12 février 2010

En avant vers la réforme des services sociaux parisiens pour mieux lutter contre les exclusions


J’assistais ce matin à l’Hôtel de Ville à une réunion avec les élus d’arrondissement en charge de la solidarité, en présence d’Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris chargée de ces questions. Le thème de la réunion: la territorialisation des services sociaux, un des objectifs de notre mandature. En d’autres termes, il s’agit de trouver des solutions pour éclaircir les relations entre les différents acteurs sociaux qui interviennent sur Paris et d’y associer les élus d’arrondissement qui doivent jouer un rôle stratégique dans l’action sociale au niveau de leur territoire, l’objectif étant de coordonner les actions de ces acteurs afin d’aboutir à un meilleur service de proximité aux Parisiens, tout en rendant plus lisibles les modes d’intervention de l’action sociale.

Le problème qui se pose est le suivant. L’action sociale à Paris concerne plusieurs acteurs dont les services sociaux polyvalents, les associations spécialisées et les élus en charge des affaires sociales. Or le partage des compétences est trop bien défini et la coopération entre ces différents acteurs n’est pas toujours effective car bien souvent ces acteurs ne se connaissent pas. Dès lors, comment avoir une vision globale de son arrondissement et comment imaginer ensemble des solutions adaptées ? Comme j’ai eu également l’occasion de le dire lors de la réunion, il faut aussi se poser la question de la place des élus dans les affaires sociales, il faut que l’on puisse se situer. Car pour l’instant, nous sommes cantonnés à une sorte de référent de l’action sociale en arrondissement sans pour autant avoir d’outils concrets à notre disposition. Il ne faut donc que compter sur la capacité des services à dialoguer avec les élus pour créer une sorte de partenariat. Mais on sent bien que cela reste flou, bancal et absolument pas garanti, donc sans résultats d’ampleur à la hauteur des enjeux des affaires sociales.

Pour ce faire, va être menée dans les mois qui viennent une étude sur la territorialisation des services sociaux afin d’envisager une vaste réforme de l’action sociale parisienne. Pour préparer cela, 6 mairies d’arrondissement vont être auditionnées dont la Mairie du 3e arrondissement. En effet, même si nous sommes de taille modeste, même si nos problèmes ne sont pas ceux des gros arrondissements comme le 19e et le 20e, nous avons développé depuis début 2009 une méthode originale de travail en commun. Cette méthode s’appuie sur la rencontre des acteurs sociaux de l’arrondissement, sur des thèmes transversaux* afin d’une part de définir les problèmes sociaux de notre arrondissement et d’y apporter ensemble des réponses concrètes à travers des projets, des partenariats, des protocoles d’action,… Ces réunions, que nous avons appelées COPILAS (pour COmité de PIlotage des Affaires Sociales), sont animées par les élu-e-s du 3e en charge du pôle social : Flora Bolter, Denis Murat et moi-même. Depuis le début, nous avons avancé sur le syndrome de Diogène, les problèmes qu’induisent sur l’éducation des enfants la vie à l’hôtel, le travail inter et multiculturel,…

Au final, ce qui est ressorti de cette réunion et des témoignages des élus, c’est qu’il faut aller vers plus de coopération entre les acteurs sociaux en arrondissement et développer cette idée de partenariat élus/services sociaux qu’ils soient polyvalents ou spécialisés. Cela permettra d’apporter plus de cohérence et de lisibilité dans l’action sociale qui est absolument indispensable dans une démarche de solidarité et de lutte contre les exclusions en tout genre.

*Cadre de vie et savoir du quotidien; insertion professionnelle durable; épanouissement; accès aux soins et aux droits; dépendance et perte d’autonomie; parentalité

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