03 septembre 2010

Mais que se passe-t-il au 14 rue Perrée, 3e ?


Vous avez dû passer devant ce bâtiment austère, en briques rouges… Peut-être avez-vous été confrontés à quelques personnels armés gardant les portes de cet établissement …

Cette bâtisse construite dans la foulée de la destruction, en 1905, des pavillons allant du Carreau du Temple à la rue du même nom, accueille aujourd’hui les services de la garantie du ministère des finances. Il appartient donc à l’Etat. Derrière ces murs sont donc certifiés, dédouanés et poinçonnés tout ce que la France compte de production de métaux précieux.

Depuis quelques temps, des affichettes ont été apposées sur les poteaux aux alentours laissant entendre que ce bâtiment allait être vendu par l’Etat… Qu’en est-il donc ?

Et bien, c’est vrai… La Cour des Comptes avait déjà réalisé un rapport démontrant que le patrimoine de l’Etat était mal géré et qu’il coûtait cher à entretenir. Il incitait donc à le rationnaliser. Dès 2005, le gouvernement s’est engagé dans cette mise en vente pour 3 milliards d’euros.

Et bien sûr, puisque le gouvernement a annoncé s’en prendre à nos déficits sans dénier revenir sur le bouclier fiscal, les ventes vont reprendre de plus belle. François Baroin, ministre du budget, a annoncé hier la relance de la mise en vente des biens mobiliers de l’Etat en cédant 1 700 immeubles entre 2010 et 2012. Parmi lesquels de petites maisons individuelles mais aussi quelques châteaux… et le 14 rue Perrée. Sur le fond, pourquoi pas…

Néanmoins, cette annonce pose cependant quelques problèmes pour la gestion publique, pour la vie économique de notre arrondissement mais aussi pour la Ville de Paris.

Problème de gestion publique ? La Cour des Comptes propose de vendre. Pas de brader. Or choisir de vendre aujourd’hui, c’est choisir de vendre dans un marché immobilier encore fragile pour ce type de biens, majestueux. Pour 2010, il a été annoncé que les ventes devraient atteindre 900 millions d’euros. Selon les comptes de l’Etat, on en est loin…

Problème pour la vie économique de notre arrondissement ? La présence de la Garantie dans le 3e va de paire avec la présence de joaillers et sertisseurs, la plus importante de tout Paris. Son départ risque de leur poser des problèmes de logistiques et de transports… L’idéal serait de leur trouver une nouvelle place dans le 3e, mais où ?

Problème pour la Ville de Paris ? Il est prévu que les collectivités locales soient prioritaires pour acheter les biens de l’Etat afin d’en faire du logement, des équipements petite enfance, des écoles, … Mais aucun mécanisme n’assure cette priorité comme l’a montré dans le passé les combats menés par la Ville sur des dossiers comme la caserne de Reuilly, de Ney ou de Saint Didier.

Affaire à suivre donc…

1 commentaire:

Gaillard Emmanuel a dit…

Je crois également me souvenir d'une opération à perte pour l'Etat, la vente de l'imprimerie nationale: un scandale et une perte sèche pour le contribuable. Sur ce point, je vous suis M. le Conseiller de Paris.

http://www.lexpress.fr/actualite/politique/la-vente-de-l-imprimerie-nationale-critiquee_467124.html