24 février 2009
Les socialistes du 3ème et l'économie sociale et solidaire
Hier soir, les socialistes du 3eme arrondissement se sont réunis autour de Seybah Dagoma, adjointe au maire de Paris chargée de l’Economie Sociale et Solidaire afin de découvrir ce secteur souvent méconnu de l’économie.
Souvent méconnu et pourtant si présent. Quelques chiffres… 2,1 millions d’emplois sur toute la France, 21000 coopératives, plus d’un million d’associations, 2000 mutuelles et 2110 fondations. Trois principes : « un homme, une voix, peu importe son capital », l’impartageabilité des fonds propres de la structure, des excédents en grande partie non redistribuables. Des principes qui aujourd’hui devraient être mis en avant pour lutter contre les comportements déviants de certaines de nos entreprises et qui ont entre autres précipité la crise.
Après un brillant exposé fait par Seybah Dagoma sur les actions qu’elle compte entreprendre dans la mandature afin de développer ce secteur et de s’appuyer dessus pour favoriser l’insertion des plus précaires, un débat s’est engagé dans la salle.
Il a été rappelé la différence qu’il faut faire entre l’économie sociale et l’économie solidaire, l’un ayant une forme précise, l’autre étant un secteur d’activité précis. Personnellement, je ne suis pas convaincu de cette différenciation tant l’évolution de ces domaines montrent des interpénétrations grandissantes : des entreprises solidaires fondées sur les principes de l’économie sociale, et des entreprises sociales (du style SCOP) qui officient dans l’économie solidaire alors que cela n’est en rien une obligation.
Une intervention a mis également en avant la difficulté de récolter les premiers fonds. Effectivement, comme on le comprend, il ne faut pas compter sur l’économie sociale et solidaire pour rentabiliser un investissement dans une vision capitalistique ! Donc motiver des particuliers pour constituer un premier capital n’est pas chose aisée.
J’ai pour ma part montrer ma crainte face à une évolution incontrôlée et très récente de ce secteur d’activités. En effet, avec plus d’un million d’associations, un emploi de l’économie sociale et solidaire sur deux dans ces structures et 40% de ces emplois voués à des actions sociales, éducatives, sanitaires, de services à la personne, nous sommes en train de créer un marché du travail particulier, une forme de « parapublic » ou de délégation du service public fortement dépendant des financements nationaux et européens.
Or, force est de constater que les financements nationaux diminuent de mois en mois et que la volonté de l’Union Européenne est de diviser par 10 le nombre de structures gestionnaires d’établissements parapublics. Ce qui se traduit par des structures impossibles à monter, comme le Plan Local d’Insertion dans l’est de Paris, ou par des financements de plus en plus dur à trouver, comme pour bon nombre de structures du 3eme qui comptaient beaucoup sur ces structures.
Dès lors, quid de la mission menée ? quid des usagers ? quid des employés ? Attention donc à ne pas créer un secteur très fragilisé, trop fragilisable,… alors même que ce secteur connaît un boom important…
En conclusion, il y a sans doute, une définition de l’économie sociale, une autre de l’économie solidaire, mais on peut soit chercher à rester sur des principes anciennement constitués et créer des barrières soit chercher des nouvelles formes d’entreprenariat afin de favoriser ce secteur qui finalement n’a rien de très nouveau !
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