04 février 2010

Protection de l’enfance : renforcer la prévention, augmenter les capacités d’accueil


Hier, comme chaque mercredi avant le Conseil de Paris, s’est tenue la 6ème Commission en charge des affaires sociales et de la santé que j’ai le plaisir de vice présider. Lors de ces réunions, sont présentées les délibérations, soumis les vœux et amendements et discutés les projets de la municipalité. Cette fois-ci, c’est Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la protection de l’enfance et de la prévention spécialisée qui nous a présenté les axes de sa politique pour la mandature.

Un constat, tout d’abord. 10,8 jeunes de moins de 20 ans sur 1000 bénéficient d’une mesure de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). En tout et pour tout, 37 500 jeunes et familles ont été concernés par les actions mises en œuvre dans le cadre de l’ASE. Ces chiffres montrent qu’il est important de poursuivre les efforts dans le but d’apporter un maximum de soutien aux enfants et jeunes parisiens en situation de détresse économique et sociale. L’ancien schéma départemental parisien de prévention et de protection de l’enfance avait entre autre permis la création de 8 centres sociaux, de plus de 120 postes d’éducateurs, l’ouverture d’un espace « Paris adoption » permettant d’accompagner les familles adoptantes, ou encore la création d’une cellule permettant de recueillir les informations concernant des signalements d’enfants en danger.

Mais face à ce bilan encourageant, il faut encore faire mieux. C’est ce que prévoit le nouveau schéma départemental de protection de l’enfance qui prend notamment en compte les particularités du contexte parisien. Effectivement, on remarque de fortes disparités entre les arrondissements de Paris et il faut noter à ce titre que la moitié des informations préoccupantes proviennent des arrondissements de l’est Parisien (13e, 18e, 19e et 20e). De la même manière, les flux migratoires ont accru le nombre de mineurs étrangers isolés ayant fuit leur pays pour cause de guerre ou d’extrême pauvreté. Nous entrons donc dans une logique où les besoins en terme d’intervention sociale et éducative vont en s’accroissant et deviennent absolument nécessaires.

Toutefois, nous nous trouvons confrontés à un désengagement de l’Etat principalement sur le terrain financier. En effet, une loi votée le 5 mars 2007 prévoyait la création d’un fonds national de financement de la protection de l’enfance qui devait être doté de 150 millions d’euros sur trois ans. A l’heure actuelle, il n’a toujours pas vu le jour le décret d’application n’ayant pas été prononcé. Pas de fonds, pas de moyen. C’est donc le département qui se mobilise majoritairement avec un budget de 310 millions d’euros consacrés à l’Aide Sociale à l’Enfance. Cette enveloppe doit permettre de poursuivre un certain nombre d’objectifs parmi lesquels l’augmentation des capacités d’accueil des adolescents et des jeunes mères en situation de difficulté, la protection et l’insertion des mineurs étrangers isolés, ou encore le renforcement de la prévention et le développement des actions de proximité.

Encore une fois, un désengagement… alors que le même jour a été voté un fonds de lutte contre la délinquance, qui lui a été ouvert et rapidement abondé. On croit rêver…Car c’est concrètement en améliorant les conditions du vécu de la jeunesse des plus précaires qu’on évite les dérapages plus tard.

Dans le 3ème arrondissement, l’Aide Sociale à l’Enfance est particulièrement efficace notamment grâce au travail du service social départemental polyvalent du 3ème. Au total, 481 344 euros ont été dépensés en 2008 par le SSDP du 3ème. Cet argent a entre autre permis de répondre positivement à près de 90% des demandes d’aide dans le cadre de l’ASE. Parmi ces aides figurent les prises en charge hôtelières, les aides financières au titre éducatif (scolarité, loisirs, frais de garde), les aides au loyer, ou encore les aides alimentaires. La protection de l’enfance doit constituer un enjeu central de la politique sociale menée par la ville.

Le nouveau schéma départemental parisien de prévention et de protection de l’enfance s’emploiera à fournir les moyens pour y parvenir. Gageons qu’ainsi nous contribuons à leur préparer un avenir un peu plus sympa que celui que nous prépare le gouvernement aujourd’hui en figeant les individus dans leur condition sociale plutôt qu’en pariant sur leur capacité d’émancipation…

Juste un rappel en cas de doute sur la matraitance vis-à-vis d’un enfant : un signalement au 119, ça prend 2 minutes…

2 commentaires:

agathe a dit…

APPEL à TEMOIGNAGE

En vue des 4ème assises nationales de la protection de l’enfance à Marseille, les 28,29 juin2010
de parents dont les enfants sont les principales  victimes  des abus :
des services sociaux,
des magistrats des Tribunaux des Affaires Familiales,  des Tribunaux pour Enfants .

RADIO GALERE sur internet ou 88.4 FM,
Depuis mars 2010, cette radio donne déjà la parole aux parents privés d'enfants
qui seront sous représentés 28,29 juin 2010
aux ASSISES NATIONALES de la PROTECTION de L'ENFANCE de Marseille,
http://syndrome-alienation-institutionnelle.over-blog.com/
http://parents-disqualifies-enfants-places.over-blog.com/
http://lesabusdesservicessociaux.e-monsite.com/blog.html/
Réécoutez les émissions sur le forum de : http://sos-parents-abuses.forumactif.com/

Agathe recueille les témoignages de ces parents coupables
- d'avoir eu affaire à l'aide sociale à l'enfance,
- d'avoir demandé de l'aide à l'aide sociale à l'enfance.
Et que celle- ci à broyer.
Puis l'accusation à charge ne s'arrête jamais.
 Ces parents, certes, mais leurs enfants! Car ce sont eux les véritables victimes.

Votre parole de parents en audio est recueillie en  mp3, 5 minutes,  
à télécharger sur l’adresse : aglo30@hotmail.fr

Gauthier Caron-Thibault a dit…

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sauf que...