26 octobre 2009

Rencontre avec Jean-Yves Mano pour l'élaboration du Programme Local de l'Habitat


Pierre Aidenbaum, le maire du 3ème ardt, et moi-même avons été reçus aujourd’hui par Jean-Yves Mano, Adjoint au Maire de Paris chargé du Logement. Cette visite s’inscrivait dans la concertation que la Ville de Paris doit mener avec tous les acteurs de la production du logement social dans le cadre de la réalisation de son Plan Local de l’Habitat.

Comme je l’ai expliqué il y a quelques jours, ce Plan Local de l’Habitat a pour objectif de fixer la stratégie de la Ville pour atteindre les objectifs de la loi SRU d’ici 2014 sans attendre 2020.

Cette visite a été très enrichissante et a permis de bien cerner les spécificités démographiques, urbaines, sociales et économiques de notre arrondissement. Quelques éléments…

… sur la population : après une forte baisse de 1975 à 1999 (-19%), nous connaissons un retournement de la situation avec une hausse de 1,4% pour la première fois sur la période 1999-2006. Environ un habitant sur deux du 3e arrondissement est un cadre.

… sur la mixité habitat/économie : même mouvement que pour la population mais sur des périodes différentes, baisse de 35% de 1989 à 2003 et retournement avec une hausse de 5,4% de 2003 à 2007, avec une forte baisse des commerces de gros et une très forte augmentation des commerces de prêt-à-porter.

… sur la structure démographique : 56,6% de célibataires, 20,3% de familles avec enfants (dont une forte présence de familles monoparentales), 24% de foyers sans enfant, 41% de jeunes adultes de 20 à 39 ans.

… sur la nature du bâti : 25346 logements, 78% de résidences principales (85% sur Paris), prédominance du F2 et du petit F3, 3,1% de logements vacants selon les impôts.

… sur les comportements « durables » : 56,5% des logements chauffés individuellement avec des radiateurs électriques, beaucoup d’effort à faire ! Nous avons donc visé juste avec notre combat pour une OPAH Développement Durable !

Nous avons pu attirer l’attention de Jean-Yves Mano sur trois éléments qui nous tiennent à cœur :

- la nécessité de faire du logement social dans le diffus. En effet, le nombre de monopropriétés devient très faible dans notre arrondissement. Les dispositions du PLU ne s’appliquent que sur un petit tiers du 3ème, le reste étant géré par le PSMV. Il faut donc penser à produire dans le diffus. Mais à produire intelligemment. Nous ne sommes pas là pour acquérir un logement par ci, par là. Cela serait économiquement ingérable (imaginez un instant la gestion locative après) et politiquement incongru (nous ne sommes pas là pour empêcher un jeune couple de vendre leur premier studio pour se racheter un F2 ou un F3). Cependant, nous devons pouvoir nous porter acquéreur quand un copropriétaire majoritaire décide de vendre une partie importante d’un immeuble. Pour cela, il faut faire une étude et répertorier les immeubles avec copro majoritaires. Cela était demandé dans le vœu que j’ai fait voter lors de notre dernier Conseil d’arrondissement, c’est aujourd’hui en cours !

- la nécessité de faire du logement accessible pour les personnes âgées. Le 3ème arrondissement est celui du centre de Paris où habitent le plus de séniors : plus de 5000. Mais c’est également celui qui comporte le plus d’immeubles sans ascenseur donc avec des étages inaccessibles. Pour beaucoup de nos séniors, c’est être condamné à l’exclusion ou à quitter le 3ème. Il faut donc développer l’accessibilité via des ascenseurs dans les immeubles sociaux. Nous avons également discuté de mon projet « réseau logements personnes âgées interG » (mobilisation des bailleurs sociaux pour réserver et adapter des logements pour séniors avec plateformes de services). Bonne réception, possible soutien, affaire à suivre quand le tour de table de tous nos partenaires potentiels sera fait !

- la nécessité d’affiner la politique de conventionnement des logements dans le 3e ardt. Le 3eme comporte un parc social composé de logements dit PLI ou LLI (1) et de logements dit SRU (composés de 862 logements et de trois catégories PLAI (2), PLUS et PLS (3). Ces derniers correspondent aux besoins de 74% des Parisiens. Pierre Aidenbaum et moi-même nourrissons une crainte. Une bonne partie des logements PLI et LLI sont conventionnés en PLAI ou PLUS à leur libération. Ce qui est une bonne chose car cela nous permet de palier aux faibles opportunités foncières pour la construction de nouveaux logements et en même temps de mettre en adéquation notre parc avec la réalité sociale. Une part non négligeable de logements reste en PLI et LLI et sont tout de même attribués à des demandeurs qui en ont aussi besoin. Cependant, force est de constater que nous avons beaucoup produit de logements PLAI et PLUS et peu de PLS. Il faut faire attention à ce que cela ne soit pas les classes moyennes les moins modestes mais tout autant touchées par la crise du logement qui en pâtissent. Il y a donc un intérêt à se pencher sur l’état de notre parc social afin d’être toujours au plus près de la réalité sociale de Paris et de notre arrondissement.

Un rendez-vous passionnant et plein d’enjeux. Car si notre objectif est de doter Paris de 40000 logements sociaux supplémentaires d’ici 2014 pour atteindre les recommandations de la loi SRU, Pierre Aidenbaum et moi souhaitons vraiment que le 3e puisse y prendre toute sa part.

Comme toujours (4), c’est un Jean-Yves Mano intransigeant sur nos objectifs pour le logement social, brillant sur les analyses sociales et économiques de nos arrondissements, et ouvert sur les projets et ambitions portés par les équipes municipales.


(1)340 environ réservés pour la Ville, le moins cher du plus cher, 16 euros du m²
(2)le moins cher du moins cher, 5 euros du m²
(3)le plus cher du moins cher, 12 euros du m²
(4)j'avoue avoir été son chef de cabinet pendant les deux dernières années de la précédente mandature ;)

Plus d'informations sur les planchers et plafonds de ressources pour l'attribution d'un logement social? cliquez ici

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