06 octobre 2009

Lutte contre les drogues: le plan du gouvernement mêle involontairement le 3ème arrondissement à tout cela ;-)


Depuis quelques jours, il s’avère que le Square du Temple est au centre d’un plan de communication lancé par la Mission Interministériel de Lutte contre la Dépendance et la Toxicomanie !

Drogues: Guette l'info, Traque l'Intox!

Et bien puisqu’on n’a pas pensé à prévenir les élus du 3ème arrondissement de cette aimable initiative, laissez moi juste vous dire ce que je pense de la politique que mène le gouvernement sur le sujet des drogues…

Depuis le 29 août 2007, Etienne Apaire, ancien conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy de juin 2002 à octobre 2004 au moment de la rédaction de la loi sur la sécurité intérieure, a été nommé à la présidence de la MILDT. Cette décision du Président de la République a de suite inquiété les milieux sanitaires et médico-sociaux.

La crainte s’est confirmée lors de la présentation du plan gouvernemental anti-drogues 2008-2011. Quelques mesures ont de suite choqué comme la mise en place de stage de deux jours de sensibilisation aux dangers de l’usage des produits stupéfiants, au frais du condamné, peu importe le type de drogues utilisés ou encore la mise à disposition des services d’investigation dans le cadre de la lutte contre la culture du cannabis de moyens de détection innovants comme la détection aérienne ou des amplificateurs de bruits…

Ces mesures vont donc s’appliquer alors même que tous les spécialistes disent que les pratiques addictives et les consommations à risque augmentent toujours en période de répression renforcée (Addictions, vingt ans en arrière ?, in Libération, tribune du 26 mai 2008). Depuis 1987 et les premières politiques de lutte contre les toxicomanies, les meilleurs résultats, comme la baisse de la consommation d’héroïne, la diminution de la transmission du VIH chez les usagers injecteurs ou la prise en charge médicale, ont été obtenus en respectant la liberté des personnes et en se fondant sur l’information, la prévention et la lutte contre les réseaux plus que sur la stigmatisation des consommateurs.

Les premiers signes de l’application de ces nouvelles dispositions laissent songeur… Un lieu de débat avait été instauré par l’association d’autosupport ASUD, les Etats Généraux des Usagers de Drogue et de la Substitution, qui permettait de créer un lien entre les associations de prise en charge des usagers et l’Etat. Sa subvention a été purement et simplement supprimé avec l’arrivée de Monsieur Apaire… Citons aussi le jugement de la Cour de Lyon condamnant pour « aide à l’usage » et « apologie » du cannabis l’association Mille et Un Jardins, commercialisant du chanvre sous toutes ses formes (huiles essentielles, boissons, confiseries, matériel d’horticulture, produits labellisés Agriculture Biologique,…). Ou encore le recentrage de l’activité des Groupes d’Intervention Régionaux, réunissant police et gendarmerie, sur la drogue…

La législation semblait peu à peu s’orienter vers plus de prévention, d’information et de substitution pour les usagers et une répression mieux organisée vis-à-vis des trafics mafieux. Aujourd’hui, elle semble se durcir avec une répression beaucoup plus forte des consommateurs, amalgamant dangereusement ainsi usagers occasionnels, toxicomanes et trafiquants…

En attendant, on peut toujours aller au Square.

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