Le Congrès du Parti Socialiste s'ouvre et mon courant, Socialisme et Démocratie, s'est divisé sur le fait de savoir quel candidat nous devions collectivement soutenir.
Pour ma part, j'ai fait le choix de Martine Aubry et les enjeux sont assez importants pour que je prenne quelques instants pour en donner les raisons.
Beaucoup ont considéré que la place naturelle des militants de Socialisme et Démocratie était derrière Bertrand Delanoë. Ce raccourci est peut-être un peu… court et, à mon sens, souffre de quelques impossibilités.
En effet, Bertrand Delanoë n'est pas seul dans ce congrès : il est avec François Hollande. Cette alliance est pour moi un repoussoir car elle porte en elle la promesse de la reconduction de ce que je ne souhaite pas pour mon parti et que nous avons vécu ces dernières années : l'absence de rénovation concrète de la vie publique, l'absence d'une direction capable de transcender nos divergences, l'absence de réflexion sur la place du Parti dans la société contre le gouvernement,… Une absence qui fait que nous gagnons toutes les élections locales sur du rejet de la droite mais que nous perdons l'élection présidentielle sur un vide politique qui perdure.
C'est aussi un certain rapport au parti qui m'a surpris. En effet, la campagne interne de Bertrand Delanoë s'est faite nom par nom, individu par individu, ce qui l'amène à présenter 6 pages de signataires avec sa motion. Beau trophée, peut-être, mais hétérogène. Trop pour être sincère car à nier les courants déjà existants, à refuser les identités des diverses familles du Parti Socialiste et à s'adresser aux gens un par un, on prend le risque de ne faire naître qu'une majorité instantanée qui ne sera liée au Premier Secrétaire que par autant de choses qui liera le Premier Secrétaire à cette majorité, c'est-à-dire rien.
Enfin, car notre analyse de la Gauche nous a amenés à dire qu'il fallait à tout prix éviter de donner à notre parti une inclinaison présidentielle. Cela ne veut pas dire refuser la présidentialisation de notre régime, mais cela signifie libérer le poste de premier secrétaire national de toute obligation présidentielle. Que celui-ci permette de construire, de confirmer ou de renforcer une posture, cela n'est pas niable. Mais que celui-ci serve à asseoir, décupler ou faciliter un destin qui se veut présidentiel, ne correspond pas, selon moi, à l'image du Premier Secrétaire National dont le Parti a besoin dans cette bérézina idéologique, militante et politique. Certain-e-s me disent qu'il nous faut un chef (d'autres y ont ajouté la nécessité d'avoir aussi une ligne) mais je ne peux m'empêcher de penser que le chef d'aujourd'hui n'a pas la même mission et donc pas le même profil que le chef de demain. Si l'un doit reconstruire et unir, l'autre devra porter et gagner. C'est en cela que, pour moi, Bertrand Delanoë se trompe de timing.
Fort de cette analyse, j'ai donc rejoint le collectif qui porte la candidature de Martine Aubry et, pour moi, c'est de cette configuration que le meilleur de notre parti pourra sortir.
Pourquoi ? Essentiellement pour trois raisons.
Tout d'abord, car la méthode de rénovation que nous avons portée se trouve reprise dans la motion déposée par Martine : les Conventions Thématiques pour approfondir par le débat, affiner avec des militants d'autres structures et populariser pour gagner la bataille culturelle ainsi que l'organisation de primaires afin d'investir notre prochain candidat, changeant ainsi profondément la nature de notre parti et notre rapport à l'électorat.
Ensuite, car, pour moi, seul le fait de renouer avec un collectif, productif d'idées, peut vraiment insuffler quelque chose de neuf et de prometteur dans notre parti. Je comprends celles et ceux qui souhaitent « se compter », se retrouver dans une cohérence idéologique sans faille mais je trouve cette cohérence certes intéressante et intellectuellement séduisante mais tellement stérile et sclérosante quand on cherche à associer l'ensemble des militants du Parti Socialiste à nos travaux. Somme toute, c'est d'un collectif de parcours, d'idées et de pensées différentes que pourra émerger une pratique et un programme renouvelés.
Enfin, Martine Aubry est la seule, et je pèse mes mots, la seule à être rentrée dans ce congrès sans avoir annoncer d'ambitions présidentielles, ni en avoir fait le cœur de sa stratégie. Dont acte.
Ce choix n'a pas été facile à faire. Il me coupe de certains camarades avec qui j'ai milité dans ce Parti pour faire avancer notre idéal de réformisme. Mais l'analyse que je porte sur l'état de la Gauche, la déliquescence de notre parti et sur la nécessité d'un fort renouveau m'amène à faire ce choix pour la motion portée par Martine Aubry, Changer à Gauche pour changer la France.
Pour ma part, j'ai fait le choix de Martine Aubry et les enjeux sont assez importants pour que je prenne quelques instants pour en donner les raisons.
Beaucoup ont considéré que la place naturelle des militants de Socialisme et Démocratie était derrière Bertrand Delanoë. Ce raccourci est peut-être un peu… court et, à mon sens, souffre de quelques impossibilités.
En effet, Bertrand Delanoë n'est pas seul dans ce congrès : il est avec François Hollande. Cette alliance est pour moi un repoussoir car elle porte en elle la promesse de la reconduction de ce que je ne souhaite pas pour mon parti et que nous avons vécu ces dernières années : l'absence de rénovation concrète de la vie publique, l'absence d'une direction capable de transcender nos divergences, l'absence de réflexion sur la place du Parti dans la société contre le gouvernement,… Une absence qui fait que nous gagnons toutes les élections locales sur du rejet de la droite mais que nous perdons l'élection présidentielle sur un vide politique qui perdure.
C'est aussi un certain rapport au parti qui m'a surpris. En effet, la campagne interne de Bertrand Delanoë s'est faite nom par nom, individu par individu, ce qui l'amène à présenter 6 pages de signataires avec sa motion. Beau trophée, peut-être, mais hétérogène. Trop pour être sincère car à nier les courants déjà existants, à refuser les identités des diverses familles du Parti Socialiste et à s'adresser aux gens un par un, on prend le risque de ne faire naître qu'une majorité instantanée qui ne sera liée au Premier Secrétaire que par autant de choses qui liera le Premier Secrétaire à cette majorité, c'est-à-dire rien.
Enfin, car notre analyse de la Gauche nous a amenés à dire qu'il fallait à tout prix éviter de donner à notre parti une inclinaison présidentielle. Cela ne veut pas dire refuser la présidentialisation de notre régime, mais cela signifie libérer le poste de premier secrétaire national de toute obligation présidentielle. Que celui-ci permette de construire, de confirmer ou de renforcer une posture, cela n'est pas niable. Mais que celui-ci serve à asseoir, décupler ou faciliter un destin qui se veut présidentiel, ne correspond pas, selon moi, à l'image du Premier Secrétaire National dont le Parti a besoin dans cette bérézina idéologique, militante et politique. Certain-e-s me disent qu'il nous faut un chef (d'autres y ont ajouté la nécessité d'avoir aussi une ligne) mais je ne peux m'empêcher de penser que le chef d'aujourd'hui n'a pas la même mission et donc pas le même profil que le chef de demain. Si l'un doit reconstruire et unir, l'autre devra porter et gagner. C'est en cela que, pour moi, Bertrand Delanoë se trompe de timing.
Fort de cette analyse, j'ai donc rejoint le collectif qui porte la candidature de Martine Aubry et, pour moi, c'est de cette configuration que le meilleur de notre parti pourra sortir.
Pourquoi ? Essentiellement pour trois raisons.
Tout d'abord, car la méthode de rénovation que nous avons portée se trouve reprise dans la motion déposée par Martine : les Conventions Thématiques pour approfondir par le débat, affiner avec des militants d'autres structures et populariser pour gagner la bataille culturelle ainsi que l'organisation de primaires afin d'investir notre prochain candidat, changeant ainsi profondément la nature de notre parti et notre rapport à l'électorat.
Ensuite, car, pour moi, seul le fait de renouer avec un collectif, productif d'idées, peut vraiment insuffler quelque chose de neuf et de prometteur dans notre parti. Je comprends celles et ceux qui souhaitent « se compter », se retrouver dans une cohérence idéologique sans faille mais je trouve cette cohérence certes intéressante et intellectuellement séduisante mais tellement stérile et sclérosante quand on cherche à associer l'ensemble des militants du Parti Socialiste à nos travaux. Somme toute, c'est d'un collectif de parcours, d'idées et de pensées différentes que pourra émerger une pratique et un programme renouvelés.
Enfin, Martine Aubry est la seule, et je pèse mes mots, la seule à être rentrée dans ce congrès sans avoir annoncer d'ambitions présidentielles, ni en avoir fait le cœur de sa stratégie. Dont acte.
Ce choix n'a pas été facile à faire. Il me coupe de certains camarades avec qui j'ai milité dans ce Parti pour faire avancer notre idéal de réformisme. Mais l'analyse que je porte sur l'état de la Gauche, la déliquescence de notre parti et sur la nécessité d'un fort renouveau m'amène à faire ce choix pour la motion portée par Martine Aubry, Changer à Gauche pour changer la France.
Le site du collectif "Changer à Gauche pour changer la France"
6 commentaires:
J'ai deux désaccords avec toi, cher camarade.
Déjà personne n'a affirmé que SD était "delanoiste". On respecte fortement le choix e certains à aller plutot du coté d'Aubry, ou du coté de Ségo, ou du côté de Delanoé. Car selon les contraintes locales, les aspirations de chacun, les affinités des uns et des autres... finalement le courant a bien implosé.
Je pense que certains preferent avoir Hollande dans la "famille" qe Fabius. C'est une question de cohérence ou de conviction, parfois de rancoeur ancestrale. C'est toujours et encore l'eternel choix entre Jospin et Fabius. Désormais il y a Royal en plus.
Deuxième et seul point qui me choque reellemen : le fait que martine aubry ne soit pas presidentiable. Déjà c'ets lui faire offense. La dame est intelligente, politicienne brillante, relativement charismatique, assez populaire, expérimentée, habile. Bref en tant que premere secretaire, Aubry me conviendrait tout à fait. j'ia longtemps hésité avant de suivre plutôt Moscovici et donc de rester sur la contribution besoin de gauche.
Aubry est tout aussi presidentiable, comme Holland eou Fabius le sont. Par leur passé, leurs ambitions, leurs compétences.
C'est bien le probleme de ce congres : il tourne autour de trois egos puissants, charismatiques, presidentiables. Chacun joue en pointant les defauts de l'autre. Un parti starisé poru SR, un parti trop traditionnel pour BD, un parti ingouvernable pour MA.
Mais ton argument autour de la non presidentialisation d'Aubry ne tient pas. Elle y croit. Elle est juste un temps en retard par rapport à Delanoe, qui désormais y pense très fort ou Royal qui ne fait qu'y penser.
Qu'elle devienne premier secretaire, et elle sera la nouvelle star, la presidentiable putative du PS.
Seule chose rassurante, selon le sondage à paraître demain dans le JDD, DSK est toujours le candidat prefere des français pour les socialistes...
Voila qui nous reunira, nous reconiliera mon cher Gauthier.
Cher Thomas,
Sur le deuxieme point, ou as tu vu que je disais que martine aubry n'était pas présidentiable? ma phrase exact est "Enfin, Martine Aubry est la seule, et je pèse mes mots, la seule à être rentrée dans ce congrès sans avoir annoncer d'ambitions présidentielles, ni en avoir fait le cœur de sa stratégie. Dont acte." Je me borne juste à dire que son approche de ce congrès n'est pas celle d'une personne qui se vit aujourd'hui comme présidentiable. Elle l'est surement, mais la nécessité du collectif empeche de vouer totalement la motion à cette vision.
Enfin sur le premier point, cela corrobore ce que je dis, les anciens clivages ne sont peut être plus les bons... et quand à la cohérence, j'invite à s'interroger dessusn sur la confrontation des idées et sur ces impacts en matière de stratégie.
Effectivement, le sondage réjouit...
Oui, peux t-on s'allier, dans l'espoir de réformer le parti, aussitôt (les amis de LF), puis dans un second temps (pôle de gauche). avec des camarades dont l'un des objectifs est de "mettre un terme à la sociale démocratie"?
Des esprits déliés rétorqueront que Mitterrand l'a fait. C'était un autre temps, et c'était Mitterrand!
Sur Laurent Fabius et ses amis... va t on continuer longtemps à scinder nous meme le parti en deux? ne croyons nous pas que le débat puisse faire naitre autre chose? il me semble que cela est le but et l'objectif de tte confrontation...
Sur le pôle de gauche... n'agitons pas les fantasmes, s'il en a été question au début, notre soutien à Martine Aubry s'est fait aussi sur la base du rejet de la ligne Hamon-Emmanuelli- Mélenchon. Nous ne sommes absolument pas equidistant d'eux et du reste du parti. Donc ne faisons pas croire n'importe quoi.
Je te livre une dépêche AFP qui a été peu reprise mais qui en dit long sur la duplicité de notre camarade LF. Comprenne qui voudra.
Fabius (PS) : le FMI aurait dû jouer "un rôle d'alerte"
23/09/2008 13h07 - ECONOMIE-FINANCE-FMI-PARTIS-PS - Monde (FRS) - AFP
PARIS, 23 septembre 2008 (AFP) - Laurent Fabius (PS) a jugé mardi "absolument incroyable" que les "grandes institutions ne soient quasiment pas intervenues" dans la crise financière internationale, en particulier le FMI qui, selon lui, aurait pu jouer "un rôle d'alerte".
"Le Fonds monétaire international (dirigé par l'ex-ministre PS de l'Economie Dominique Strauss-Kahn, ndlr), qui aujourd'hui n'a pas un trop grand rôle, devrait avoir un rôle d'alerte sur les crises financières, car il est quand même absolument incroyable que nos grandes institutions ne soient quasiment pas intervenues" dans la crise financière, a déclaré l'ancien Premier ministre sur Canal+.
Gathiva... Je te renvoie à la cohérence que tu sembles mais qui pour moi une fois posée devient on ne peut plus sclérosante... Du débat, de la confrontation, de la discussion nait généralement beaucoup de choses.
Moi même je te renvoie à cet article qui a fait grand bruit:
http://www.lejdd.fr/cmc/politique/200839/dsk-mon-plan-pour-l-economie-mondiale_152278.html
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