28 juin 2009

Une marche pour l'égalité des droits.


Ce n’est pas par paresse mais par reconnaissance à Alain Piriou que je lui laisse la place sur mon blog en vous livrant son dernier post, au sujet de la Marche des Fiertés de ce week-end, expliquant parfaitement l’enjeu de cette mobilisation pour la communauté LGBT cette année.

26-06-09
A Quand l’égalité réelle ?

« Foin des symboles, des droits ! Ce sera le message de cette nouvelle édition de la Marche des Fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans (ex-Gay Pride) qui aura lieu demain samedi*. On ne saurait donner tort aux organisateurs. À mi-mandat, la majorité n'a pas réalisé le quart des promesses, pourtant modestes, de la campagne présidentielle. Droits des couples, droit des familles homoparentales et lutte contre les discriminations au quotidien: très peu de chantiers ont été réellement engagés.
En 2008, il avait fallu la mobilisation des associations et de cette Marche pour obtenir du ministère de l'Éducation nationale qu'il s'engage dans la lutte contre l'homophobie à l'école. Aujourd'hui, les choses sont en bonne voie: du matériel de communication est diffusé dans les lycées et dans les universités, les établissements s'ouvrent aux intervenants extrascolaires, et des outils pédagogiques sont enfin à l'étude. La France devrait rattraper son retard sur certains de ses voisins, dont la Belgique, qui a plusieurs longueurs d'avance.

Reste la vie quotidienne de dizaines de milliers de couples d'hommes et de femmes, et parfois de leurs enfants, confrontés à l'insécurité juridique. Au moment du décès du partenaire pacsé, le survivant n'a toujours pas droit à la pension de réversion, ni, si le défunt était fonctionnaire d'État, au capital-décès**. L'avant-projet de loi Morano, sur l'autorité parentale et le droit des tiers, censé simplifier la vie administrative et juridique des familles recomposées et homoparentales, est repassé au bas de la pile des prochains textes à débattre, devant la fronde des députés, Copé en tête.

Quant aux discriminations au travail, les ministres en charge de ce dossier, Xavier Bertrand, puis Brice Hortefeux, ont fait montre d'un immobilisme qui ferait passer leurs prédécesseurs pour d'audacieux réformateurs. Un constat s'impose en effet: avec la création de la Halde et le toilettage du droit de la discrimination, Chirac et Raffarin ont plus fait en leur temps que Sarkozy et Fillon…

Les associations de l'Inter-LGBT l'ont donc joué fine, en choisissant d'apposer l'adjectif «réelle» à leur mot d'ordre de toujours, «l'égalité». Elles ne renoncent évidemment pas à l'égalité stricte et rigoureuse, à l'accès au mariage, à l'adoption et à la procréation médicalement assistée. Mais elles ont délibérément choisi de se placer sur le terrain du président de la République, en le confrontant à ses propres engagements de campagne, pour que ceux-ci soient tenus. Pour que, dans la vie quotidienne au moins, l'orientation sexuelle d'une personne ne soit plus un critère discriminant. Un choix susceptible d'être critiqué, mais qui a le mérite de placer l'exigence de résultats devant l'exaltation d'une radicalité sans lendemain. Un «marchons utile», en quelque sorte, qui n'empêchera pas la fête, indissociable de cette Marche et de toutes les autres au travers le monde, depuis 1969. »

Le Blog d'Alain Piriou

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