01 janvier 2009

Deux mille 9, le compte est bon!


Deux mille… 9 !

Nous y voilà. Je vais essayer dans ces quelques lignes de ne pas succomber à une habitude qui m’horripile, celle des vœux, des souhaits en tout genre. Tout simplement parce que la baguette magique n’existe pas et que le début d’une année nouvelle, si cela doit être l’occasion de quelque chose, doit se faire par des ré-so-lu-tions ! Alors oui, effectivement, ça engage un peu plus, ça met plus la volonté des uns des autres au devant, mais, voilà, je préfère ce concept à celui de l’attentisme du vœu et de l’hypocrisie du souhait…

Donc cette année nouvelle, il la faudra sans doute pleine du retour des socialistes, pleine des réflexions que nous sommes en train de mener (vive la prochaine convention), pleine de la rénovation que nous voulons (les premiers actes ont été posés quoi qu’on en dise) et pleine de la combativité dont nous savons faire preuve (même dès fois beaucoup plus entre nous).

Pleine de tout cela car les vœux de Nicolas Sarkozy sont inacceptables. Du sang et des larmes, sans vouloir résumer ou caricaturer. Alors même que les conditions sociales de notre pays se dégradent, il faudrait accepter de se dire que « cela nous rendra plus fort » ? Alors même que les réformes « nécessaires » sont menées avec pour seuls résultats de fragiliser les plus faibles, de diviser encore la collectivité, de briser les solidarités institutionnelles et le tout avec l’excuse de l’action et de la remise au travail, il faudrait baisser la tête dans une vaste union nationale et dire que tout ira mieux ? Franchises médicales, RSA, âge des retraites, travail le dimanche, baisse du budget du logement et j’en oublie la liste étant longue, cela ne constitue pas un projet réformiste et n’augure pas d’une société dans laquelle l’Etat soit efficace, à défaut d’être plus présent.

Notre parti devra donc mener le fer contre cette situation. Mener le fer et construire. Mais construire humblement. En acceptant de se remettre en cause. Pourquoi ? Car ces dernières années, le parti s’est clanisé. Certes, autour de leaders, mais aussi autour d’idées, de corpus idéologiques qui avaient leur homogénéité et leur logique. Mais qu’avons-nous constaté ? Que les militants ont été divisés, que nous n’avons pas réussi à convaincre les électeurs de voter pour nous et que nous n’avons pas su inverser une tendance politique de fond lors du référendum européen. Et qu’avons-nous vécu depuis ? Des crises. Des crises financières, internationales, sociales, énergétiques, institutionnelles,… Et que voyons nous ? Que les besoins changent à vitesse grand V, que la demande de présence politique n’est plus la même, que les enjeux ont évolué, que l’envie d’action concrète ne se manifeste plus sur les problèmes qui pour nous étaient fondamentaux hier. Les urgences ne sont plus sur les mêmes terrains : l’Europe et son rapport avec les extérieures, l’éducation au sens large (de la pédagogie à la recherche en passant par la prévention) et l’efficacité de l’action sociale (de ses acteurs comme de ses moyens) sont des enjeux qui seront structurants à mon sens des années à venir.

Et je crois que nous ne pouvons pas affronter la période avec la même analyse que celle que nous avons faite il y a quelques années. Tel a été le moteur de mon choix pour Martine Aubry, son équipe, son collectif et la méthode proposée. Ce qui a sans doute animé quelques débats avec certains amis, ce qui a remis sans doute en cause une cohérence idéologique dans laquelle je me drapais, ce qui a à coup sûr marqué un tournant dans mon engagement. Et j’avoue que j’en suis content, surtout quand je vois les premières sorties de notre nouvelle Première Secrétaire.

Et j’avoue aussi que ma nouvelle position d’élu local a sans doute beaucoup joué. En charge des affaires sociales à la Mairie du 3ème et vice-présidant la Commission « Affaires Sociales et Santé » du Conseil de Paris, j’ai pu suivre, me rendre compte, appréhender, l’évolution des besoins et surtout l’ampleur qu’ils prennent aujourd’hui. De la nécessité d’une action plus efficace et renouvelée s’enchaîne une volonté de remettre le parti au travail sur ces questions : cœur des propositions de la motion que j’ai soutenu…

On peut le penser fort : 2009 devra être placé sous ce signe.

Je n’en perds pas moins mon engagement européen et ma volonté de voir cet espace politique prendre toute sa place. Mais là, aussi, nous devons peser pour que cette Europe soit vraiment sociale. Les récentes émeutes en Grèce donne raison à ce constat car ce que ressent la jeunesse là bas est ressenti aussi ici avec les mêmes problématiques d’avenir professionnel et de salaire à la sortie des universités. Et il faut prendre en compte toute l’intelligence de ce mouvement qui ne concerne pas qu’une jeunesse précarisée ou qu’une jeunesse éduquée, mais une jeunesse conscientisée donc liant les deux aspects précités.

Enfin, voilà. Deux mille 8 est passée. Avec son lot de moments agréables et ses fardeaux d'injustices sociales, et du coup, très présent, les prémices de nouveaux combats à mener. Deux mille 9 devra donc se donner les moyens de voir revenir la Gauche, ses propositions, ses talents afin de préparer toutes les échéances électorales à venir.

Et c’est pas avec des vœux ou des souhaits qu’on en fera grand-chose : alors volonté et persévérance, c’est tout ce que je vous souhaite ! (et j’en ai perdu mon pari du début…)

Aucun commentaire: