11 octobre 2010

La nuit qui brûle n’est pas la nuit qui dort, qui s’amuse ou qui travaille.


Au croisement de la rue Charlot et de la rue du Perche...

Difficile de comprendre ce qu’il peut y avoir dans la tête des personnes qui sont à l’origine ces derniers jours des incendies de deux-roues dans l’arrondissement. Trois incendies la nuit du 29 au 30 septembre (rues de Poitou, Pastourelle et des Coutures Saint Gervais), un quatrième (rue du Perche) dans la nuit de samedi à dimanche et un cinquième (rue Pastourelle), cette nuit...

Mais cette fois-ci l’incendie a été plus grave. Rez-de-chaussée et premier étage sont partis en fumée et la façade a été noircie jusqu’au toit quasiment. Pas de dégâts humains cette fois-ci. Mais la prochaine fois ?

La prochaine fois, pourrons nous compter sur un commissariat mieux fourni qui pourra enfin assumer toutes ses missions ? Aujourd’hui, le commissaire fait ce qu’il peut avec ce qu’il a et autant dire qu’il n’a plus grand-chose. 22 personnes en moins à son effectif. Le Maire du 3e a écrit au Ministre de l’Intérieur, aucune réponse pour l’instant. Et ce ne sont pas les caméras qui vont régler le problème : elles n’interviennent qu’a posteriori et ne servent que si une équipe a les moyens de mener une enquête. Ce qui est loin d’être le cas pour le moment.

Peut-être une police de proximité ou une autre forme de médiation qui pourrait assurer une présence humaine le soir, sans pour autant assurer les mêmes fonctions que la police nationale ? Je crois aujourd’hui que le sujet doit être posé sur la table.

Nos quartiers ont déjà du mal à aborder la question du traitement de la vie nocturne pour que l’on puisse se passer d’apporter très vite une réponse à ces problèmes de délinquance au risque de voir ces évènements se télescoper avec les Etats Généraux de la Nuit, voulus par Bertrand Delanoë. Le seul point de connexion entre les deux sujets pour moi est le fait qu’une rue « animée » est une rue qui n’incite pas à ce genre de délinquance. Je ne crois pas que le lien entre quartier festif et la délinquance soit véritable et systématique.

Les Etats Généraux de la Nuit, qui se tiendront sous la houlette de Mao Peninou, adjoint au Maire de Paris, les 12 et 13 novembre, devront permettre de définir une manière de conjuguer la nuit qui repose, la nuit qui travaille et la nuit qui amuse. Ils répondent à une situation de tension entre ces trois publics différents qui fort légitimement cherchent à faire valoir leur point de vue. Il n’est pas question d’attendre de ses Etats Généraux des réponses au dossier de la sécurité.

Sur cette « nouvelle conjugaison », je ne crois pas au processus d’interdiction mais beaucoup plus à une présence humaine qui pourrait d’une part calmer un certain nombre de braillards qui ne peuvent s’empêcher de boire un verre sans se gueuler dessus (permettez-moi cette expression tant cette attitude m’énerve au plus haut point) et d’autre part d’apporter une légitime réponse à celles et ceux qui ont besoin de la nuit pour dormir sans pour autant restreindre cette réponse à une réponse policière…

Sur les autres attitudes qui n’ont pas besoin de réflexion, de médiation, d’Etats Généraux ou autres, je veux parler des infractions pures et simples à la loi, on ne peut que se mettre d’accord sur le fait que cette loi doit-être appliquée, les mairies d’arrondissement devant aussi s’en saisir en sachant démêler les ronchons des vrais cas de désagrément (ce qui implique un modus operandi à trouver avec la police et les riverains). Ce que nous faisons régulièrement à la mairie du 3e en cherchant à apporter une réponse quand les riverains nous contactent. Mais reconnaissons-le, sur tout Paris, nous manquons d’une ligne directrice dans ce domaine. C’est pourquoi j’attends beaucoup de ses Etats Généraux.

Ne confondons pas deux dossiers qui ne doivent pas être traités de la même manière. Si d’un côté, nous avons une exigence politique de retour de l’Etat dans les missions qui sont les siennes pour la sécurité des uns des autres, nous devons d’un autre côté traiter la question de la nuit dans ce qu’elle a de multiples sans pour autant se laisser prendre dans une dynamique sécuritaire.

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Communiqué de presse de la Mairie du 3e

Deux nouveaux incendies criminels ce week-end dans le 3e :

Pierre Aidenbaum, Maire du 3e dénonce sévèrement ces actes répréhensibles
et présentera un voeu ce soir au Conseil d’arrondissement afin de demander au
Préfet de Police des moyens supplémentaires pour identifier au plus vite le ou les
auteurs de ces incendies et lutter plus efficacement contre la délinquance.

Plusieurs incendies criminels ont eu lieu ces derniers jours dans le 3e, visant à chaque fois des emplacements deux-roues.

Jeudi 30 septembre : des individus ont mis le feu à une quinzaine de scooters
dans deux rues du 3e, rue des Coutures Saint-Gervais, et rue Pastourelle,
provoquant d’importants dégâts sur les façades de plusieurs immeubles.

Ce week-end, dans la nuit du samedi au dimanche, un incendie a ravagé
plusieurs motos et scooters rue du Perche. La façade d’un immeuble au rez-dechaussée,
un magasin de chaussures, ainsi qu’une galerie d’art ont été
sévèrement endommagées.

Enfin dans la nuit du dimanche au lundi, huit scooters et un véhicule de tourisme
ont été la cible d’un incendie rue Portefoin, causant des sinistres importants sur la
façade de l’immeuble abritant la Bibliothèque municipale Marguerite Audoux.

Le Maire du 3e, qui s’est rendu sur les lieux du sinistre, dans la nuit du samedi au
dimanche, apporte tout son soutien aux riverains touchés directement par ces actes
criminels.

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