Il est plutôt sain pour le Parti Socialiste de ne pas considérer comme futile la révision de sa déclaration de principes. Depuis maintenant 100 ans, 3 révisions ont eu lieu sur ce texte datant de 1905. Si on se penche un peu sur les dates respectives, on se rendra compte que ces révisions ont toujours eu lieu dans des moments de crises identitaires vécues collectivement par les socialistes de l’époque : 1945 tout d’abord après l’Occupation après l’horreur humaine et idéologique, 1969 après la révolte politique de mai 68 et 1990 après nos dix premières années d’exercice du pouvoir sous la 5ème République.
Aujourd’hui, en 2008, qu’est ce qui fait donc que nous vivons une crise identitaire forte ? Une financiarisation et une mondialisation de notre économie, une Europe qui s’impose, le développement durable qui devient une exigence citoyenne, des nouvelles aspirations à plus de libertés individuelles dans un cadre toujours collectif, et enfin, et surtout, la fameuse phrase de Lionel Jospin qui a sonné comme un coup de tonnerre dans une pensée parfois trop étatiste "l'Etat ne peut pas tout". Face à cela, notre texte de base, notre déclaration de principes parle d’espérances révolutionnaires, de planification, opposition de classes, désarmement général,…
Le texte qui nous est proposé est à ce titre de bonne facture et il a d’ailleurs retenu l’unanimité des membres de notre Bureau National, donc de toutes les familles politiques qui forment le socialisme aujourd’hui.
En plus d’une défense vigoureuse de la laïcité et des libertés individuelles, ce texte consacre une certaine forme de social-démocratisation de notre idéal. En levant toutes les aspirations révolutionnaires, en rejetant tout vocabulaire marxiste, nous adoptons enfin une relation décomplexée avec le monde du travail et surtout avec le monde de l’entreprise. De surcroît, nous faisons nôtre une revendication qui a fini d’émerger pour s’imposer dans les consciences, à savoir la préservation des ressources pour continuer à pouvoir produire demain. C’est le sens de l’expression qui peut paraître lourde d’économie sociale et écologique de marché.
Dans cet univers totalement symbolique que dessine une Déclaration de Principes (maintenant, il faudra voir nos débats et nos propositions…), cette évolution a retenu particulièrement toute mon attention car cela signifie que nous ne nous enfermons plus dans le débat obsolète « relance de l’offre versus relance de l’offre », que nous allons maintenant pouvoir regarder ce qu’il se passe ailleurs en matière de recherche, d’innovations, de formation avant d’agir et qu’enfin la notion d’initiatives individuelles fait son entrée dans notre répertoire (ce qui est un comble dans un pays qui a son tissu économique fait de PME et de TPE…)
Je suis donc plutôt … fier ? content ? soulagé ? non, serein d’être dans un parti qui, débat après débat, évolue vers une modernité assumée et de gauche car toujours avec pour objectif l’émancipation de chacun et la justice pour tous dans le respect de la liberté et la recherche de l’égalité.
Donc, avis favorable!
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