18 juin 2010
La France libre. De qui ? De quoi ?
Hubert Falco semble avoir une vision bien à lui de l’histoire de France.
En effet, le dossier de presse pour le 70ème anniversaire de l’appel du 18 juin concocté par le secrétariat d’Etat à la défense et aux anciens combattants présente quelques « particularités ». Un manquement fondamental émaille tout le dossier : ne sont évoqués ni la déportation, ni la collaboration. Pire encore : l’occupant n’est pas désigné nommément. Tant et si bien qu’à la lecture des quelques 50 pages du dossier de presse, on a l’impression que cette Résistance ne se mit en place que pour lutter contre un ennemi qui venait de nous envahir, alors que les premières mesures discriminatoires (et les premiers éléments de refus) se mettaient en place ; comme si cette face de l’occupation était peu importante. Etonnant…
Il est effectivement fait mention de « régime d’occupation », mais les mots « Nazi » ou « Pétain » n’apparaissent qu’une seule fois, alors que les mots « déportation » ou « collaboration » ne sont même pas évoqués. Et même topo pour le site internet créé pour l’occasion.
D’autre part, si les persécutions faites aux juifs n’apparaissent nulle part, celles faites aux homosexuel(le)s, aux handicapés ou encore aux populations tsiganes ne sont à fortiori pas plus mentionnées.
Certes, on ne peut nier que, lorsque le Général de Gaulle prononça son appel, on ne savait pas encore ce qui se passait ou se préparait exactement dans les esprits nazis… Mais parler de l’Appel du 18 juin, de cette certaine idée de la France, sans même évoquer qu’au fil de la guerre celle-ci s’est enrichie d’une certaine conception de la dignité humaine et d’une lutte à mort nécessaire pour son respect est un peu choquant, voire troublant.
Alors quoi penser de cet oubli, de cette bourde magistrale qui, sans erratum de la part du ministère de l’intérieur, risque de ternir sérieusement les manifestations…
Pour ma part, je continue tous les jours à passer, dans le couloir de mon bureau, à la Mairie du 3e, devant une reproduction de cette fameuse affiche. Et je ne peux m’empêcher d’y jeter un coup d’œil à chaque fois. M’indiquant que la conscience individuelle doit toujours primer sur les règles que nous nous donnons… car c’est en notre for intérieur que l’on sait ressentir l’inacceptable.
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1 commentaire:
Le syndrôme de Vichy n'est pas passé, cela me fait bien rire ce retour au mythe résistancialiste , on se croirait en 46! so vintage! tendance non?
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