25 octobre 2010

Expulsion de Jeudi Noir, le lendemain du jugement? Une justice de classe? Et oui, madame la Marquise...



C’est une véritable honte, que l’expulsion des jeunes de Jeudi Noir occupant l’hôtel particulier dit de la Marquise, place des Vosges.

En guise de Marquise, il s’agit plutôt d’une propriétaire, certes âgée, mais qui ne l’a pas toujours été et qui depuis environ 40 ans a laissé ce bien vide alors qu’il pourrait utilement servir à loger celles et ceux qui en ont le plus besoin.

Mais ce comportement particulier a déjà été dénoncé à plus d’une reprise, par plus d’une personne, demandant à ce qu’en France on réfléchisse à de nouvelles bases pour le droit de propriété. Il est certes sacro-saint mais comme dans d’autres pays, nous pourrions envisager que le fait de ne rien faire de sa propriété ne soit pas reconnu et accepté, comme en Allemagne où cela est un délit.

Cette fois-ci, c’est l’action et la réponse de l’Etat que nous dénonçons.

Le jugement condamnait à l’expulsion et au paiement d’une indemnité d’occupation de 100 000 euros versée directement à la propriétaire, qui disons le tout net n’en a nullement besoin.

L’expulsion, elle est effectivement de droit, même si je continue à penser que ces militants ont eu raison d’agir ainsi, d’ailleurs comme la Cour d’Appel qui les a condamnait. Cependant le concours de la force publique vient du Préfet de Police, du représentant direct de l’Etat.

Le lendemain de la décision de justice confirmant l’expulsion, le Préfet de Police organisait leur expulsion. Sur d’autres sujets, on connaît l’Etat beaucoup moins rapide, mais sur celui-ci il nous bluffe par sa capacité de réaction.

Justice de classe ? Sans doute. Comme tout ce que fait notre gouvernement aujourd’hui. Mais ne nous étonnons pas cette décision reflète bien l’esprit de Benoist Apparu : diminution du budget social de l’aide à la pierre, taxation des locataires des bailleurs HLM, fin de la rétroactivité des allocations logement. Qu’on ne nous dise plus que les pauvres et les précaires ne sont pas les cibles de ce gouvernement.

En attendant un rendez-vous que nous pouvons nous donner dans quelques mois, dans un an, dans dix ans, pour voir si la propriétaire de cet hôtel souffrait vraiment de l’impossibilité d’utiliser son immeuble, rendez-vous est donné ce soir à tout-e-s celles et ceux qui veulent que reste en France une vraie politique du logement, pour les précaires, les classes moyennes, les étudiants…

RDV ce soir 18h devant le 11bis, rue de Birague.


Les principales réactions à cette expulsion


Le site de Jeudi Noir

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous préférez sûrement la justice rendue par Paris Habitat qui refuse régulièrement d'expulser les locataires qui sont à l'origine de troubles répétés de voisinage, et ce malgré moultes témoignages à charge?

Je suis désolé mais la justice est souveraine dans notre pays. Elle a rendu une décision il faut l'appliquer. Il y en a vraiment marre de ces politiques qui critiquent la justice, évitant ainsi de faire face à leurs responsabilités.

Le problème n'est pas que ces personnes soient expulsées. Le problème, c'est qu'elles en soient arrivées à occuper ce logement en toute illégalité. Qu'attendez vous pour faciliter la construction de logements dans Paris? Il n'y a pas assez de logements, cela fait des décennies qu'on en parle et pourtant presque rien ne bouge. Il y a moins de 1.000 logements construits chaque année dans Paris. Pourtant, il y a plein de terrains vides, appartenant souvent à des administrations ou des entreprises publiques. Pourquoi est ce que la Mairie de Paris ne les réquisitionne pas pour les vendre à des promoteurs? Cela remplirait les caisses de la Mairie et cela permettrait à de nouveaux logements de voir le jour. On en a marre de payer plus de 1.000€ pour le moindre 2p et 1.500€ pour un 3p!

Alors remuez vous au lieu de taper sur la justice qui ne fait qu'essayer de maintenir un semblant d'ordre dans notre pays. Faites construire des logements neufs et pas uniquement du HLM! Cela permettra de faire baisser un peu les prix au lieu de contribuer à la raréfaction de l'offre avec les rachats sauvages d'immeubles entiers!

Gauthier Caron-Thibault a dit…

Cher Anonyme,
Paris Habitat diligente régulièrement des procédures judiciaires pour troubles de bon voisinage. Les bailleurs sociaux, contrairement à une idée répandue, n'hésite pas à expulser après que toutes les voies de régulation (valables aussi dans le secteur privé!) ont été épuisées et que du coup les locataires sont considérés comme de mauvaise foi: non paiement des loyers et des échéanciers de dettes, mauvaise occupation après mise en garde, jouissance non paisible...
Je crois, cher Anonyme, que vous ne devez nullement suivre (ou partager?) les résultats de la politique parisienne en matière de logement: financement de 70 000 logements sociaux de 2001 à 2014, prêt paris logement,... et surtout puisque vous vous en plaignez 10% de la ville de Paris (les fameuses ZAC) mis en chantier pour y faire entre autres du logement social et du logement privé!

Vous nous proposez entre autres quelque chose qui n'est pas possible juridiquement...

Réquisitionner ne veut pas dire devenir propriétaire, on ne peut donc les vendre par la suite. IL faudrait faire une expropriation, ce qui a un cout: celui du marché. Donc inefficace.

Cependant, la question des loyers exorbitants est véridique. Mais pour les encadrer, vous n'êtes pas sans savoir qu'il faut une loi pour encadrer les loyers à la relocation. Et que cette loi, nous l'avons déposé sous forme d'amendements au budget de finance. Libre au gouvernement de l'accepter...

Pour finir, cher Anonyme, je crois que vous vivez très mal le fait que votre immeuble ait été racheté par Paris Habitat. Je peux le concevoir. Cependant, des opérations de rachat (à l'amiable bien souvent, et non sauvage!) comme la vôtre arrive régulièrement sur Paris et des plaintes de la sorte sont assez rares... Pour la simple raison que Paris Habitat met à votre disposition des interlocuteurs pour répondre à vos questions et résoudre avec vous vos problèmes. Je ne sais pas si vous l'avez fait (je n'ai pas l'adresse de votre immeuble) mais je ne doute pas que des réponses ont du vous etre apportés.

En définitive, généralement les plaintes vont plutôt bon train contre la gestion des syndics privés plus que contre la gestion des bailleurs sociaux...

Gauthier Caron-Thibault a dit…

Cher Anonyme,
Paris Habitat diligente régulièrement des procédures judiciaires pour troubles de bon voisinage. Les bailleurs sociaux, contrairement à une idée répandue, n'hésite pas à expulser après que toutes les voies de régulation (valables aussi dans le secteur privé!) ont été épuisées et que du coup les locataires sont considérés comme de mauvaise foi: non paiement des loyers et des échéanciers de dettes, mauvaise occupation après mise en garde, jouissance non paisible...
Je crois, cher Anonyme, que vous ne devez nullement suivre (ou partager?) les résultats de la politique parisienne en matière de logement: financement de 70 000 logements sociaux de 2001 à 2014, prêt paris logement,... et surtout puisque vous vous en plaignez 10% de la ville de Paris (les fameuses ZAC) mis en chantier pour y faire entre autres du logement social et du logement privé!

Vous nous proposez entre autres quelque chose qui n'est pas possible juridiquement...

Réquisitionner ne veut pas dire devenir propriétaire, on ne peut donc les vendre par la suite. IL faudrait faire une expropriation, ce qui a un cout: celui du marché. Donc inefficace.

Cependant, la question des loyers exorbitants est véridique. Mais pour les encadrer, vous n'êtes pas sans savoir qu'il faut une loi pour encadrer les loyers à la relocation. Et que cette loi, nous l'avons déposé sous forme d'amendements au budget de finance. Libre au gouvernement de l'accepter...

Pour finir, cher Anonyme, je crois que vous vivez très mal le fait que votre immeuble ait été racheté par Paris Habitat. Je peux le concevoir. Cependant, des opérations de rachat (à l'amiable bien souvent, et non sauvage!) comme la vôtre arrive régulièrement sur Paris et des plaintes de la sorte sont assez rares... Pour la simple raison que Paris Habitat met à votre disposition des interlocuteurs pour répondre à vos questions et résoudre avec vous vos problèmes. Je ne sais pas si vous l'avez fait (je n'ai pas l'adresse de votre immeuble) mais je ne doute pas que des réponses ont du vous etre apportés.

En définitive, généralement les plaintes vont plutôt bon train contre la gestion des syndics privés plus que contre la gestion des bailleurs sociaux...

Anonyme a dit…

Vous avez l'air très convaincu de ce que vous avancez mais la réalité est malheureusement bien différente. Malgré des dizaines de courriers et des témoignages à ne plus savoir qu'en faire, Paris Habitat refuse toujours d'expulser les voisins qui causent des troubles dans mon immeuble.

Lorsque l'on demande pourquoi aux représentants de Paris Habitat, ils répondent :
1/ c'est la responsabilité du locataire (ce qui est absolument faux)
2/ on n'expulse pas pour des troubles de voisinage
3/ le dossier est au contentieux et on n'a pas de nouvelles (cela fait déjà deux ans, ils sont rapides au contentieux)

Si je n'avais pas de troubles, je ne serai pas énervé comme je le suis. C'est très frustrant de voir que l'on paye un loyer au prix du marché et que l'on peut se faire pourrir la vie jour et nuit par des voisins qui ne respectent rien alors qu'on leur file un superbe appartement au tiers du prix du marché! Et se rendre compte que Paris Habitat ferme les yeux là dessus, c'est vraiment honteux. Ne me parlez pas des interlocuteurs désignés, ils répondent de manière très aléatoire aux courriers, une fois sur 3 ou 4, jamais ou presque dans le délai de 21 jours... C'est cela la réalité de Paris Habitat cher monsieur, que vous le veuillez ou non. Si vous ne me croyez pas, allez interroger quelques concierges, elles vous décriront leur enfer au quotidien.

Gauthier Caron-Thibault a dit…

Monsieur,

Ce blog est fait pour parler politique et pas de votre situation individuelle et personnelle.
Si vous préférez, merci de m'adresser un mail.
Sans donnée relative à votre adresse, nous parlons vous et moi dans le vide.

GCT/

Anonyme a dit…

Cher monsieur,

La politique, ce n'est pas des grands discours mais une réalité. Vous parlez d'un fait précis. Je vous y réponds en vous apportant mon témoignage et ma réalité. Désolé si cela ne correspond pas à votre point de vue mais c'est ma réalité.

Je n'ai pas de grands espoirs quand à votre capacité à régler ma situation personnelle. Sans remettre en cause votre bonne volonté, il y a malheureusement un certain nombre de personnes dans l'exécutif parisien et chez Paris Habitat qui n'ont que faire de ce genre de problèmes. J'ai déjà alerté un certain nombre d'élus de droite et de gauche qui m'ont dit avoir alerté Paris Habitat à chaque fois et la seule avancée fut que j'ai reçu un courrier de Paris Habitat m'indiquant qu'ils avaient demandé aux voisins de respecter le réglement. Quelle avancée! Sauf que les voisins en question, ce genre de courriers, cela ne leur fait ni chaud ni froid, certains le vivent même comme un encouragement à continuer dans la mesure où ces courriers racontent toujours la même chose et qu'il ne se passe jamais rien de plus derrière...

Je réagis donc sur votre blog pour vous indiquer que la réalité est un peu différente de celle que vous semblez vivre et porter.

Je ne pense pas que je vous laisserai mes coordonnées, je n'ai pas confiance, on ne sait jamais entre quelles mains ça peut tomber. Certaines personnes à la Mairie de Paris et à Paris Habitat sont très bavardes et ont vite fait d'évoquer des situations personnelles sans aucune précaution, j'en ai fait l'amère expérience. J'ai reçu des menaces directes de voisins après avoir eu le malheur d'oser me plaindre à Paris Habitat, j'estime avoir fait ma part du chemin en dénonçant leurs agissements, ce n'est pas à moi de faire respecter la loi et le règlement intérieur. Les gens signent un bail avec des règles. A partir du moment où ils enfreignent ces règles au quotidien pendant des mois, Paris Habitat doit les expulser. Or il refuse...

Je vous encourage vivement à mener votre enquête sur le terrain, à aller rencontrer les gardiennes d'immeuble, vous verrez, c'est édifiant...