26 mai 2010

Retraites à 60 ans?


On parle beaucoup des personnes âgées, des seniors et des retraités en ce moment !

Les retraites… 60 ans bien sûr pour aujourd’hui, pour toutes celles et ceux qui ont cotisaient afin de pouvoir bénéficier de ce droit acquis de longues luttes. Le problème avec les récentes déclarations du gouvernement est justement de vouloir remettre cela en cause comme étant le seul moyen de régler la douloureuse question de leur financement. Alors que tant de dossiers mériteraient d’être ouverts pour contribuer à ce fonds sans justement faire encore payer les plus modestes l’incurie de ce gouvernement : remise en cause du bouclier fiscal, niches fiscales,… ainsi que des dossiers de société de plus en plus important comme mobiliser notre société et nos entreprises pour éviter le chômage des seniors, ce qui pèse beaucoup sur notre système.

Mais il ne faut rien attendre de ce gouvernement qui a chaque problème créé une taxe ! Sans d’ailleurs chercher pour autant à en évaluer les conséquences par la suite, comme par exemple la journée du lundi de Pentecôte qui sous couvert de solidarité nationale oublie que cette dernière commence déjà par une meilleure redistribution des richesses plutôt que par le fait de faire contribuer encore et encore celles et ceux, essentiellement les plus modestes, que le gouvernement étrangle de plus en plus. Face à cela, le PS propose une réforme en responsabilité qui cherche à tenir toutes les problématiques de ce dossier. Vous pouvez retrouver la ici.

Alors 60 ans bien sûr pour aujourd’hui car il y a urgence et que le gouvernement a fait des propositions inacceptables. Mais demain ? Objectivement, il faudra voir. Car notre société change, et avec elle, sa démographie et les capacités des uns des autres. Un jour relever cet âge ? Pourquoi pas. Surtout si nous pouvons mettre en œuvre cette loi sur laquelle le PS travaille depuis longtemps, à savoir la prise en compte de la pénibilité (à laquelle il faudra rajouter sans doute un volant « qualité de vie au travail »). Car cette fois-ci, cela ne sera plus qu’un simple problème de finance mais aussi une question de société, de la place du travail dans notre société et dans la vie de chacun. Il faudra donc à terme la traiter et y apporter des réponses qui conviennent à tous, ce qui veut dire aussi protéger les plus faibles. Tel a été le sens de l’intervention de DSK il y a peu à la télévision. Certains ont cherché à lui faire dire par une meta communication qu’il avait voulu se démarquer de Martine Aubry… Qu’on laisse le soin à Martine Aubry d’être première secrétaire du PS et donc de s’opposer aujourd’hui et de faire des proposition maintenant et qu’on permette à DSK d’etre directeur général du FMI, avec une vision, à plus long terme, et donc de dresser des pistes pour dans 15, 20 ans.

Quelques autres sons de cloches en parallèle font tout de même hurler, en particulier cette proposition de taxer les retraités au motif qu’ils sont plus « riches » que les autres. Le tout enrobé de nombreux chiffres, analyses statistiques et autres… pour finalement vouloir augmenter de 0,9 points la CSG sur 35% des retraités. Comme souvent dans les statistiques, nous sommes encore face à l’histoire du statisticien qui s’est noyé dans une rivière qui faisait en moyenne 1m20 de hauteur… Mais les choses ont été prononcées et il faut espérer que cela en restera là.

Car le diagnostic est biaisé par plusieurs faits ! La liste en serait longue mais citons pourquoi pas le fait que cette réforme ne prendrait pas du tout en compte les difficultés autres que rencontrent les personnes âgées dans leur vie quotidienne (la prise en charge de leur dépendance qui n’est pas totalement basé sur la solidarité nationale, l’impossibilité qu’ils ont à trouver un nouveau logement malgré leur ressources et ce à cause de leur âge,…), le fait que les femmes ont des retraites plus basses que les hommes avec des espérances de vie plus élevées,… Finalement, c’est surtout la considération que la retraite moyenne après une vie de travail (29 500 euros) est trop élevée par rapport aux salaires d’une vie en activité. J'avais l'impression qu'il fallait plutôt songer à l'inverse, que ce sont les salaires d'aujourd'hui qui sont trop faibles. J’ai un peu tendance à penser que cette logique est plus comptable que politique…

Il faudrait sans doute inviter les auteurs de ces propositions à la commission d’attribution des places en résidences municipales pour personnes âgées à laquelle je participe avec Liliane Capelle, adjointe au maire de Paris chargée des seniors… L’occasion de se rendre compte des réalités de vie des personnes âgées de la capitale (loyer honteux (des fois 50 euros du m² !), inaccessibilité, isolement,…), ce qui justifie de ne pas prendre que des éléments comptables quand on réfléchit à ce problème…

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