16 novembre 2013

Ni gloire, ni larmes, Missak, Olga et les autres, recevez notre hommage




Missak Manouchian était arménien, orphelin de par le génocide de son peuple. Il arriva en France en 1925 par Marseille. Il fut poète, fonda des revues, milita au PC, fut rédacteur en chef du Zangou, le journal de soutien pour une Arménie soviétique. Il fut aussi résistant, aux côtés de nombreux camarades, en majorité originaires d’Europe de l’Est, juifs pour la plupart. Il devint responsable de la section arménienne de la Main d’Oeuvre Immigrée (M.O.I), avant de prendre la direction, dès août 1943, des Francs-Tireurs et Partisans de la M.O.I de Paris. Il dirigera ce réseau jusqu’à son arrestation par la Police Française le 16 novembre 1943.

Condamnés à mort à l’issue du « procès des 23 », il tombera avec ses camarades sous les balles allemandes le 21 février 1944 au Mont Valérien. Olga Bancic, seule femme du groupe, sera traînée de geôle en geôle, maltraitée, avant d’être guillotinée à la prison de Stuttgart le jour de son 32ème anniversaire.

Une affiche tristement célèbre, « l’Affiche rouge », apposée sur les murs de la Capitale, tentera de discréditer leur action. En vain. Les Parisiennes et les Parisiens viendront y accoler des messages de sympathie et d’admiration pour ceux qui, par refus du racisme, de l’antisémitisme et du fascisme, ont sacrifié leurs vies. Sur cette affiche, symbole du combat des étrangers et des juifs pour la libération de la France, Louis Aragon écrira 11ans plus tard un magnifique poème qui sera par la suite mis en musique par LéoFerré.

L’immeuble du 19, rue Au Maire était une de ses caches, où il aimait s’y réunir et s’y cacher avec ses camarades. Une plaque le rappelle aux riverains et aux passants. Ce fut la première fois que la Mairie du 3e organisa ce samedi 16 novembre une commémoration et un dépôt de gerbe avec les anciens combattants, les portes drapeaux et la Chorale Populaire de Paris.

Comme pour dire à chacun et quiconque que, dans cet immeuble, une partie de leur liberté s’est construite.


Bravo à mon ami Patrick Badard, élu du 3e chargé de la mémoire, d'avoir pris cette initiative.



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