Je ne vais pas rappeler les chiffres qui font froid dans le
dos et qui ont beaucoup circulé hier à l’occasion de la journée internationale
contre les violences faites aux femmes. Juste rappeler cette étrangeté : une
femme meut tous les trois jours sous les coups de son conjoint alors que 10%
des femmes battues portent plainte.
Plusieurs choses expliquent ce phénomène : la crainte
de représailles, le non-dit qui entraîne un isolement social et une
absence d’aide, une mauvaise connaissance des dispositifs d’aide d’urgence, leur
trop faible nombre également,… et la honte.
C’est contre cette honte que je suis allé défiler dimanche
avec mes collègues élu-e-s Flora Bolter, chargée de l’égalité
femme/homme (deuxième à gauche sur la photo), et Denis Murat, chargé de la lutte contre l'exclusion. Parce que nos pas dans les rues ne vont pas faire cesser
automatiquement les coups des maris violents, mais parce qu’il s’agit de dire
que la société se met en mouvement pour permettre à une femme de dire dès le
début ses craintes et lui éviter de devoir montrer ses cicatrices plus tard. C’est
donc une exigence de visibilité de ce combat que nous avons portée. Car la
honte doit changer de camp.
Photo Matthieu Delmestre |
L’occasion aussi de retrouver Marie Cervetti (2e à droite) et Delphine
Jarraud (1ère à gauche), respectivement directrice et administratrice de l’association « FIT– Une femme, un toit » qui gère le centre d’hébergement les Univers’elles,
basé dans le 3e et qui accueille des jeunes femmes de moins de 25
ans victimes de violences familiales et/ou conjuguales. Ce lieu fait des
miracles et je suis fier que la Mairie du 3e soit un partenaire (et vice versa). On ose imaginer l’état de ces jeunes filles quand elles sonnent à la
porte. Régulièrement, Marie me parle des avancées de chacune, de cette
confiance peu à peu qui revient, de cette existence administrative qui renaît
normalement, de ces formations qui sont entreprises, de ces contrats de travail
qui sont signés et de ces aspirations à avoir un logement personnel dans lequel
mener simplement sa vie. D’ailleurs, l’association, unique en son genre,
défilait aussi pour rappeler le manque criant d’établissements similaires pour
venir en aide à celles qui en ont besoin.
C’est d’ailleurs ce travail social fabuleux qui leur a valu la visite du Président de la République, François Hollande, venu annoncer
dimanche matin un plan global de lutte contre les violences allant de la
communication pour plus de prévention à l’ouverture de places d’accueil pour femmes battues.
Parce qu'il faut encore le dire et faire partager les informations:
Violences conjugales info : 39-19 (du lundi au samedi de 8h à 22h, les jours fériés de 10h à 20h)
Viols Femmes Information – SOS VIOLS : 0800 05 95 95 (du lundi au vendredi de 9h à 17h)
Mouvement Français pour le Planning Familial : 0800 803 803 (du lundi au vendredi de 9h30 à 19h30, samedi de 09h30 à 12h30)
La Mairie du 3e, sous la férule de Flora, organise une table ronde jeudi 29 novembre à 20H sur le thème « Comment parler de sexualité avec des femmes victimes de violences ? »
Table ronde en partenariat avec le FIT, une femme, un toit, le Conseil
de la jeunesse de Paris centre, et l’intervention de professionnels de
santé et de l'accompagnement des victimes.
Parce que la violence porte atteinte à l’image de soi, pour les victimes le regard de l’autre s'avère problématique, surtout lorsque les violences concernent directement le domaine de la sexualité. Se reconstruire, pour les femmes victimes de violences, c'est aussi regagner une confiance et un rapport apaisé au corps et au désir que l'on ressent et/ou que l'on suscite.
Dès lors comment envisager avec elles la question de la sexualité, qui touche à l’intime et reste délicate à aborder dans tous les cas de figure ? Après le traumatisme, quelle place pour la sexualité dans le travail de reconstruction ? Et quels messages de prévention, quel discours positif sur la sexualité, ces femmes peuvent-elles porter, notamment en direction des jeunes ?
Lors de cette soirée, les résidentes du FIT présenteront les affiches de prévention qu’elles auront réalisées en vue d’une campagne sur les violences et la sexualité.
Parce que la violence porte atteinte à l’image de soi, pour les victimes le regard de l’autre s'avère problématique, surtout lorsque les violences concernent directement le domaine de la sexualité. Se reconstruire, pour les femmes victimes de violences, c'est aussi regagner une confiance et un rapport apaisé au corps et au désir que l'on ressent et/ou que l'on suscite.
Dès lors comment envisager avec elles la question de la sexualité, qui touche à l’intime et reste délicate à aborder dans tous les cas de figure ? Après le traumatisme, quelle place pour la sexualité dans le travail de reconstruction ? Et quels messages de prévention, quel discours positif sur la sexualité, ces femmes peuvent-elles porter, notamment en direction des jeunes ?
Lors de cette soirée, les résidentes du FIT présenteront les affiches de prévention qu’elles auront réalisées en vue d’une campagne sur les violences et la sexualité.
1 commentaire:
La honte changera de camp quand le PS aura enfin le courage de condamner les agissements de personnes comme DSK (ex baron du PS) ou Bertrand Cantat (beau frère d'une ministre du gvt)...
Enregistrer un commentaire