07 juin 2010

Flash Infos - Compte-rendu de Mandat - Conseil de Paris 7/8 juin - subvention à l'APASO (soutien aux bénéficiaires du RSA en souffrance psychique)


Monsieur le Président, mes cher-e-s collègues,

Dans le cadre d’un convention de financement triennal que nous avons signée en 2009 avec l’association pour la prévention, l’accueil, le soutien et l’orientation (APASO), il nous est demandé aujourd’hui de délibérer concernant une subvention de 249 600 euros que nous leur versons dans le cadre des actions de soutien et de remobilisation que nous lui demandons de mener à destination de certains bénéficiaires parisiens du RSA présentant des troubles et souffrances psychiques les éloignant de l’emploi.

Cette délibération est l’occasion de souligner l’engagement du Département de Paris dans l’organisation du volet « insertion » de ce nouveau revenu de transfert, dont la gestion nous a été confié par l’Etat sans, rappelons-le, les transferts financiers nécessaires.

Tous les ans, notre assemblée est amenée à voter le Plan Départemental d’Insertion. Cette année, il s’élève à près de 60 millions d’euros dont 560 000 euros sont mobilisés pour le suivi et l’accompagnement individualisés de plusieurs centaines d’allocataires.

Et cet investissement est au combien nécessaire.

Généralement, beaucoup de stéréotypes circulent autour des bénéficiaires du RMI/RSA et sur leur véritable volonté de retrouver un travail… Cependant, à s’intéresser aux statistiques qui remontent de la gestion de ce minima social, force est de constater que bon nombre d’entre eux présentent un certains nombre de difficultés qui les éloignent temporairement ou durablement de l’emploi : profonde désocialisation pour les plus âgées, personnes présentant diverses addictologies, artistes à projet précaire, personnes qualifiées dans des secteurs en très forte crise, bénéficiaires présentant des erreurs d’orientation dans leur accès au droit, personnes ne parlant pas le français, problématique psychologiques,…

Afin d’avoir une action efficace à destination de ces personnes et pour permettre que le RSA soit un véritable facteur d’intégration et d’émancipation sociale, un certain nombre de structures suive ces bénéficiaires en prenant en compte ces spécificités et en leur proposant des actions adaptés pour tenter de lever les freins du retour à l’emploi. Ces actions spécialisées se joignent au travail de suivi polyvalent qu’effectuent les services sociaux de la Ville.

L’APASO fait partie de ces acteurs sociaux sur lesquels nous nous appuyons. A travers 1683 consultations, plusieurs ateliers de redynamisation, 542 entretiens dans le cadre d’une permanence juriste, cette association a pris en charge 183 allocataires dont 1 sur 4 a aujourd’hui trouvé une insertion sociale et/ou professionnelle. Si ces résultats peuvent paraître minces, c’est qu’il faut bien avoir conscience de la situation sociale d’isolement dans lesquels se trouvent ces personnes qui étaient tous en situation de grande détresse psychique et pour qui le retour à l’emploi ne peut s’envisager de la même manière que pour n’importe qui.

A travers, l’évocation de ces résultats, je tiens également à saluer le travail similaire réalisé par deux autres associations que nous finançons, à savoir l’Espace Psychanalytique d’Orientation et de Consultations et la Clepsydre.

Par ailleurs, ces délibérations que nous votons tous les ans sont également l’occasion d’affiner le partenariat que nous mettons en place avec eux. Conformément aux priorités pour 2010 définies dans le PDI que nous avons voté en mars dernier, nous souhaitons donner la priorité à l’évaluation de ces dispositifs afin de mieux les calibrer. Ainsi, cette délibération est l’occasion pour le département de modifier la méthodologie de compte-rendu trimestriel utilisée pour pouvoir à terme mieux utiliser l’argent public et de proposer de nouvelles et meilleures propositions pour le PDI 2011, en particulier en organisant de manière pérenne la participation des allocataires et des professionnels à l’évaluation des dispositifs mis en place.

La politique que nous menons dans le cadre du Plan Départemental d’Insertion est le pendant obligé des actions que nous mettons en place pour augmenter le nombre d’emplois sur Paris. Nous montrons dans nos actions quotidiennes que nous tenons les deux bouts de la chaîne. Mais permettez-moi d’être inquiet de la nécessaire augmentation, surtout en période de crise, des dépenses d’insertion sans compensation de l’Etat, alors même que celui-ci envisage pour bientôt la création du RSA Jeunes.

Monsieur le Président, mes cher-e-s Collègues, pour l’heure en tous cas, félicitons-nous du travail accompli par les travailleurs sociaux de l’APASO, avec des résultats qui ont dépassé nettement les engagements qui étaient les leurs à l’origine.

Aucun commentaire: