Réaction suite à l'expulsion du squat du 103, rue de Turenne

L’équipe municipale a appris que l’expulsion du squat situé au 103, rue de Turenne avait été réalisée par les forces de l’ordre vendredi matin, suite au jugement qui avait été rendu le 31 janvier dernier.

Rebaptisé Comptoir des Couleurs Alternatives, comme un pied de nez aux trois lettres qui ornent son entrée, cet immeuble était occupé depuis la fin d’année dernière par un collectif d’artiste nommé « chez Madame ». Cette occupation a permis de redonner vie à un immeuble totalement vide et laissé à l’abandon une quinzaine d’années, propriété d’une riche industrielle. Depuis, une quinzaine d’artistes y vivaient et avaient ouvert une galerie d’art au rez-de-chaussée en bonne intelligence avec leur voisinage.

Ce collectif s’était engagé à libérer les lieux dès que la propriétaire aurait enfin un projet sur cet immeuble, à la location ou à la vente. Le Préfet m’a indiqué qu’elle lui avait fourni une offre de prise à bail et qu’elle s’était engagée par écrit à accepter cette offre. Le collectif s’est donc depuis quatre semaines préparé à cette action des forces de l’ordre. Je ne peux que regretter que leur expulsion, et avec elle l’expulsion d’une galerie d’art qui attirait beaucoup de monde, ait eu lieu lors de Nomades, 3 jours pendant lesquels les galeries font justement portes ouvertes pour tout le monde. Encore la veille, ils procédaient à un vernissage. C’est sans doute la raison pour laquelle les membres du collectif n’ont pas pu remettre aux forces de l’ordre les clés d’un immeuble totalement vide.

Nous ne pouvons qu’être satisfaits que la propriétaire ait décidé enfin de mettre son immeuble en location. Mais je garde en mémoire les trop nombreux courriers que Pierre Aidenbaum, maire du 3e, lui a envoyés ces quinze dernières années lui demandant de bien vouloir mettre un terme à la vacance de son immeuble, les vœux que nous avons fait voter au Conseil de Paris demandant l’ouverture de procédures d’abandon manifeste tant elle n’entretenait pas son bien et les tentatives de transaction, non suivies d’effets, pour qu’elle accepte de céder son immeuble en partie ou en totalité à la Ville pour augmenter notre parc de logements sociaux dans un arrondissement déficitaire.

Il est pour moi indécent de laisser un immeuble vide en plein cœur de Paris quand notre ville compte 120 000 demandeurs de logements sociaux. Aussi, nous resterons extrêmement vigilant à ce que son engagement de louer son immeuble, afin qu’il ne reste pas vide, soit suivi d’effet.