29 septembre 2010

Conseil de Paris : j’en veux aux Verts et au Parti de Gauche


Le dernier Conseil de Paris a été le théâtre de polémiques qui m’ont particulièrement fait horreur. Je veux parler des réactions des Verts et du PG au vote du protocole d’indemnisation signée entre la Ville de Paris, Chirac et l’UMP.

Rappelons tout d’abord les faits. La Ville de Paris accuse Jacques Chirac d’avoir utilisé entre 1983 et 1995 des emplois fictifs au profit de membres de son parti politique, feu le RPR. L’enveloppe estimée représentant le préjudice s’élève à 2.2 millions d’euros. Suite à une plainte d’un citoyen, une procédure judiciaire a été ouverte et la Ville de Paris s’est constituée partie civile. Bertrand Delanoë avait annoncé son seul souhait en tant que Maire de Paris : voir la Ville être intégralement remboursée. En tant que citoyen, je ne doute pas un seul instant qu’il aspire à voir Chirac reconnu coupable de cette infraction à la loi et de ce manque d’éthique. Chirac et l’UMP ont déclaré être prêt à rembourser intégralement cette somme si la Ville de Paris se retirait de la procédure. C’est aujourd’hui chose faite. Accepter ce remboursement, ne serait-ce pas en quelque chose reconnaître sa culpabilité ?

Les élus Verts et Parti de Gauche ont refusé ce protocole arguant du fait que la justice devait se faire et qu’il était honteux que la Ville se retire de la procédure.

C’est user et abuser de la méconnaissance que nos concitoyens ont du système judiciaire français.

En effet, en France, le système judiciaire mêle toujours trois acteurs : la victime, le présumé coupable et la société. La victime peut à chaque instant se retirer d’un procès. Ce qui n’empêche nullement le procès de se tenir au nom alors de la société. La victime peut demander des dommages et intérêts qu’elle encaisse intégralement (les fameux dommages et intérêts) si le jugement se fait en sa faveur. Il en est de même pour la société. Si la victime est déboutée, par contre, elle ne reçoit rien. Si la victime veut se retirer, elle peut le faire suite éventuellement à un protocole transactionnel financier dans lequel elle s’estime indemnisée.

La question dans ce procès est claire. Même si nous sommes convaincus de la réalité des faits reprochés à Chirac, nous ne sommes en rien sûrs que la justice va le déclarer coupable. Se retirer avant avec ce protocole transactionnel nous assure au moins d’être remboursé. Le procès va alors se poursuivre et nous verrons bien si la justice de notre pays déclare coupable ou non l’ancien maire de Paris.

Or, il s’avère que le parquet semble demander la relaxe. J’en reste pour ma part les bras ballant, ne sachant plus si je dois faire totalement confiance en la justice de mon pays. Et c’est plutôt au Procureur que j’en veux.

Et nullement à Bertrand Delanoë d’avoir assuré à la Ville de Paris le soin de récupérer cette enveloppe indûment prise aux Parisiennes et aux Parisiens.

Et par ricochet, j’en veux aux Verts et au Parti de Gauche de surfer sur la difficile lisibilité de notre système judiciaire pour se faire des parangons de vertu alors même que pour Blondel, ancien responsable de Force Ouvrière, ils avaient voté le similaire protocole d’accord…

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