01 septembre 2008

Quand on vous disait que c’était historique…


3 jours, dernier week-end du mois d’août, la Rochelle… Landerneau socialiste par excellence, ce moment de retrouvailles cordiales, pour ne pas dire plus ou moins, est le marronnier par excellence des journalistes qui, à mon avis, écrivent dès fois les scénarios de nos histoires avant nous…

Et là cette fois-ci, chapeau pour celui qui aura pu écrire notre histoire pour ces 28, 29 et 30 août !

On avait promis que l’adoption de notre nouvelle déclaration de principes serait un moment d’une importance idéologique dans notre parti, on avait juré que maintenant il fallait nous mettre au travail pour que cette mutation ne reste pas lettre morte, et bien là, ils ne sont pas déçus ! Car si certains disent que le PS sort de ses Universités affaiblies, c’est qu’ils donnent trop d’importance au corps intermédiaire journalistique.

En effet, il y a certes ce que l’on dit, les trahisons, les citations chansonnesques, les chemises totalement mouillées, les déjeuners pris ici et les cafés pris à côté, les « merci et à l’année prochaine », le rouge lillois, les accents marseillais,… et puis il y a les faits qui se passent et qui donnent lieu à ces interprétations.

Et puisque jusqu’à maintenant, un article ne reste qu’un commentaire d’une action, il est parfois bon de se pencher sereinement sur l’action en elle-même…

Mon courant, Socialisme et Démocratie, a poussé à la roue depuis notre défaite présidentielle pour que nous nous dotions d’une envie sans précédent de renouer avec les intellectuels, de parler avec les syndicats, de travailler avec les associations, afin de faire honneur à notre nouvelle déclaration de principes en lui donnant un programme politique consistant et répondant au besoin de gauche qui se fait sentir ici et là.

Dès lors, nous faisions le choix assumé de mettre de côté (certes jamais pour trop longtemps) la question de savoir qui nous représenterait pour combattre la droite. Plusieurs raisons à
cela sur lesquels on ne reviendra pas ici, tant ce n’est pas le but du post.

Et cette démarche séduit, plait, attire. Des convergences se créent entre les deux camps qui ont été des acteurs principaux de la tension de la consultation interne du TCE : nous et les « fabiusiens ». Loin de l’étrangeté ou du manque de cohésion que certains plaident, je vois là l’attitude respectable de deux partisans du progrès social qui souhaitent ne pas perdre de vue leur objectif. Jaurès et Guesde sont bien restés dans le même parti après leur controverse de 1900.

Et cette démarche créé un intérêt. C’est le retour flamboyant, il faut bien le dire de Martine Aubry sur la scène politique du Parti Socialiste et de la Gauche. Oubliée par certains, enterrée par d’autres, il s’avère que son nom est terriblement associé à des réformes phares et symboliques du gouvernement Jospin pour l’installer au deuxième rang.

Sa proximité idéologique avec l’analyse que nous faisions de la construction européenne et son choix positif similaire au nôtre a bien sûr fait se multiplier les contacts, arrivant ainsi à une fusion de nos deux contributions déposées identitairement pour notre actuel congrès.

Mais une fusion pourquoi ? pour mener à bien notre objectif de refonte du parti mais dans le sens du réformisme que nous avons en commun donc en formant un axe majoritaire.

Nous aurions pu en rester là. Aller au combat. Sans doute être minoritaire, peut-être majoritaire. Mais nous ne sommes pas les seuls en face et il serait idiot de sous-estimer le Maire de Paris ou la Présidente de Poitou-Charente.

Alors, comme à chaque congrès, il faut constituer une majorité… et neutraliser une potentielle minorité. Et celle qui est visée, c’est celle qui redonne vie aux relents gauchisants de notre parti. L’ancien premier ministre le plus jeune de la 5ème République a sa place au PS et a encore de puissants réseaux. 20 ou 25% sur une ligne orthodoxe de gauche, nous mettaient certes au centre du parti, flanqué du social-libéralisme et de la démocratie participative de l’autre côté, donc en position d’arbitre et non plus de meneur. Or, pour mener à bien notre démarche, il faut mener, emmener, démener et ramener nos camarades vers une social-démocratie assumée.

Donc, aucune raison de dire non aux fabiusiens s’ils veulent venir sur notre ligne, acceptant notre méthode et nos positions. D’autant que cela clôt, sans pour autant effacer, un évènement tragique de notre histoire collective (le non respect du choix des militants) sans tomber dans la caricature des expulsions explosives et que cela ne donne plus d’entrée à la gauche de la gauche au sein du PS. Et c’est quand même pas plus mal dans un moment politique où cette dernière est décharnée et où le NPA commence à poindre le bout de son nez.

Alors, on parle de problème de cohésion dans cette alliance. Peut-être attendait-on uniquement d’allier des gens d’accord (dans ce cas qu’est-ce qu’un courant si ce n’est l’expression de divergence) ? Peut-être aurions-nous dû rejoindre celui qui dit que nous sommes si proches (mais qui ne veut pas de nous quand nous l’appelons et qui se dit rassembleur) ? Peut-être alors devons nous y aller seul, ou avec la Ligne Claire (mais la politique n’est pas un témoignage) ?

Non, je crois que nous devons savoir vraiment ce que nous voulons faire ces trois prochaines années avec notre famille politique et voir comment l’objectif est réalisable. Pour moi, c’est simple, je veux gagner ce congrès, pour mon parti et pour les prochaines échéances à venir.

Je ne dis rien encore sur les autres candidat-e-s et alliances qu’eux aussi engendrent, mais cela va venir… Le jour de dépôt des motions est le 23 septembre. Uniquement…

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