26 novembre 2009
2e Nuit Solidaire pour le logement
PARIS, 26 novembre 2009 (AFP) - Déçues des réponses gouvernementales à la crise du logement, les associations organisent une "nuit solidaire" en France pour "pousser les feux" sur cette question qui concerne, selon elles, près d'un Français sur six.
Cette deuxième édition pour Paris se tiendra vendredi place de la Bastille à partir de 18H00, avec le soutien d'artistes comme Cali, Tcheky Karyo, Pierre Souchon qui se produiront, un barbecue géant, une soupe populaire où des milliers de personnes - bien et mal logées - sont attendues, certaines pour passer la nuit dehors.
L'initiative a essaimé à Marseille, Lille, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Cahors et Tarbes, "pour répondre à une demande des professionnels, des bénévoles et des personnes concernées, des familles hébergées", affirme Hervé de Ruggiero, de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), au nom du Collectif de 31 associations.
"Cette Nuit, c'est pour +pousser les feux+ et dire qu'on ne se contentera pas" des réponses apportées jusque là par le gouvernement dont "on ne voit pas la volonté", explique M. de Ruggiero.
Le Collectif propose depuis des mois un panel de mesures urgentes : suspension des expulsions, éradication des 600.000 logements indignes, réquisition de bâtiments dans les communes réfractaires au droit au logement opposable (Dalo), production annuelle de 150.000 logements sociaux, augmentation des aides au logement pour compenser les effets de la crise, etc.
Pour Christophe Robert, de la Fondation Abbé Pierre, "la situation est catastrophique, la crise du logement touche 10 millions de personnes, nous sommes donc tous concernés".
Ce chiffre recouvre 3,5 millions de personnes sans abri (SDF, migrants, jeunes en rupture) ou très mal logées (cabanes, caravanes, familles nombreuses en chambre d'hôtel, hébergement d'urgence) et 6,5 millions de personnes fragilisées (en instance d'expulsion, logeant chez des tiers, dans des copropriété insalubres...).
Instigateur du campement spectaculaire de tentes de SDF le long du canal Saint-Martin à Paris à l'hiver 2006-2007 qui avait poussé le gouvernement à adopter la loi sur le Dalo, Augustin Legrand constate que la "situation est pire qu'il y a trois ans".
"Les réponses politiques s'apparentent à des mensonges, on fabrique des réponses de circonstance, on fragmente les problèmes", déplore le porte-parole des Enfants de Don Quichotte.
Il constate notamment l'absence de suivi pour les SDF en transition vers un logement, la poursuite des expulsions locatives et l'ouverture de places d'urgence uniquement en hiver.
Giovanni, 52 ans, et sa compagne Agnès, 40 ans, avaient bien cru sortir de la rue lorsqu'ils ont quitté en avril 2007 le canal pour un des mobile-homes du "Village de l'espoir" installé à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Il y a dix jours, ils s'en sont fait expulser sans ménagement, selon leur récit. Ils campent de nouveau avec leurs deux chiens place de la République à Paris. "Retour à la case départ", soupire Giovanni. "A la case zéro", le reprend Agnès.
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