11 juillet 2009

Evolution à Gauche


Martine Billard et François Longérinas ont annoncé il y a peu leur retrait des Verts pour rejoindre le Parti de Gauche.

A la racine de cette décision, un double constat. Celui de l'urgence du changement et celui d'une modification profonde des Verts qu'ils ont connus depuis leur engagement politique institutionnel.

Martine et François sont des militants historiquement de gauche, avec qui le PS a avancé pleinement dans le centre de Paris. Rappelons que Martine a été par deux fois candidate de la Gauche commune aux dernières élections législatives et que François a été adjoint au maire du 3ème sous la précédente mandature municipale.

Pour eux, si le succès d'Europe Ecologie valide un certain nombre de leurs thèses, l'évolution politique proposée par Daniel Cohn-Bendit et certains de ses amis ne les réjouit, ne les convainc et ne les passionne guère: se rapprocher du MODEM ou de tout élu écolo compatible sans plus se poser de questions est chose impossible quand on pense que le changement radical a besoin de toute la Gauche.

Je ne suis pas loin de penser la même chose. Pour moi, une alliance forte PS/Verts doit être le socle d'une gouvernance impulsée par les premiers. L'occasion sans doute de rappeler la nécessité de mener de nouveau un dialogue profond avec les Verts, un dialogue idéologique et non stratégique, en plus de la nécessaire ouverture dont notre Parti a besoin pour préparer les primaires. Seule cette alliance forte, si elle est voulue et recherchée, permettra de poser vraiment la question sociale sur la scène politique et d'éviter les dérives droitières de mon Parti et les errements juvéniles de certains Verts.

C'est sans doute aussi parce que j'ai commencé la politique en province, avec ses conseillers généraux, ses élus locaux de l'UDF, que j'ai vus si souvent soutenir uniquement la droite, même alliée à l'extrême droite, et aujourd'hui être partis à l'UMP ou au MODEM (dernière option choisie pour espérer encore avoir un peu de visibilité). Hors de question pour moi de travailler ainsi. Accepter cela, c'est contribuer à flouter les frontières entre la droite et la gauche. Et quand on floute cette frontière, c'est tout une capacité d'indignation et d'innovation à gauche qui s'en va.

Je suis cependant un peu triste de les voir rejoindre un parti dont le leader semble avoir juré la mort de ses anciens camarades et dont certains positionnements dans le passé n'honore pas la Gauche.

Martine, François, le combat continue, même si nous restons sur des options différentes, nos objectifs sont communs!

Le texte de Martine Billard

Le texte de François Longérinas

1 commentaire:

Franck, naturellement a dit…

Certes.
Vous parlez de la question du rapprochement avec tout élu "écolo compatible" : elle est bien là la fracture entre le tout petit groupe qui, avec Martine Billard, a quitté les Verts, et la très très grande majorité des Verts.
Face aux crises économiques et sociales, face à la crise écologique de toute autre ampleur (de toute autre ampleur parce que à la sortie de la crise économique, on peut se trouver misérables, mais vivants néanmoins ; à la sortie de la crise écolo, le vivant, l'humanité, peuvent se trouver en danger d'extinction...), face à ces crises, donc, les écologistes ont changé de paradigme.
Ils ne disent pas "on travaille avec X parce qu'il se dit de gauche", non, ils disent, nous disons, on travaille avec toutes celles et tous ceux qui veulent vraiment éviter le pire, et peu importe qu'ils ne lisent pas leur Marx ou leur Fabius dans le texte.
Aussi, quand la "gauche" a sorti un texte "unitaire" pour critiquer Sarkozy, Martine Billard et ses quelques proches avait dit "on signe, parce que c'est la gauche qui le signe". Nous, on a dit, non, parce que ce texte ne dit rien, il ne répond en aucune façon aux urgences.
Nous avons travaillé à ces solutions pour les européennes. Nous allons travailler à des solutions pour les régionales. Et puis nous verrons avec qui on peut travailler pour les mettre en oeuvre en tout ou partie. D'instinct, on sait qu'on ne peut guère le faire avec l'UMP, on sait que l'on gère cahin-caha des collectivités avec le PS. Le NPA ne veut pas gérer avec le PS, le PCF si, et le Modem se tâte. Voilà à peu près le paysage des alliances possibles, encore une fois, de notre point de vue, sur le programme, et uniquement là-dessus, pour déterminer le contours des alliances de second tour.
Après tout, Martine Aubry aura donné l'exemple lors des dernières municipales en fusionnant la liste qu'elle conduisait avec celle des Verts et celle du Modem...
Tant il est vrai que force est de constater que le contour des forces "écolos compatibles" et celle de la gauche traditionnelle ne se recoupent pas...