Monsieur le Président, mes cher-e-s collègues,
Cette délibération est l’occasion de faire un point sur la situation du Samu Social depuis les deux évènements récents qui ont marqué sa vie, à savoir le conflit ouvert avec l’Etat sur le financement des prises en charge des nuitées hotelières et la démission de Xavier Emmanueli et son remplacement par Eric Molinié.
Dores et déjà et c’est un fait par cette délibération : l’existence du samu social est préservée, c’est donc la fin d’une de nos principales inquiétudes.
Régulièrement, Olga Trostiansky et moi-même en tant qu’administrateur du Samu Social faisons valoir en tant que deuxième principal contributeur ce que nous souhaitons fixer comme objectif pour réformer son action afin de pouvoir répondre au mieux à l’arrivée dans la rue de nouveaux publics : jeunes, femmes seules ou en famille, populations migrantes… ce qui nécessite des modes de prises de contacts, d’accompagnement et de réinsertion totalement différent de ce que le Samu a su faire, et bien faire, jusque maintenant.
C’est ainsi que nous avons pu nous mettre d’accord avec le nouveau président sur quelques nouveaux objectifs clairs sur lesquels il faudra travailler avec les membres du Conseil d’administration (l’état, la ville, l’aphp, la fnars,…)
Je pense à l’optimisation du fonctionnement du 115 pour le réserver aux primo arrivants, ce qui est plus facile à dire qu’à faire car cela nécessite en arrière une coordination, une nouvelle organisation comme par exemple la non remise à la rue afin de ne pas perdre les premiers contacts passés les usagers. Des groupes de travail ont enfin été lancés, le principe étant acté.
J’aimerai citer aussi le nouveau partenariat avec les maraudes dites d’intervention sociale dans le cadre du SIAO urgence, qui vont permettre de mieux coordonner l’action des maraudes traditionnelles avec les fameux camions bleus qui ne devraient agir que quand il y a urgence sanitaire. Cela implique sur le terrain de savoir qui fait quoi, qui est ou, pour savoir au mieux utiliser les compétences des uns des autres et les trouver disponibles quand il devient nécessaire de les mettre en mouvement.
Il reste un dernier dossier sur lequel nous resterons vigilant car il implique directement l’Etat. Il s’agit de la nécessaire métropolisation de sa gestion. En effet, plusieurs dispositifs ont été ouverts comme le Système Intégré d’Accueil et d’Orientation, qui devra gérer les places d’hébergement disponibles, le Plan Régional d’Accueil, d’Hébergement et d’Insertion, qui a pour ambition de coordonner la lutte contre l’exclusion au niveau régional, le Plan d’Action Renforcé en direction des personnes Sans Abri, qui a pour objectif de restructurer les hébergements existants et de proposer une offre nouvelle
Le samu social ne peut donc pas penser son évolution en vase clos puisque les frontières administratives ne sont pas les frontières de l’errance. Mais pour cela il faut aussi que l’Etat s’engage également dans ce chantier avec la volonté par exemple de faire que les Hauts de Seine ou les Yvelines remplissent leurs obligations en matière d’hébergement.
Monsieur le Président, mes cher-e-s collègues, nous arrivons au terme d’une période d’incertitudes sur les évolutions, voire le maintien du samu social de Paris. Nous allons avoir maintenant 18 mois pour le refonder, en gardant son objectif premier de prises en charges des détresses sanitaires, sociales ou psychologiques dans toutes ses dimensions, mais dans toutes ses dimensions nouvelles qu’elles soient administratives, légales et surtout humaines.
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