04 mai 2010

Conseil d'arrondissement: emploi, insertion et problème de vocabulaire...


Au programme de ce Conseil d’Arrondissement du 3 mai : l’emploi. L’occasion de faire un point sur le forum des métiers de l’hôtellerie et de la restauration du 15 avril dernier. Yann Marteil, adjoint chargé du développement économique et de l’emploi, en a donc profité pour rappeler que ce forum devait avant tout répondre à des problématiques d’insertion professionnelle.

Cette année, et pour la 6ème année consécutive, le forum, organisé par la mairie du 3ème, s’est déroulé Espace des Blancs Manteaux, dans le 4e (le Carreau du Temple n’étant plus disponible) et a accueilli 57 stands, dont 42 entreprises. Parmi ces entreprises il faut noter la présence cette année de l’hôtellerie de luxe et notamment de l’Hilton, du Plaza ou encore du Royal Monceau. 2 500 visiteurs ont participé au forum. Beaucoup de jeunes, mais quelques seniors aussi auxquels il faudra accorder une attention particulière dans l’organisation des prochains forums.

L’an dernier, 204 contrats ont été signés à l’issue du forum. On en espère plus cette année. Yann Marteil a enfin insisté sur le partenariat qui lie la mairie du 3ème arrondissement avec l’ADDEL (Association pour le Développement d’une Dynamique de l’Economie Locale). Cette association, partenaire du forum, réalise en mairie à raison de deux fois par semaine des permanences emploi et reçoit ainsi plusieurs dizaines de personnes chaque mois.

A la suite de cette présentation, j’en ai profité pour faire un point sur la nécessaire insertion sociale qui doit accompagner permettre l’insertion professionnelle. Il me paraissait indispensable de dire quelques mots sur les allocataires du Revenu de Solidarité Active (RSA), car si la création d’emploi est fondamentale, il faut aussi s’intéresser à la manière de ramener les personnes qui en sont le plus éloignées vers le marché du travail. C’est en l’occurrence l’objet du Plan Départemental d’Insertion que nous votons chaque année en Conseil de Paris, et sur lequel je m’investis particulièrement dans mes fonctions de vice président de la commission des affaires sociales du Conseil de Paris. Il s’agit d’apporter un accompagnement et un suivi social adapté au profil type des allocataires parisiens du RSA. Lors du Conseil d’Arrondissement, j’ai justement rappelé les principales caractéristiques de l’allocataire du RSA dans le 3ème. Dans l’arrondissement, 915 personnes sont bénéficiaires du RSA dont une majorité d’hommes. Il s’agit en grande partie de personnes très isolées : des foyers seuls sans enfants. A noter également une surreprésentation d’artistes, de diplômés (en particulier dans la communication) et de personnes en situation de handicap (d’où l’importance de la présence de l’association Hanploi lors de ce forum). Il faut donc, outre la création d’emploi, apporter un suivi social adapté aux bénéficiaires du RSA qui sont par définition les plus éloignés de l’emploi afin de les remobiliser, qualifier, orienter. Le RSA n’est qu’une manière différente de redistribuer un revenu minimum. L’Etat s’en est déchargé sur la collectivité locale parisienne sans en mesurer les conséquences.
Cela a été à nous d’imaginer tous ces dispositifs d’insertion qui le rendent vraiment utile.

Enfin, il faut revenir sur la réaction plutôt dérangeante de Martine Weil Reynal, conseillère de l’opposition, à la délibération présentée par Patricia Brebion-Valla, chargée de la vie scolaire. Cette délibération avait pour objet l’harmonisation des tarifs de la restauration scolaire entre les arrondissements dans le but d’aboutir à une grille tarifaire plus juste qui prendrait mieux en compte le taux d’effort des familles. Ainsi, les familles aux revenus les plus faibles bénéficieront d’une tarification plus avantageuse, alors que les tarifs pour les familles aux revenus élevés et très élevés, c'est-à-dire de 4 750€ à 6 250€ et plus par mois, subiraient une légère réévaluation comprise en 11 et 13€ par mois. A cette occasion, Martine Weil Reynal s’est insurgée en affirmant que la réévaluation toucherait les classes moyennes en ajoutant que 4 750€ par mois, c’était peu. Sans doute est-il nécessaire de rappeler que le revenu médian à Paris est de 1 800€ par mois environ… Je soutiendrai donc la réaction de Denis Murat, conseiller d’arrondissement, qui a très justement répondu que « des classes qui gagnent 6 000€ par mois ne sont pas si moyennes que ça, ou alors c’est soit un problème culturel soit un problème de vocabulaire »…

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