Monsieur le Maire,
Chers collègues,
Paris
se caractérise par une forte polarisation sociale avec à la fois un revenu
moyen par habitant parmi les plus élevés du pays et une forte proportion de
ménages pauvres.
Le taux
de pauvreté y est supérieur à la moyenne nationale avec 14 % de la population parisienne qui vit en dessous du seuil de
pauvreté.
Paris
est également le département métropolitain où le niveau de vie des personnes
démunies est le plus bas. Face à cela, face à l’importance des phénomènes de
grande précarité, qui concernent aussi bien des familles que des personnes
isolées, le Département conduit une politique volontariste visant à intervenir en profondeur sur le champ de
l’insertion et de la solidarité.
Le
dispositif des Espaces Solidarité Insertion (ESI), réseau d’accueils de jour
parisiens destinés à recevoir, de manière inconditionnelle, tous ceux que les
difficultés de l’existence ont conduits à un état de très grande précarité et
de grande exclusion, en est l’illustration.
Aujourd’hui,
le Département de Paris a décidé de signer une nouvelle convention tripartite
avec l’Etat et la RATP afin de réaffirmer son attachement au fonctionnement et
au développement de ces espaces qui ouvrent leurs portes aux personnes exclues, en détresse ou en rupture
sociale.
Elu du
3ème arrondissement, j’ai pu constater à de nombreuses occasions le
bien fait que l’ESI Saint Martin apporte aux
personnes sans domicile fixe, mais aussi aux travailleurs en situation de
précarité, à des personnes en situation de handicap psychique ou addictive. Depuis
2000, dans une ancienne station de métro fermée en 1939, ce lieu accueille ceux
qui en ont besoin.
Ouvert de 9h à 17h tous les jours sans interruption
(et un week-end sur deux), on peut s’y rendre pour partager le traditionnel
petit-déjeuner offert à tous. Après un premier
contact et échanges d’information avec l'équipe de l'accueil, les personnes qui
fréquentent le centre ont accès à une grande variété de services proposés par l’équipe
de l’association qui vise à répondre à l’urgence du moment et aux besoins de
chacun : soins, hygiène, laverie, sanitaires, douches et coiffeur. Ce sont plus de 50 000 personnes qui en
bénéficient tous les ans.
Des lieux de détente et de restauration sont également
accessibles comme des cafétéria, bibliothèques, salles de repos ainsi que des
ateliers collectifs sont régulièrement proposés : couture, cuisine, arts
plastiques ou projection de films.
Véritable
aide à la survie, ce lieu d’accueil de jour s’adresse à toutes les personnes en
situation de précarité et de grande exclusion et les aide à préparer leur réinsertion.
Grâce au service de domiciliation, qui permet de créer
une adresse et ainsi de recevoir du courrier, et à une expérimentation novatrice,
qui consiste à donner, via une carte, un numéro de téléphone à chacun pour
ainsi pouvoir être joignable et répondre aux offres d’emploi, un travail de
réinsertion professionnelle est ainsi initié en prenant en compte la réalité
sociale et les besoins particuliers des parisiens les plus exclus.
L’ESI permet aussi et surtout de faire le point sur son parcours grâce aux interlocuteurs de l’association ou aux travailleurs sociaux qui y sont détachés. Interviennent donc régulièrement lors des permanences : un conseiller juridique, un agent de la sécurité sociale, une infirmière et des médecins (généraliste et dermatologue), ce qui permet d'orienter des demandes d'hébergement ou d'accompagnement de plus long terme. D'autres partenariats permettent aux équipes d'orienter certaines personnes accueillies vers des services adaptés comme l’intersecteur psychiatrique ou d'organiser des sorties avec l’association Cultures du cœur.
Parce
que les Espaces Solidarité Insertion aident les personnes exclues à reprendre confiance en elles en leur offrant tous les
outils utiles à leur réinsertion, il me parait plus
que nécessaire de poursuive cette action, en particulier en cette période de
crise où le rôle de la Ville reste encore et toujours d’inclure, inclure et
inclure.
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