12 mai 2009

Flash Infos - Compte Rendus de Mandat - Conseil de Paris du 12 mai: voeu pour mener des actions contres les violences homophobes.


M. Gauthier CARON-THIBAULT. - "Monsieur le Maire, mes chers collègues, Mme DUBARRY a parlé d'impulsion qui a engendré ces trois vœux, je parlerai plutôt d'une émotion qui a engendré après cette agression la rédaction de ces trois vœux; émotion car, bien évidemment, il faut se rappeler que cette agression est le fruit de trois symboles : le symbole de la mairie, c'est devant la mairie qu'a eu lieu cette agression; le symbole du lieu dans ce 3e arrondissement qui offre une qualité de vivre ensemble prisée par les personnes lesbiennes, gay, bi et trans; et également comme l'a rappelé Mme DUBARRY, l'âge.
Face à cela, l'action de la mairie du 3e a été rapide puisque, dès le lendemain, nous avons avec nos prérogatives de mairie d'arrondissement et non pas de commissariat, nous avons demandé plus de présence humaine, nous avons convoqué en urgence le Conseil local de sécurité et surtout provoqué une rencontre entre "SOS homophobie" et "Arc 75", l'association qui gère le club de prévention local du 3e arrondissement.
Cependant, force est de constater, Monsieur le Maire, mes chers collègues, qu'aujourd'hui, les agresseurs courent toujours et que les informations sur l'avancée de cette affaire arrivent au compte-gouttes et que ce retard est pour nous un peu inquiétant.
Force est également de déplorer le mutisme du Gouvernement via le silence de son ministre de l'Education nationale alors que le premier lieu de la prévention est l'école et, en matière de lutte contre les agressions homophobes, s'il faut demander de la répression, il faut surtout demander de la prévention et de l'éducation pour les jeunes pour que demain la tolérance fasse place plutôt au respect, et permettre une vie harmonieuse de chacun dans notre société et dans notre Capitale."

Texte du Voeu, voté à l'unanimité du Conseil du 3ème arrondissement sauf l'opposante UMP qui s'est abestenue:

Lundi 20 avril, trois hommes ont été agressés à proximité de notre mairie par une quinzaine de jeunes gens ; aux injures homophobes ont suivi les coups et les menaces, interrompus par l’arrivée inopinée de la police. Dans les dernières semaines, d’autres affaires impliquant des jeunes dans des agressions physiques envers des personnes LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi, Trans) se sont multipliées partout en France. Ces passages à l’acte violents sont la partie émergée d’un iceberg d’insultes et d’injures homophobes qui sont en nette recrudescence dans l’espace public, particulièrement de la part des plus jeunes. De tels actes à l’encontre des personnes LGBT sont inacceptables et doivent donner lieu à une réponse forte et inflexible des pouvoirs publics. Nous saluons à cet égard la réaction des services de police du 3e Arrondissement qui ont été exemplaires dans l’accueil et l’accompagnement des victimes de cette agression.Depuis de nombreuses années, la Mairie de Paris a fait de la lutte contre l’homophobie un axe fort de son action, notamment par le soutien qu’elle accorde aux associations qui aident les victimes et agissent pour faire évoluer les mentalités. La Mairie du 3ème, en particulier, s’inscrit fortement dans ce combat par un travail régulier avec les associations du Centre LGBT, qui depuis un an occupe grâce à la Ville de nouveaux locaux rue Beaubourg, ainsi qu’en relayant des actions de sensibilisation en direction des plus jeunes.

Mais tous les efforts déployés en ce sens se heurtent à deux écueils importants.

Le premier est la quasi-impunité dont bénéficient les auteurs de violence homophobe. Les agressions homophobes, au même titre que les agressions racistes, antisémites, sexistes ou transphobes, doivent systématiquement être dénoncées et sanctionnées. Or certaines victimes, parce qu’elles vivent leur homosexualité dans le secret, ou qu’elles ne connaissent pas leurs droits, qu’elles craignent l’accueil de la police et s’attendent au mieux à une sanction dérisoire, renoncent à porter plainte.

Le deuxième écueil est la faiblesse de la lutte contre l’homophobie à l’école. Or, si la lutte contre l’homophobie est bien annoncée comme une priorité par la circulaire de rentrée 2008/2009 du Ministère de l’Education nationale, le matériel pédagogique qui devait en traiter n’est toujours pas distribué dans les lycées, qui bien souvent ne font aucune action sur ce sujet.

C’est pourquoi, sur proposition de Gauthier Caron-Thibault et des élus du groupe socialiste, radical de gauche et apparentés, le Conseil de Paris demande au Maire de Paris d’intervenir auprès des autorités concernées, d’une part pour obtenir du Préfet de Police des précisions sur ce qui a été entrepris dans l’ensemble des commissariats pour améliorer l’accueil des victimes de violences homophobes et en poursuivre activement et systématiquement les auteurs; d’autre part pour demander au rectorat d’Académie que des actions concrètes soient entreprises dès le collège pour sensibiliser les élèves au respect de l’autre, en général, et à la lutte contre l’homophobie, en particulier.

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