
Le 25, rue Michel Lecomte va être réhabilité. Le groupement d’immeubles, organisé autour d’une cour intérieure, devrait donc être remodelé afin de faire des logements sociaux tout en regroupant l’activité déjà sur place. C’était l’objet de la réunion à laquelle je tenais ce matin en compagnie de la SGIM (le bailleur social), l’architecte désigné et l’architecte des bâtiments de France. Ce Comité de Pilotage était particulièrement importante car la situation n’est pas si simple et plusieurs contraintes vont devoir être surmontées. En effet, le premier problème qui se pose est celui du relogement des personnes résidant dans les lieux ainsi que du transfert des activités et des commerces établis. La seconde interrogation est liée à la question de l’aspect patrimonial des bâtiments du 25, rue Michel Lecomte. C’est en effet un ilot composé de bâtiments du 18e et du 19e siècle, ce dernier siècle étant protégé par les nouvelles dispositions que nous sommes en train de prendre dans le cadre de la révision du PSMV pour leur redonner les lettres de noblesse …
Plusieurs projets ont donc été proposés afin de remplir les objectifs afférents à cette réhabilitation. Car il s’agit de répondre à un certain nombre de problématiques devant être prises en compte dans une réhabilitation d’immeubles anciens et à fortiori vétustes. En premier lieu, il faut travailler à l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (création d’ascenseurs, mise aux normes des escaliers), il faut aussi veiller à respecter le plan climat de la ville de Paris qui implique une diminution de la consommation énergétique des bâtiments. D’autre part, l’objectif final est d’arriver à 35% de logements familiaux à cette adresse afin d’adapter ces logements aux familles qui s’y installeront. Enfin, des contraintes plus pragmatiques et matérielles liées à la mise en conformité des bâtiments (sécurité incendie) et à l’organisation du chantier (nuisances sonore, perturbation des activités dans la rue) doivent être appréhendées. Toutefois, ces objectifs restent subordonnés à la nécessité de conserver le bâti existant.
Enfin, quant aux différents projets avancés, les avis étaient partagés entre deux alternatives. D’une part la volonté de démolir une partie de l’immeuble 19e dans la cour intérieure afin de reconstruire un bâtiment neuf qui accueillerait un groupement d’activité. Cela permettrait de favoriser l’accessibilité et les logements en réservant les immeubles autour de la cour intérieure pour faire des appartements. La seconde alternative insiste sur la nécessité de préserver le patrimoine, ce qui limiterait par conséquent la possibilité de répondre aux objectifs en termes de nombre de logements à la sortie, d’accessibilité et de mise aux normes.
La présence de l’Architecte des Bâtiments de France dans ce genre de réunion est particulièrement importante car sans elle, sans son avis positif, rien ne pourra se faire. Nous devons donc ces prochains jours trouver un juste équilibre entre la nécessaire préservation des bâtis et notre volonté de faire nos logements sociaux. Tout sera affaire de consensus, voire de compromis. A suivre…