11 juin 2013

Flash Infos Compte-Rendu de Mandat - Bilan des attributions des accueils pour personnes âgées





Monsieur le Maire, mes chères collègues,





A Paris, les personnes âgées de plus de 60 ans représentent environ 1/5  de la population parisienne. Proportionnellement moins nombreux dans notre capitale que dans l’ensemble de la France métropolitaine, où ils représentent plus de 22%, la situation financière des seniors reste toutefois plus préoccupante à Paris qu’ailleurs. Il existe, en effet, de fortes disparités de revenus, Paris comptant à la fois des seniors bénéficiant de revenus importants mais aussi des personnes âgées pauvres : 13 % des ménages de plus de 60 ans vivent sous le seuil de pauvreté à Paris, contre 11 % en Ile-de-France et 10 % en France métropolitaine. A cela s’ajoute le prix d’un foncier particulièrement élevé dans notre ville faisant qu’une personne âgée sur cinq est locataire du parc social et 12,5 % des personnes inscrites au fichier des demandeurs de logements sociaux ont plus de 60 ans. Si les bailleurs sociaux ont su, depuis quelques années, mieux prendre en compte la perte d’autonomie dans le parc social il n’en va pas de même dans le parc privé où un tiers des parisiens âgés vivent dans des logements inaccessibles. Or, on le sait, la question du logement et de son adaptation est déterminante dans le vieillissement. Le logement ne doit pas constituer un handicap de plus pour les personnes en perte d’autonomie liée à l’âge.

C’est pourquoi, notre municipalité a souhaité, dès 2001, intensifier et diversifier son offre d’hébergement pour les personnes âgées, autonomes ou dépendantes, afin d’offrir des solutions adaptées aux besoins quotidiens de nos aînés.

Le CASVP gère un parc de 124 résidences pour personnes âgées ce qui représentent 5729 logements. Ces logements sont tous accessibles, abordables, dans un environnement sécurisant, affiliés à des services de soins infirmiers à domicile, bien souvent avec des services collectifs comme un restaurant et surtout en prise avec la réalité sociale de leur quartier. Ils sont de véritables retardateurs de la perte d’autonomie car on sait que 80% des chutes sont faites dans des logements inadaptés, que l’inaccessibilité confine à l’isolement, que la cherté des loyers entraîne l’abandon des soins,… et que tout cela précipite dans la dépendance. Ce parc est donc à chérir et c’est ce que nous faisons, j’en prends pour exemple le chantier de la résidence rue du Faubourg du Temple qui a mobilisé grandement les fonds du CASVP.

Cela passe aussi par le financement de 2 200 places nouvelles en EHPAD portant à 7 000 places le total. Citons pour l’exemple le très bel EHPAD du 13e Annie Girardot, récemment livré. Il faut aussi compter dans cet effort les travaux de restructuration que nous menons dans nos EHPAD pour améliorer en terme de bienveillance architecturale l’accueil des personnes âgées et des personnels. J’ai en mémoire les chantiers d’Anselme Payen dans le 15e ou encore celui d’Harmonie, à Boissy Saint Léger.

Cependant, malgré nos efforts, l’offre parisienne en structure d’hébergement reste encore inférieure à la demande qui se fait de plus en plus grande. La  construction de nouveaux équipements se heurte, effectivement, à la réalité parisienne qui est marquée par la rareté du foncier parisien et son coût élevé. De ce fait, ce qui est rare étant prisé, nous devons à celles et ceux qui les sollicitent une parfaite garantie de l’égalité et de la justice du traitement de leur demande.

Afin de garantir la transparence et l’objectivité des procédures d’attribution de ces places d’hébergement, une instance pluraliste et collégiale a été créée pour les résidences et un état des lieux de l’usage de nos places en EHPAD est porté à la connaissance des élus parisiens
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A l’instar de ce qui a été réalisé en 2001 pour les logements sociaux relevant du contingent du Maire de Paris, le Conseil de Paris a voté en février 2010 la création d’une Commission pour l’Entrée en Résidence (CER). Chargée d’émettre un avis sur les candidatures sélectionnées pour l’admission en résidences appartements ou résidences services du CASVP, la Commission propose un ordre de priorité au directeur général du CASVP, seul habilité réglementairement à prononcer les admissions. En se basant sur des critères qui sont essentiellement liés à l’urgence sociale de la demande (inadaptation du logement, perte du logement, décohabitation voulue ou subie, taux d’effort dans le logement actuel trop important, souhait de rester dans son arrondissement), la Commission participe d’une plus grande équité de traitement dans l’accès à l’hébergement à Paris. 5 141 candidats ont sollicités des places en résidence et 517 se sont vu admis en résidence. Leur profil ? plus de 60% avec des ressources inférieures à 1000 euros mensuels, dont 20% inférieur à 750 euros. Près de 75% d’entre eux sont donc pris en charge par l’aide sociale légale.

En ce qui concerne les EHPAD, l’attribution ne peut pas être guidée que par des critères sociaux, mais également médicaux. En effet, on le sait, la charge en dépendance de ces établissements est de plus en plus élevée, donc il faut prendre en compte l’avis des équipes médicales et para médicales sur l’aptitude de l’établissement à prendre en charge la personne. Ceci dit, 478 admissions ont été prononcées en 2012, pour des demandeurs âgés en moyenne de 85 ans avec un délai d’admission de 23 jours. Je tiens également à souligner deux solidarités à l’œuvre à travers les EHPAD. Tout d’abord, une solidarité sociale puisque 60% des admis bénéficient d’une prise en charge à l’aide sociale légale, et c’est bien là le rôle d’une collectivité locale de fournir ce service quand on connaît le prix de la dépendance (et il faudrait que toutes s’en souviennent). Et une solidarité régionale enfin puisqu’un quart des admis sont franciliens dans nos EHPAD franciliens : quand nous investissons hors les murs, nous ne le faisons pas que pour nous-mêmes mais pour un développement harmonieux et partagé de la métropole.

Monsieur le Maire, mes cher-e-s collègues, se faire l’écho de la transparence dans notre politique d’accueil et d’hébergement des seniors âgées dans la capitale est l’occasion de montrer que le budget du CASVP est bien utilisé pour les parisiens qui en ont le plus besoin. Mais c’est aussi montrer que nous faisons de cette politique l’enjeu d’une avancée en âge la moins stigmatisante possible. C’est l’occasion de rappeler dans son logement, on peut vieillir moins vite, mais cela dépend des murs.

1 commentaire:

Construction Ehpad a dit…

Bien qu’il reste beaucoup à faire, je félicite déjà toutes les personnes qui ont participé et qui participent actuellement à la réalisation de ce projet. C’est une bonne idée d’avoir mise en place une instance pluraliste et collégiale pour la sélection des seniors à admettre en Construction Ehpad et en résidence seniors.