Mes chers
collègues,
Après tant de
décennies de luttes, plus de sept ans après la loi de 2005, avec les
engagements de François Hollande et l'élection d'un premier député en situation
de handicap, le handicap est entré pleinement dans le débat public. L'enjeu
crucial est désormais de ne plus répéter les erreurs passées en permettant à la
nouvelle génération de citoyens en situation de handicap d'accéder à une
égalité qui soit autre que purement rhétorique.
Toutefois,
jusqu'à présent, l'effort en vue du rétablissement de cette égalité à l'école
et dans la formation avait un angle mort : l'enseignement supérieur.
Autant nous avons mis en place quelques, certes encore timides, initiatives en
faveur de la scolarisation des enfants handicapés, autant nous avons à peu près
totalement négligé les étudiants en situation de handicap. La présence des
personnes handicapées dans notre système éducatif est une pyramide, avec un
socle assez large dans les premières années de scolarité, mais un sommet particulièrement
étroit. Et ce à l'heure même où les études supérieures sont de plus en plus un
élément décisif tant pour le succès personnel que pour le bon fonctionnement de
notre économie.
Une fois de
plus, c'est le monde associatif qui a dû suppléer aux défaillances des
autorités publiques. Et de quelle manière. L'année 2011 a été celle d'une
véritable explosion citoyenne pour la Fédération Etudiante pour une Dynamique
Etudes et Emploi avec un Handicap (FEDEEH), ce réseau multimodal croisant
associations étudiantes, entreprises, fonction publique, militants issus de
tous les horizons. La liste de ses actions accomplies et en cours est telle que
le temps ne suffirait pas à en donner ne serait-ce qu'un aperçu. La quinzaine
de handicafés, réunissant des centaines d'entreprises et de candidats, les
tutorats étudiants et autres systèmes de parrainage, sans compter les
événements qui vont des sorties sportives à la création de réseaux sociaux,
sont autant d'éléments de l'impressionnante liste des dynamiques enclenchées en
matière de handicap par la FEDEEH. Malgré les moyens réduits, une communication
très restreinte, les nouveaux adhérents, tant associatifs que citoyens,
affluent, et les partenariats avec les instances connaissent une croissance
exponentielle. De Polytechnique jusqu'aux lycées, des ministères jusqu'aux
grandes entreprises, la FEDEEH a déclenché une adhésion massive que nul
n'aurait pu imaginer possible il y a cinq ans encore.
Le Conseil de
Paris, eu égard à tous ces succès et notamment la coopération couronnée de
succès de la FEDEEH avec la Ville de Paris qui a débouché entre autres sur le
jobdating du 16 novembre 2011 à l'Hôtel de Ville, avait un devoir d'action. La
subvention proposée de 7500 euros ne représente que 2% du budget de la
Fédération. L'important est ailleurs. Loin de tenir à bout de bras un projet,
nous sommes invités à semer encore sur ce qui paraissait il y a peu un terrain
vague stérile mais qui est en passe de devenir un champ plus que prometteur
plein d’initiatives et il ne dépend que de nous de savoir y trouver de la
visibilité. Et j’ajoute que nous-mêmes dans nos mairies d’arrondissement, nous
devrions régulièrement, comme le fait la Mairie du 3e, permettre à
des étudiants ou des élèves en situation de handicap de faire leur stage
obligatoire pour finaliser leur parcours scolaire. Quand à la discrimination à
l’emploi, s’ajoute la discrimination dans les études, il est de notre devoir d’être
exemplaire à leurs côtés !
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