25 janvier 2010

Bilan de l'accueil de personnes SDF en Mairie du 3e


La Mairie du 3e a ouvert une de ses salles de réunion à l’hébergement de personnes sans domicile fixe. Les périodes de grand froid que nous avons connues appelaient à cette action humanitaire d’urgence : mettre à l’abri nos concitoyens de la rue.

Pour être efficace notre intervention s’est inscrite dans la coordination parisienne en charge des actions en faveur des personnes SDF. C'est pourquoi j'ai souhaité les réunir aujourd'hui afin de faire un point sur les avancées du dispositif.

L’accueil a été confié à une association « Aux Captifs, la Libération! » qui a maintenu en permanence un travailleur social et des bénévoles rompus à la réception du public en errance. Le personnel de la Mairie a été mobilisé pour assurer l’accueil de premier niveau et pour l’organisation logistique.

Ouverte en décembre et en janvier, une fois deux semaines et une fois dix jours lorsque le plan grand froid a été déclenché notre structure n’a pas eu pour vocation de se substituer mais de compléter les centres d’hébergement spécialisés, dépassés par l’afflux des demandes.

De 7 à 12 personnes ont pu dormir chaque nuit en Mairie, la capacité maximale de 13 n’ayant jamais été atteinte. Le confort, sommaire, des lits de camps , une douche, a été compensé par une atmosphère chaleureuse. Orienté par le SAMU social et des association spécialisées effectuant des maraudes de rue, chaque arrivant a bénéficié d’un accueil personnalisé. Un repas préparé par l’association « Une Shorba pour tous » pris en commun a beaucoup contribué à la création d’une ambiance qui au fil des jours a gagné en convivialité.

A chacune des deux périodes d’ouverture, 7 à 8 personnes ont renouvelé quotidiennement leur séjour à la Mairie. D’autres n’ont fait que passer un jour ou deux. Le lieu n’avait pas vocation à l’évaluation sociale, quelques constations simples ont cependant émergées. Presqu’aucune personne accueillie n’était en grande désocialisation. Les histoires individuelles, toutes différentes et tellement semblables se situaient à la conjonction de difficultés socio-économiques et d’un problème personnel, d’une rupture familiale. Plusieurs personnes venaient récemment de tomber à la rue franchissant la frontière qui sépare de la grande précarité entre un matin et un soir. Nombre d’entre eux étaient irakiens ou afghans. Toute ressemblance avec une politique menée ici ou là…

Une personne a pu être mise à l’abri entrant dans un hébergement en hôtel qui enclenche un parcours menant à une stabilisation de l’habitat. Plusieurs d’entre eux se sont mis à fréquenter l’Espace Solidarité Insertion, 10 rue de ROCROY du 10e arrondissement qui propose un accueil structuré aux personnes à la rue.

Un seul principal regret : une personne orientée par une association n’a pas franchi le seuil de la Mairie décorée pour les fêtes où elle était attendue. Interrogée le lendemain elle a déclaré qu’elle n’avait pas osé parce que « là-bas c’était trop beau ».

Et toujours pour faire vos signalements de personnes SDF dans le 3e: sdf3@paris.fr

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