24 août 2010
Stop! ou quand certains contribuent à dresser des passerelles entre l'indicible et l'impensable...
Plus possible d’ouvrir un média sans tomber sur l’un ou l’autre qui prend telle ou telle position… De Benoît XVI à la fille adoptive des Chirac, cet été sécuritaire a bien divisé la France et ceux qui sont écoutés en deux… A croire que la crise en France serait sécuritaire.
Certes, le gouvernement a échoué sur ce dossier de l’action publique. Il a échoué et il a démantelé ce que le dernier gouvernement de Gauche avait entrepris avec raison et cohérence. Certes, les actes estivaux ont été gravissimes. Mais à ce genre d’actes, qui ne sont pas des actes gratuits produits par des Lafcadio sans remord mais au contraire des résultantes d’un banditisme et d’une délinquance installés et se nourrissant d’un terreau social dévasté, il faut une réponse appropriée, réfléchie, pensée pour être efficace. C’est ce que proposa Michel Destot à Grenoble. Sans succès.
Maintenant STOP ! N’oublions pas que la crise que vit notre pays est avant tout sociale ! et que cette manière de faire l’actualité n’a qu’un seul objectif : le faire oublier…
Certains me disent qu’il serait bon que les socialistes se pressent de répondre, d’avoir une position très ferme face à Sarkozy et d’apporter des propositions pour lutter contre l’insécurité.
La Rochelle arrive, Aubry va parler dimanche, face à tous les medias réunis. Attendons… Jusque maintenant les « es qualites» du PS en matière de sécurité ont parlé (Dray, Valls, Royal,…), le tour d’une opposition globale arrive avec cette rentrée. Avoir pris le temps nous permettra de relier efficacement la volonté de Sarkozy de créer cette crise et notre volonté d’approfondir les raisons de la crise sociale, qui ne sont qu’à chercher dans l’action de ce gouvernement, et donc, les réponses, dans l’alternative.
Ne faisons pas non plus l’erreur de vouloir dire un mot offusqué à chaque fois en réponse aux propositions et analyses du président et de ce gouvernement. Nous donnerions de la légitimité à cette droite qui fait mine de s’opposer sur ce pan à Sarkozy mais qui n’hésitera pas dès demain à soutenir sa politique de démantèlement des services publics, de la cohésion urbaine, de financements des logements sociaux,… tout ce qui est facteur de la crise des banlieues. Je remercie Raffarin, Juppé et même Villepin d’avoir encore un esprit républicain mais quand il s’agit de voter les lois qui sont scélérates pour l’avenir des quartiers populaires, on les y trouve aussi. Sans exception.
C’est en faisant de la crise sociale la grille de lecture de l’actualité que l’on comprendra mieux le lien entre la volonté légitime des Français à « mieux d’ordre » et l’impact de la déshérence des banlieues, que ce soit en matière d’équipement, de présence sociale ou policière. Ce n’est ni en créant de nouveaux délits, ni en dénigrant la gauche sur ce sujet, que l’on gagnera contre cette tentative sarkozienne de dresser des passerelles entre l’indicible et l’impensable.
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