18 février 2011
Conseil local du handicap : la question difficile de l'accès à l'emploi en toile de fond
Une semaine, jour pour jour, après les débats relatifs à l'accessibilité, se réunissait, jeudi 17 février, en début de soirée, la commission « Travail/Emploi» du Conseil Local du Handicap du 3ème arrondissement. Cette commission vise à encourager l'accompagnement des personnes en situation de handicap sur le marché du travail. Elle travaille, par ailleurs, à l'élaboration d'un guide sur les droits et devoirs des entreprises souhaitant embaucher des personnes en situation de handicap. Et c'est justement de cette notice dont il a été question hier soir.
Cette mission a été confiée à une jeune stagiaire, qui en parallèle, poursuit ses études à l'université Paris 5 en master ingénierie de l'éducation spécialisée. Cette réunion a été l'occasion pour Karen Danaan, de présenter aux différents membres de la commission, les principales phases de l'élaboration du guide.
Dans un premier temps, il s'agira de dresser un état des lieux des dispositifs existants, et de déterminer les difficultés, les manques d’informations à travers la réalisation d'enquêtes de terrain et d'entretiens téléphoniques auprès de tous les acteurs concernés par le sujet. Des auditions avec la Chambre du commerce, l'APF (Association des paralysés de France), l'AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées), la FAGERH (Fédération des Associations Gestionnaires et des Etablissements de Réadaptation pour Handicapés), l'ADAPT (Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées), la cellule handicap du Pôle Emploi et les personnes handicapées elles-mêmes, ont ainsi été planifiées. Cette première phase, qui débute aujourd'hui pour prendre fin le 31 mars, a pour ambition de comprendre et d'analyser les solutions envisagées par les entreprises parisiennes en la matière, qui bien souvent, sont réticentes à l'idée de recruter du personnel se trouvant dans une situation de handicap physique et surtout psychique. Des temps de rencontres seront également organisés pour rendre compte des divers entretiens. L’idée est de se concentrer sur les petites entreprises non soumises à l’obligation légale de recrutement de personnes en situation de handicap.
La seconde étape, consacrée au tri des informations, s'étendra du 31 mars au 15 mai. Ce travail de synthèse est primordial dans la mesure où même si toutes les idées sont bonnes à prendre, certaines apparaîtront comme indispensables, mais d'autres moins. Il sera donc nécessaire de ne retenir que l'essentiel utile à la composition de ce recueil.
Pour finir, se tiendra du 15 mai au 30 juin 2011, date de restitution du guide, une troisième phase de rédaction et de relecture. Au cours de cette période, les avis des membres du CLH seront pris en compte et intégrés au dossier.
Cette démarche a pour but de sensibiliser et de faire évoluer les mentalités des employeurs sur ce point. Au XXIè siècle, souffrir de troubles physiques ou mentaux doit cesser de constituer un frein à l'accès à l'emploi. Tel est l'objectif de cette initiative menée par le CLH !
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4 commentaires:
Amusante votre note... Vous parlez de l'accessibilité du travail aux handicapés et la mission a été confiée a... "une jeune stagiaire". Pourquoi ne pas avoir confié cette mission à un handicapé? Manque de moyen? Manque de conviction? Le symbole aurait été fort non? Et qui est mieux placé qu'un handicapé pour parler de ces sujets?
Effectivement, nous aurions pu trouver un stagiaire en situation de handicap. Mais nous avons du regarder dans une formation universitaire formant à ce genre de gestion de dossier et il n'y avait personne en situation de handicap parmi les étudiant-e-s. Sinon nous l'aurions engagé avec plaisir! Ceci dit cela ouvre les yeux sur les problèmes d'accès des personnes en situation de handicap aux études.
Je me permets juste de vous faire savoir que nous avons accueilli ces dernières années à la mairie du 3e des stagiaires présentant des infirmités moteur cérébrales afin de leur permettre de valider leur cycle d'études.
Gauthier Caron-Thibault
Je ne doute pas de votre bonne volonté sur le sujet. Je souhaitais juste souligner le fait que faire un article pour parler de l'emploi des handicapés et mentionner que vous avez pris un stagiaire pour effectuer une tâche qu'une personne (handicapée ou pas) en contrat régulier aurait pu effectuer, c'est un peu un comble...
Après, sur les dossiers sérieux, c'est vrai qu'il ne faut mieux pas confier cela à des personnes déjà en poste, cela risquerait de les surcharger...
Je pense que pour améliorer le taux d'emploi des handicapés, il faudrait commencer par augmenter leur visibilité dans la société. On n'en voit pas assez dans les médias.
Bonsoir, la question, me semble t-il, se pose autrement : il ne s'agit pas de trouver un stagiaire en situation de handicap pour parler du handicap. Là, il faudrait quand même décloisonner... Plusieurs étudiants ou stagiaires de la formation continue, en situation de handicap ou pas, travaillent sur des problématiques liées et centrées parfois exclusivement sur le handicap. Je trouve très bien que la Mairie de notre arrondissement prenne de telles initiatives, se rapproche des universités, initie des enquêtes qui, je vous l'accorde, mériteraient un (ou plusieurs) permanent(s) et rende visible le handicap justement parce qu'elle en parle. Connaissez-vous beaucoup de personnes en situation de handicap qui veulent en parler ? Des travaux intéressants (universitaires) ont été accomplis ; d'autres sont en cours d'élaboration justement sur la représentation du handicap dans notre société. Parler de la mission du stagiaire de la mairie du 3ème revient à parler de l'emploi des personnes en situation de handicap et contribue donc à leur "visibilité". Mais peut-être que je me trompe.
Latifa Benabou L.
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