02 novembre 2010

Trêve des expulsions le drapeau blanc de la précarité...


La trêve hivernale a commencé ce week end et c’est maintenant jusqu’au 15 mars 2011 que les foyers condamnés à être expulsés vont pouvoir souffler.

Mais c’est malheureusement la 2e année que nous voyons le Préfet de Police accorder le concours de la force publique pour expulser sans solution de relogement ou d’hébergement des isolés, des familles avec enfants, des personnes âgées,… alors même que son collègue, représentant de l’Etat, le Préfet de Région, a l’obligation de faire respecter les engagements du gouvernement à travers le Droit au Logement Opposable.

Des fois, la bicéphalie de l’Etat à Paris donne un peu le vertige…

C’est ici une famille déclarée « prioritaire » par la Commission DALO qui se fait expulser alors qu’aucune proposition de logement ne lui a été faite, c’est ici une isolée expulsée alors que son dossier est en cours d’examen par la même commission, c’est ailleurs un couple expulsé pour des motifs autres que les attendus du jugement,…

Et sur un autre biais, c’est ici, dans le 3e, un responsable du commissariat qui met la pression sur les expulsables en inventant des concours de la force publique accordée, des décisions négatives de commission,… Attitude extrêmement condamnable que je ne vais pas laisser passer.

Évidement, nous réussissons à obtenir quelques délais, sur certains dossiers... Mais que dire pour tous les autres qui sont dans la même situation et qui ne peuvent faire appel à nous?

Je ne remets pas en cause les motivations des jugements d’expulsion, même si je pense que nous devons mener, comme le fait la fondation Abbé Pierre, un certain nombre de réflexions sur le droit de propriété : délit de ne rien en faire, favoriser la vente occupée,… Mais, en tant qu’élu local, j’aimerai juste que les actions et décisions de l’Etat (ou de ses représentants) soient logiques et coordonnées entre elle, ce qui nécessite la réunion du Comité Parisien de Prévention des Expulsions que nous demandons depuis deux ans au Préfet de Police. Sans résultat.

Mais c’est sans doute trop demander à un gouvernement qui de toute façon a décidé de démanteler le logement social...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je préfère de loin l'attitude de l'Etat qui se bat pour défendre le droit à la propriété à la vôtre qui vous opposez à toute expulsion, notamment dans le cadre de troubles de voisinage. Cela fait maintenant deux ans que j'essaye de faire expulser en vain un voisin qui fout le bordel jour et nuit dans l'immeuble. Paris Habitat refuse de mener à son terme une procédure d'expulsion malgré moultes témoignages.

Que faites vous de ces gens dont le seul revenu vient des loyers qu'ils retirent du bien qu'ils louent? Eux mêmes se retrouvent dans la précarité parce qu'ils doivent continuer à payer les charges et les impôts (impôts qui ont explosé à Paris) lorsque les locataires ne payent plus leur loyer. Mais bien entendu, on s'en fout car ils sont riches puisqu'ils possèdent un bien. C'est un honneur de pouvoir louer gratuitement à des cas sociaux.

Le problème, c'est que c'est tellement difficile d'expulser que beaucoup de gens en profitent pour ne payer leur loyer. Ils savent très bien qu'il faudra des années avant l'expulsion et que la plupart du temps, ils n'auront pas à payer les sommes qu'ils doivent au final.

Si les expulsions se faisaient sous 3 mois, moins de gens profiteraient du système et l'Etat pourrait alors se concentrer sur l'aide à ceux qui en ont vraiment besoin. Mais là, à cause du laxisme pour expulser, le système est vicié et il y a une masse de personnes qui en profite. Il faut dire qu'au prix du loyer parisien, si on peut ne pas payer et qu'on est assuré d'être relogés, c'est la fête!

En tout cas, sachez que le bonheur des uns fait le malheur des autres en terme de trêve hivernale des expulsions. Mes voisins n'ont pas manqué de fêter cela. Le week end a été particulièrement agité. Musique toute la nuit, hurlements, passage très important dans l'immeuble, etc..., ils vont pouvoir passer l'hiver au chaud avec la bénédiction de Paris Habitat qui ne répond plus à mes courriers depuis plusieurs mois malgré X relances. Je suis coupable d'être victime, je devrais fermer ma gueule et arrêter de les enmerder avec mes problèmes de voisinage, c'est tellement scandaleux d'oser se plaindre d'avoir des voisins bruyants dans la mesure où c'est devenu une norme chez Paris Habitat (ce n'est pas moi qui le dit mais la personne du secteur de proximité qui m'avait confié un jour : "ah mais vous savez, des histoires comme la vôtre, j'en ai 4 par immeuble alors que voulez vous qu'on fasse?". Je vous pose la question cher Monsieur, que pouvez, que voulez vous faire face à ces troubles qui pourrissent la vie de milliers de parisiens?