22 février 2010

Des nouveaux logements rue Michel Lecomte


Le 25, rue Michel Lecomte va être réhabilité. Le groupement d’immeubles, organisé autour d’une cour intérieure, devrait donc être remodelé afin de faire des logements sociaux tout en regroupant l’activité déjà sur place. C’était l’objet de la réunion à laquelle je tenais ce matin en compagnie de la SGIM (le bailleur social), l’architecte désigné et l’architecte des bâtiments de France. Ce Comité de Pilotage était particulièrement importante car la situation n’est pas si simple et plusieurs contraintes vont devoir être surmontées. En effet, le premier problème qui se pose est celui du relogement des personnes résidant dans les lieux ainsi que du transfert des activités et des commerces établis. La seconde interrogation est liée à la question de l’aspect patrimonial des bâtiments du 25, rue Michel Lecomte. C’est en effet un ilot composé de bâtiments du 18e et du 19e siècle, ce dernier siècle étant protégé par les nouvelles dispositions que nous sommes en train de prendre dans le cadre de la révision du PSMV pour leur redonner les lettres de noblesse …

Plusieurs projets ont donc été proposés afin de remplir les objectifs afférents à cette réhabilitation. Car il s’agit de répondre à un certain nombre de problématiques devant être prises en compte dans une réhabilitation d’immeubles anciens et à fortiori vétustes. En premier lieu, il faut travailler à l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (création d’ascenseurs, mise aux normes des escaliers), il faut aussi veiller à respecter le plan climat de la ville de Paris qui implique une diminution de la consommation énergétique des bâtiments. D’autre part, l’objectif final est d’arriver à 35% de logements familiaux à cette adresse afin d’adapter ces logements aux familles qui s’y installeront. Enfin, des contraintes plus pragmatiques et matérielles liées à la mise en conformité des bâtiments (sécurité incendie) et à l’organisation du chantier (nuisances sonore, perturbation des activités dans la rue) doivent être appréhendées. Toutefois, ces objectifs restent subordonnés à la nécessité de conserver le bâti existant.

Enfin, quant aux différents projets avancés, les avis étaient partagés entre deux alternatives. D’une part la volonté de démolir une partie de l’immeuble 19e dans la cour intérieure afin de reconstruire un bâtiment neuf qui accueillerait un groupement d’activité. Cela permettrait de favoriser l’accessibilité et les logements en réservant les immeubles autour de la cour intérieure pour faire des appartements. La seconde alternative insiste sur la nécessité de préserver le patrimoine, ce qui limiterait par conséquent la possibilité de répondre aux objectifs en termes de nombre de logements à la sortie, d’accessibilité et de mise aux normes.

La présence de l’Architecte des Bâtiments de France dans ce genre de réunion est particulièrement importante car sans elle, sans son avis positif, rien ne pourra se faire. Nous devons donc ces prochains jours trouver un juste équilibre entre la nécessaire préservation des bâtis et notre volonté de faire nos logements sociaux. Tout sera affaire de consensus, voire de compromis. A suivre…

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Transfert des activités et des commerces, cela veut-il dire que le pub et le commerce de gros en maroquinerie vont disparaître définitivement ou simplement fermés le temps des travaux ? Par ailleurs, pourquoi uniquement 35% de logements familiaux, que représentent les 65% restants ? Merci si vous pouvez apporter quelques réponses à ces questions. Cordialement

Gauthier Caron-Thibault a dit…

Bonjour,
Le pub ne va pas fermer ni le magasin sur la droite. par contre le PSMV impose de retrouver une courette qui est en fait derrière le magasin de gauche. Donc il faudra sans doute trouver une solution pour ce commerce. Quand je disais transfert, je parlais surtout des activités qui sont dans les étages: soit nous transférons dans un même batiment issu de la réhabilitation soit nous les laissons dans les endroits déjà occupés, soit nous réussissons à leur trouver un autre local ailleurs soit ils partent en retraite (ce qui sera le cas pour certains). Toutes ces hypothèses tant sur les commerces sur rue que dans le corps du batiment dépendent du travail qui sera réalisé avec l'Architecte des Batiments de France.
Concernant les logements, nous nous sommes engagés à faire 35% de logements familiaux, à savoir F4 et plus. Ce qui veut dire que les 65% restants seront des F1, F2 et F3.
Cordialement, GCT/

Anonyme a dit…

Encore des logements sociaux dans le quartier??! Vous ne pensez pas qu'on a déjà assez de problèmes de trafic de drogue, tapage nocturne et agressions? Vous voulez VRAIMENT transformer notre arrondissement en zone de non droit?

Gauthier Caron-Thibault a dit…

Cher Anonyme,
Je vous propose de dire tout cela à l'instituteur de votre enfant, à la professeur de votre enfant, à l'infirmière qui fait vos prises de sang, à votre femme de ménage, à l'éboueur qui vide vos poubelles, à votre boulanger, à la secrétaire de votre médecin, à la garde maternelle de votre petit dernier, à votre amie qui a appris qu'elle souffrait de la sclérose en plaque, à votre cousin de 55 ans qui vit avec le RSA car il ne trouve pas d'emploi, au petit jeune d'en face qui a trouvé son premier boulot mal payé, à cette vieille dame qui a 65 ans a reçu congés pour vente de son appartement, à votre collègue employé de la même PME que vous... qu'ils n'ont pas le droit de vivre dans un logement digne, dans le centre de Paris pour continuer à faire vivre la mixité sociale que beaucoup aiment, pour ne pas avoir à faire 50 minutes de transports en commun pour aller travailler au risque d'etre en retard et de perdre son emploi.
Monsieur, votre réaction montre bien que vous ne connaissez rien, mais alors rien de rien ni au logement social et à son mode d'accession, ni aux besoins de 74% de la population parisienne que vous semblez particulièrement mépriser.
Votre post m'incite à continuer mon combat pour faire que le 3e arrondissement participe à l'effort parisien que souhaite Bertrand Delanoë pour que la Capitale atteigne 20% de logements sociaux d'ici 2014.
Cordialement,
Gauthier Caron-Thibault