C’est chose faite, tous les couples vont donc pouvoir se marier. La gauche a ainsi rempli une partie de son équation : elle n’est pas appelée uniquement à traiter de questions économiques ou sociales mais également à travailler à l’égalité des droits et au progrès pour tous.
Mais ce qui est chose faite également, c’est cette homophobie libérée et, derrière cela, un élément à prendre en compte dans l’évolution d’une droite en manque de leader.
En effet, depuis la chute de Nicolas Sarkozy, la droite se cherche. Elle pourrait se chercher sur le plan idéologique mais elle se cherche un chef. Elle ne fait que cela. Rien est opposé à la politique économique et sociale du gouvernement. Ah si, bien sûr, des motions de censure, des questions orales,… mais rien de structurant, rien de porteur, personne ayant une certaine hauteur de vue pour qui de droite aurait conscience de l’impuissance qu’a eu son camp a réglé les crises ses 20 dernières années. La gauche aussi a vécu ses moments peu glorieux.
Trop occupée à se chercher, la droite a donc laissé la place à la frange la plus homophobe de son opinion, bien décidée à entamer la reconstruction idéologique de leur camp sans se soucier de l’appareil du parti. Dedans, certains apprentis leaders de l’UMP en ont profité pour s’y faire leur griffe. La politique ayant horreur du vide et du contenu idéologique étant proposé à une droite sans combat, il se passa naturellement ce qui s’est déroulé sous nos yeux : un vaste mouvement homophobe, plébiscité par l'extrême droite, rejoint par les responsables politiques de l’UMP pris de court par une mobilisation qu’ils n’imaginaient pas, couvrant ainsi les dérapages. Et l’image d’une énorme homophobe pride se déverser sur toute la France, ayant pris le nom de Manif pour Tous…
Il y a urgence. Urgence car nous avons à faire à une nouveau cadre idéologique qui est en train de se construire et qui va prendre ses racines dans le refus du progrès sociétal et de l’égalité pour tous. Aujourd’hui, un coin de l’identité de la droite a été enfoncé : l’homophobie. Urgence car François Hollande a été élu pour mettre en œuvre d’autres mesures comme la PMA ou la fin de vie dans la dignité et on imagine bien que ce camp, nourri de naturalisme et de thèses plus ou moins fumeuses, se mobiliser encore. Urgence car tout cela amène de l'eau à une extrême droite qui fait son miel de cette bataille culturelle, face à une droite qui ne sachant que faire va lui ressembler sur ces aspects et s'ouvrir à d'autres pans économiques et sociaux si elle ne réagit pas.
Avec ce vote, c’est la transformation sociale qui a été posée et qui sera retenue comme un des marqueurs de la présidence de François Hollande. Elle ne doit pas s’arrêter là. Nous sommes attendus aussi sur ces engagements.
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