Le 3 décembre dernier, la majorité du Conseil régional d’Ile de France s’est mise d’accord sur le pass Navigo à tarif unique. Le tarif retenu, qui entrera en vigueur le 1er juillet 2013, est celui des zones 1-2, soit 62 euros. Son avènement entérinera, définitivement, la fin des cinq zones. Cet accord trace, en réalité, les grandes lignes de la future réforme tarifaire des transports franciliens, indissociable à terme du projet de métro automatique Grand Paris/Arc Express.
Pourquoi une telle réforme ?
L’actuel système tarifaire francilien date de 1975. Facteur d’injustice, il ne correspond plus à l’évolution du réseau et des déplacements, n’étant plus en phase avec la diversification de l’offre de transports (train, RER, tramway, bus, vélo, futur métro automatique,…). Certes, depuis que les collectivités dirigent le Syndicat des transports d’Ile de France (STIF) en juillet 2005, la gauche l’a progressivement fait évoluer, en généralisant le Pass Navigo, en supprimant les zones 6 à 8 ou en instaurant des tarifs préférentiels pour les jeunes en insertion professionnelle. L’adaptation de la tarification s’avère néanmoins indispensable, pour stimuler le développement de l’offre de transport et de la qualité de service, premières priorités des usagers des transports en Ile de France.
Cette réforme repose sur cinq grands principes : la mise en œuvre d’une tarification unique du pass Navigo, au départ de tout lieu en Ile de France, par la suppression des zones tarifaires (mise en place d’un « pass unique » au tarif de la zone 1-2, de « forfaits de proximité » préservant les actuels détenteurs des forfaits les moins onéreux ainsi que les utilisateurs réguliers de billets et de tickets,…), l’organisation d’une large concertation à l’échelle régionale (association les usagers aux différentes étapes d’introduction de la réforme), la modernisation et la simplification des modes de paiement des titres de transports (ouverture de mode de paiement par internet pour éviter les encombrements au guichet le lundi matin,…), le développement de l’inter-opérabilité des titres de transports avec les autres modes de déplacement (Vélos en libre service, Vélib’, Voguéo, parking relais,…) et le jalonnement par mesures d’étape, de la mise en application de la réforme tarifaire (compléments de parcours, dézonage le we, dézonage les jours fériés,…)
Par ailleurs, de nouveaux financements, liés notamment à l’harmonisation du Versement Transport, seront mobilisés du côté des entreprises franciliennes dans le cadre d’un pacte des financeurs. En effet, en région parisienne, les déplacements sont principalement liés au travail : il est donc légitime que les entreprises contribuent davantage, à terme, à hauteur de 50% (contre 41% depuis 2008) aux financements directs des transports, les contribuables et les usagers finançant les 50% restant. Rappelons à ce titre que seules les entreprises de plus de 9 salariés sont assujetties à ce versement. 80% d’entre elles ne seront pas par conséquent impactées par les nouvelles règles de calcul. Le choix de leur implantation étant avant tout conditionné par une bonne desserte en transports en commun, les entreprises, qu’elles soient soumises ou non au versement, trouveront dans ce nouveau protocole, assurément leur compte.
La Région prend donc, à nouveau, ses responsabilités ! Après avoir consacré un milliard d’euros pour le logement sur quatre ans, créer les conditions d’une offre de transports renouvelée avec le Plan de Mobilisation et s’être investi dans le déploiement de la fibre optique pour plus de 150 millions d’euros sur les cinq prochaines années, elle vise, dans le cas présent, à redresser les inégalités résultant du système de zones, en favorisant la mobilité et la cohérence territoriale à l’échelle régionale.
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