03 décembre 2008

Souriez, on meurt tranquille.


(Avant propos : Cette femme, c’est Chantal Sébire, atteinte d’une pathologie évolutive incurable, une tumeur sur le nerf optique. Elle a demandé le droit de mourir dans la dignité et non dans la souffrance et la déchéance. Refus. Elle est morte chez elle. En souffrance et en déchéance)

Encore une fois, les politiques vont être à la traîne sur une question qui ne fait déjà plus problème chez nos concitoyens.

Jean Léonetti, député, vient de rendre son rapport sur l’opportunité d’introduire dans le droit français une exception d’euthanasie. Après les différents drames que l’actualité a mis en avant (Chantal Sébire, Rémy Salvat et tous les autres), la question de laisser la possibilité de mourir dignement à celles et ceux qui le veulent parce que leur vie ne devient que survie se pose.

Mourir dignement ? Oui, ne pas subir d’acharnement thérapeutique, mais ne pas subir non plus le laisser mourir qui entraîne des souffrances énormes avant que la mort n’arrive.

Mourir dignement ? Oui, intégrer dans le droit français une mesure d’exception d’euthanasie qui permettrait à un médecin de donner activement, sans être inquiété, la mort à un patient, si celui-ci l’a demandé, répété, dans un état de conscience irréprochable, devant témoin. Cette mesure est donc encadrée et correspond donc à une légalisation et non une dépénalisation.

Comme aux Pays-Bas, en Belgique ou encore en Suisse.

Et il suffit de regarder les études d’opinion menées régulièrement sur ce sujet pour se rendre compte que cette mesure est demandée par les Français-e-s : 9 personnes sur 10 sont favorables à cette fameuse exception d’euthanasie et de nombreux médecins bien souvent pris par le désarroi devant certaines situations douloureuses demandent également que les choses soient plus claires et que les choix des patients (finalement, le fameux droit des malades) soient respectés.

Mais non, Léonetti préfère mettre en place un Observatoire de l’Euthanasie, afin de finalement observer ce que l’on sait déjà. De perdre du temps. D’autant que l’on sent déjà poindre ses propres conclusions dans cette réponse donnée dans un interview au Figaro : « il est inutile et dangereux d’introduire dans la loi l’exception d’euthanasie » et que l’on comprend mieux ses intentions quand on sait que le rapport a été bouclé avant même que la commission parlementaire se rende en Suisse, pays pionnier dans ce droit.

Donc, ce matin, colère…

Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité

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