24 septembre 2012

Flash Infos Compte Rendu de Mandat - Intervention sur la communication du Maire de Paris sur notre politique du handicap



Monsieur le Président, mes cher-e-s collègues,

Après tant de décennies de luttes pour une prise en compte transversale du handicap dans nos politiques publiques, la récente introduction systématique d’ « un volet handicap » dans l’élaboration des lois voulue par notre nouveau gouvernement et notre parlement, marque encore une étape.

A Paris, dès l’arrivée de la gauche en 2001 et sous l’impulsion des élus, beaucoup d’actions ont été initiées par les services de la ville et du département particulièrement impliqués et sensibles à ces questions.


De nombreuses actions ont été menées sur la base du premier schéma départemental 2006-2011, et grâce à l’investissement des agents de la Ville dans plusieurs mairies d’arrondissement. A titre d’exemple, le Conseil Local du Handicap a ainsi contribué à la concertation en vue du réaménagement de la Place de la République et de la rue Rambuteau. Beaucoup de ces propositions sont reprises. Par ailleurs, en partenariat avec notre Espace Public Numérique, le soutien de nos conseils de quartier et de la Mairie de Paris, un vaste projet de mise en accessibilité de leurs locaux et matériels permettra, dès le mois de novembre prochain, à tous d’accéder aux nouvelles technologies dans le centre de Paris.


Grâce aux schémas directeurs destinés aux personnes en situation de handicap pour l’autonomie et la citoyenneté ainsi que pour l’accessibilité de la voie publique, des avancées ont été faites grâce à la prise en compte du handicap à toutes les étapes de la vie à Paris. Des progrès importants ont été réalisés pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap, de l’enfance à l’âge adulte.

Les structures d’accueil de jeunes enfants  que sont les crèches, les haltes garderies ou les jardins d’enfants ont amélioré de manière significative leur offre d’accueil, notamment, en renforçant la formation des professionnels et en élargissant leurs équipes. Certaines structures d’accueil ont des projets d’établissements spécifiques pour faciliter cette inclusion. En effet, 8 établissements spécialisés réservent jusqu’à 30 % de leur capacité à des enfants en situation de handicap.
En matière d’accès au logement, l’une des avancées majeures de ces cinq dernières années pour la connaissance des besoins porte sur l’ajout depuis mars 2011 d’une annexe facultative au dossier de demande de logement social qui permet à la personne d’informer la commission d’attribution des logements sociaux sur sa situation de handicap. Pour les situations où l’autonomie doit être garantie au maximum, nous avons développé les unités de logements spécialisés. Ces appartements accessibles conçus pour accueillir des personnes lourdement handicapées souhaitant vivre à domicile ont été développées ces dernières années. Aujourd’hui, Paris compte environ 80 logements ULS dont 60 avec une permanence de nuit. Je tiens aussi à souligner les efforts que font les bailleurs sociaux en matière de travaux de mise en accessibilité soit dans le parc existant soit dans les nouveaux logements sociaux. Et à ce titre, je salue l’engagement que vous avez rappelé jeudi dernier lors de votre compte rendu de mandat à la Mairie du 3e devant Xavier, engagé au Conseil local du handicap du 3e, d’avoir 40% de logements accessibles dans le parc social d’ici 2016.  

Dans le milieu professionnel, la collectivité parisienne et la MDPH sont engagées aux côtés de l’État comme partenaires pour favoriser l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés. Le taux d’emploi direct de bénéficiaires de l’obligation d’emploi au sein de la collectivité parisienne s’élève à 6,7 %, ce qui fait de la Ville de Paris l’un des premiers employeurs territoriaux de ces publics.

Toutefois, ces actions et réalisations restent perfectibles. C’est bien l’objet de ce second schéma départemental et de ce Plan d’accessibilité tout deux construits en concertation avec les représentants des usagers, les associations, les gestionnaires des établissements et services, les différentes directions de la Ville, etc… La constatation de certains blocages institutionnels ou législatifs, la réalisation notamment de 140 entretiens individuels et collectifs, l’exploitation de questionnaires et d’un diagnostic de terrain fondé sur des visites effectuées en compagnie d’usagers volontaires ont mis en exergue les évolutions que notre collectivité se doit de leur impulser. Trois chantiers retiennent mon attention.

Tout d’abord l’accès aux droits. Si la mise en place, en 2006, d’un guichet unique d'accueil, d’accompagnement et de conseil a facilité la diffusion de l’information pour les personnes en situation de handicap et pour leurs familles avec la MDPH, pour autant, ces actions sont à poursuivre car ces personnes continuent de rencontrer des difficultés pour se repérer dans l’ensemble des dispositifs. Les permanences LSF en mairie du 9 et du 14 et bientôt la permanence handicap psychique et mentale à la mairie du 3 y concourent. De même, l’élaboration d’un guide du handicap à Paris diffusé me semble-t-il dès le mois prochain rendra encore plus efficace et efficient notre accompagnement.

Il faut également pouvoir partager les ambitions au-delà des frontières du périphérique. Entre 2006 et 2011, 1 043 places en établissements et en centres d’accueil de jour, dont 500 sont d’ores et déjà ouvertes, ont été programmées. Si le nouveau schéma prévoit la création de 264 places, cela reste encore insuffisant pour pallier aux demandes. Les contraintes du territoire parisien et les conditions de délivrance des autorisations d’ouverture délivrées par l’Agence Régionale de Santé, procédure qui a considérablement retardés de nombreuses créations d’établissement, freinent le développement de ces structures. En effet, ce type de projet nécessite une emprise foncière importante ou un environnement particulier, notamment pour proposer des activités diversifiées, adaptées aux besoins des personnes accueillies que Paris ne peut pas toujours offrir.  Une coopération interdépartementale entre Paris et l’Essonne a dernièrement permis la construction d’un foyer d’hébergement pour adultes autistes « La Lendemaine ». Situé dans l’Essonne, il accueille 12 parisiens autour d’un projet de ferme agricole. La duplication de telle structure médico-sociale innovante pourrait être facilitée si les ARS modifiaient leurs procédures d’appel à projet. Tel est le sens du vœu que j’ai déposé avec les élus du Groupe SRGA.

Enfin, il faut continuer à chercher à remplir les besoins fondamentaux d’accueil et d’hébergement des handicaps lourds tant que nous serons en dessous de la moyenne des besoins constatés. L’ARS a annoncé devoir arrêter la programmation des Maisons d’Accueil Spécialisées (MAS) sur le territoire parisien alors que Paris reste sous doté au regard des moyennes nationales et franciliennes. Malgré un effort important ces dernières années, Paris ne compte que 407 places en MAS et, comme le souligne le présent schéma, des besoins particuliers ont été identifiés qui nécessitent des réponses adaptées comme le polyhandicap ou les personnes autistes très « déficitaires ». C’est pourquoi les élus de mon groupe souhaitent que l’Etat s’engage à accompagner la programmation des MAS prévue dans le cadre du présent schéma.

Monsieur le Président, mes chères collègues, en matière de handicap, il faut souvent faire preuve de volontarisme pour faire avancer l’inclusion de tous les citoyens. Et notre Ville n’en manque pas, au vu des résultats qui sont les siens en ce domaine. Mais il faut aussi faire preuve d’imagination pour continuellement s’adapter aux nouveaux besoins et exigences des personnes en situation de handicap pour vivre comme tout un chacun dans un environnement qui ne les bride pas. La démarche participative voulue pour la réalisation de ce schéma et les objectifs concrets et élevés affichés  assurent une bonne conjugaison pour que notre politique soit suffisamment forte pour épancher la soif d’inclusion et de citoyenneté de chacun, quelque soit son handicap !




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