’est la raison pour laquelle j’insiste particulièrement sur le volet social très riche que nous avons l’occasion d’offrir aux allocataires du RSA par le biais de ce PDI 2010.

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