Aujourd’hui, la journée internationale contre l’homophobie bat son plein dans plus de 70 pays, et dans le 3e arrondissement en particulier.
Flora
Bolter, notre élue à la lutte contre les discriminations, a orchestré
d’une main de maître les évènements de notre arrondissement. Pour ma
part, je suis très heureux de la tenue d’une table ronde sur « Age et
LGBT : vieillir et accueillir sans discrimination », en présence de
Michèle Delaunay, ministre déléguée chargée des personnes âgées et de
l’autonomie, et de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des
femmes et porte parole du gouvernement. L’après-midi se poursuivra par
la diffusion du film les Invisibles de Sébastien Lifshitz de 14h à 16h,
entrée libre. Plus d'infos sur ces deux évènements en cliquant ici.
Ce
sujet peut paraître iconoclaste mais les trentenaires militants qui ont
connu 1982 et l’abrogation du délit d’homosexualité arrivent
aujourd’hui dans le champ de l’âge… Et alors, trois problématiques vont
se faire jour…
Le
vieillissement d’une communauté, tout d’abord : les personnes âgées
LGBT ont vécu toute leur vie avec des discriminations légales envers
eux-mêmes et les couples qu’ils formaient. Cela a un impact sur leur
protection sociale et sécurité financière (absence de pension de
réversion, …), leur santé (en particulier pour les personnes
transexuelles, séropositives ou dépendances), et leur isolement suite
aux discriminations homophobes (sociales, familiales,
professionnelles,…)
Puis,
l’accueil en établissement et l’usage des services à la personne :
l’augmentation du nombre de personnes âgées dans notre société va de
pair avec la visibilité grandissante des personnes homosexuelles. Comme
tout le monde, elles risquent un jour de devoir bénéficier d’un service à
domicile ou d’intégrer un établissement spécialisé. Aussi, se pose la
question de la formation du personnel, du gestionnaire à l’aide
soignant, à un accueil et une prise en charge non discriminante, que ce
soit dans les actes de la vie quotidienne que dans le projet
d’établissement.
Et
enfin, vieillir et sida : Le nombre des personnes de plus de 60 ans
vivant avec le VIH va croissant. Les questions du « comment vivre » avec
le VIH avec l’âge prennent donc une acuité de plus en plus forte alors
qu’elles ont été jusqu’ici peu étudiées (neurosida, accueil en
établissement, coût,..). Il ne faut bien sûr pas partir du principe que
toute personne homosexuelle est séropositive et vice versa, mais il faut
trouver les moyens de réparer une vie frappée par la maladie ET par la
discrimination. Derrière ce sujet, il y a aussi la question de
l’adaptation des campagnes de dépistage et de prévention pour les
personnes âgées homosexuelles.
C’est
donc un vrai sujet, un sujet tout républicain, qui se pose. Et je suis
content que le dossier ait été ouvert à la Mairie du 3e…
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