01 septembre 2010

Résidence Sociale du 22, rue Béranger: on affiche complet!


Comme je l’ai rappelé dans un précédent post, la Résidence Sociale du 22 rue Béranger est mise en activité depuis peu.

Les statistiques de la première vague d’occupation nous ont été transmises aujourd'hui par Adoma et le Centre d'Action Sociale Protestant. Elles sont très intéressantes car elles montrent que cette résidence accueille une typologie sociale représentative des Parisiens les plus précaires…

Je devrais plutôt dire des Parisiennes les plus précaires… En effet, en terme d’identification de la population, sur les 53 foyers, 29 sont des familles monoparentales dont 28 matrigérées et 20 sont des isolés dont 8 des femmes. Les autres sont des couples sans enfant. Ces chiffres, outre le fait de montrer la vocation familiale de cette structure, montrent bien l’importance du nombre de femmes dans le public précaire.

De très nombreuses origines se trouvent mélangées dans cette nouvelle structure : 50% d’origine subsahélienne et centrafricaine, 30% européenne et 20% maghrébine. Les logements vont du 13m² (F1) au 97m² (F5), de 395 euros à 868 euros ouvrant droit aux APL.

La Résidence Sociale, qui répond à des règles et objectifs sociaux très stricts, accueille, pour un maximum de deux ans, des foyers qui sont socialement et professionnellement insérés. Évidement, cette socialisation est fragile, eu égard à leur parcours de vie difficile et différent. Mais ils ont tous comme point commun la nécessité d’avoir besoin un toit pour ne pas tomber dans la spirale de l’exclusion sociale, alors que pour d’autres c’est d’abord d’autres problématiques sociales à régler (toxicomanie, estime de soi, langue,…) et donc d’autres types de structures. Une résidence sociale a donc pour objectif de consolider l’insertion professionnelle tout en travaillant à un débouché vers un logement pérenne qu’il soit social ou privé.

Ces foyers là sont donc tous actifs, sinon ils ne pourraient pas payer leur loyer. Il s’agit de la nourrice, de l’éboueur, de l’employé-e de boulangerie,… qui a eu un accident de parcours et qui a réussi à s’en sortir mais qui en a perdu son logement.

L’objectif de ce premier comité de suivi a été de trouver une solution à la présence massive d’enfants que nous devons accueillir au mieux. Sauf que quand nos crèches sont en travaux avec des places en moins, quand nos écoles maternelles explosent et quand la situation est tendue dans les autres établissements scolaires, il y a légitimité à se poser la question pour ces 37 nouveaux enfants dont 21 entre 0 et 3 ans ! Car sans garde d’enfants, les jeunes mères risqueront de perdre leur emploi et donc leur insertion…

Afin d’éviter cette disparité à l’avenir, j’ai donc demandé à ce que le projet social soit retravaillé afin de définir des quotas d’enfants par classe d’âge pour que nous puissions offrir à chacun la place indispensable dans les établissements scolaires ou de petite enfance dans l’arrondissement. Cela aura donc un effet lors des futures arrivées au sein de la résidence.

Puis, avec Camille Montacié, première adjointe au maire chargée de la petite enfance, nous avons décidé de partir bille en tête sur l’utilisation du rez de chaussée, à l’origine à vocation commerciale, pour en faire une crèche. Il y a en effet 185 m² dont 67 en sous sol qui pourraient être utilisés pour y implanter une petite structure de 15 berceaux. Nous avons donc (dès la sortie de la réunion !) demandé une étude à la Ville pour savoir si cela était possible et sous quelle forme (municipale, associative ou privée). Si cela n’est pas possible (la réalité économique à prendre en compte!), il ne restera plus qu’à envisager une prise en charge par des gardes maternelles en mutualisant, mais ces dernières sont peu nombreuses et très demandées dans l’arrondissement… Résultat des études mi octobre.

Pour les maternelles (pas d’obligation d’inscription) et pour les écoles primaires ou secondaires (obligation d’inscription), Patricia Brebion Valla, adjointe au maire chargée des affaires scolaires, ne nourrissait pas trop d’inquiétude.

Cette résidence créée s’inscrit dans l’objectif du maire de Paris de financer 2 000 places d’hébergement d’ici 2014 afin d’offrir un accueil digne et efficace à celles et ceux qui en ont besoin. Et ce pour éviter à la Ville de Paris le recours trop important aux hôtels meublés, des fois présentant des conditions de vie indignes, pour un montant annuel de plus de 50 millions d’euros. Là, au moins, la certitude de la qualité est au rendez-vous pour un loyer décent.

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