17 novembre 2009

La mixité sociale en débat !


Ce matin a eu lieu le Conseil d’Administration de Paris Habitat, anciennement l’OPAC de Paris, dont je suis membre. Ce dernier a abordé beaucoup de questions en particulier celle de la mission sociale de l’office.

La mission d’un bailleur social est d’avoir un œil attentif à l’accession au logement pour les classes moyennes, populaires, les femmes, les personnes âgées et en situation de handicap et surtout d’aider les plus précaires à ne pas se précariser encore plus. C’est donc un vrai partenaire de l’aménagement social de nos territoires.

Cependant, des inquiétudes peuvent naître face aux annonces de Nicolas Apparust, secrétaire d’Etat au logement et à l’urbanisme, qui a décidé de ne plus financer de Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, dont le but est de stabiliser des personnes ayant des difficultés d’insertion sociales et économiques fortes. Il souhaite en effet transférer cette mission au parc social.

C’est d’une part ne pas connaître la nécessité qu’il y a à faire de l’insertion dans un lieu d’hébergement transitoire et d’autre part vouloir évincer du parc social une grande partie des classes moyennes, ce qui pose un vrai problème pour la mixité de nos territoires.

Cela rejoint une autre inquiétude forte, celle sur la nouvelle gouvernance d’Etat que Apparust veut mettre en place pour distribuer les places d’hébergement en structures sociales. A vouloir créer une commission qui désignera les candidats au lieu de laisser faire les associations gestionnaires de centres d’accueil, on va limiter les structures innovantes pour profil spécifique (chacun devra faire une structure light pour pouvoir accepter n’importe quel type de population). Et je ne vous parle même pas de l’usine à gaz que cela va être pour la transmission des informations, pour respecter le secret social, pour courir après les candidats, pour gérer les urgences…

Espérons que les grandes collectivités locales seront assez puissantes pour faire entendre la nécessité de faire rebrousse chemin sur ces questions…

2 commentaires:

PHD a dit…

Bonjour Gauthier,
"La mixité sociale en débat !" sujet très intéressant, mais pas à n'importe quel prix !
Surtout quand Paris-Habitat précarise ses propres locataires en voulant les expulser, sous des motifs douteux.
Pour reprendre à bon compte leurs anciens baux (à loyers modérés), avec des augmentations conséquentes pour les nouveaux entrants.
Laissant sans domicile les anciens locataires.
PHD

Gauthier Caron-Thibault a dit…

Bonjour,
Je n'ai pas besoin de connaître l'adresse pour répondre à cette question. Quand Paris Habitat conventionne un immeuble, il laisse en place les occupants si l'occupation est dite harmonieuse (pas de suroccupation) ou alors il leur propose un logement social dans le cadre d'un échange. Concernant les loyers, si les locataires sont au dessus du plafond de ressources du logement social, ils sont maintenus au prix d'entrée, peu importe le niveau (on ne va pas faire payer aux locataires la chance d'intégrer le parc social). Si ces locataires sont en dessous des plafonds, leur loyer est baissé et ajusté. Concernant l'occupation, les logements sociaux sont censés etre des résidences principales: 8 mois d'occupation par an. Donc, si qq utilise un logement devenant social comme une location de pied à terre, alors oui, il en perd l'usage via une expulsion pour que ce logement soit réattribué.
Ces règles sont appliquées par tous les bailleurs car c'est soit la loi, soit la décision du Conseil d'Administration de Paris Habitat.
Je précise enfin que les immeubles rachetés occupés et conventionnés vivent un taux de turner total en 8 ans à peu près, cad qu'en 8 ans les locataires de l'époque ont déménagé souvent grace à la proposition d'un logement plus adapté à leur situation.
Il faut arreter de dire que ce système laisse sans domicile les locataires en titre et de bonne foie quand un immeuble est racheté par un bailleur.
Cordialement,
GCT/