09 juin 2009

Retour sur élections...


Quelques réflexions suite aux élections européennes…

D’abord, un regret. Celui de la très forte et malheureusement récurrente abstention pour les élections européennes.

Ensuite, un constat. Celui d’un maintien des voix du camp de la Gauche, mais cette fois-ci avec une ventilation des voix différentes mais pas si étonnantes que cela. PS-Verts-Front de Gauche : un petit 40%. Ce qu’il faut analyser est effectivement le fait que sur un vote qui apparaît plus politique que celui des élections locales (qui apparaissent plus gestionnaires), la ventilation au sein de la Gauche, se fait au profit de la gauche écologiste et non plus social-démocrate. Et donc non plus ni pour son personnel ni pour son programme.

Pour continuer, une satisfaction, celle de la chute du MoDem. Ne faisant pas partie de ceux qui estiment le MoDem comme compatible avec le PS, il me semble qu’il faut se réjouir du faible score de celles et ceux qui à Bruxelles votent constamment avec le PPE et qui le nie à Paris. 8% pour Bayrou, c’est une vraie claque pour celui qui faisait de la construction européenne son code génétique. Côté UMP, 2/3 des voix sarkozystes, 1/3 alternatifs (MoDem, DLR,…). Intéressant pour l’avenir de la Droite française.

Enfin, une tristesse. La reconduction à la tête de la Commission Européenne probablement sans problème et sans beaucoup de débats de Barosso et de celles et ceux qui n’ont rien fait pour enrayer la crise. Ne soyons pas non plus hypocrites et ne faisons pas croire que le Parti Socialiste Européen aurait pu maîtriser cette commission et être majoritaire au Parlement. Mais force est de constater que, quand le PES est fort, quand la Gauche est forte, même minoritaire à Bruxelles, le PPE a un peu moins les mains libres, et avec lui tous ces commissaires et députés libéraux et conservateurs.

Alors que faire ?

Poursuivre notre rénovation de la pratique de la politique. Quelques ferments ont été appliqués par Martine Aubry pour les têtes de listes européennes, en particulier l’interdiction du cumul des mandats. Il faut les continuer en commençant par les prochaines élections régionales. Ce qui fera monter une nouvelle génération, un nouveau personnel politique. Je fais plus confiance à cette méthode qu’au jeunisme qui ne mène à pas grand-chose (nous avons eu beau prévenir du risque de non élection de Hamon, sa jeunesse ne semble pas l’avoir sauvé…)

Commencer enfin la rénovation de notre rapport à l’électorat en lançant le processus des primaires ouvertes. Nous ne pouvons pas continuer, à Gauche, au 21ème siècle, à nous battre entre camps progressistes pour savoir à qui va profiter la ventilation des voix. Nous devons demain battre Nicolas Sarkozy et pour cela il faut un seul et unique candidat de la Gauche, investi par le peuple de Gauche. Cela implique de réfléchir à comment aujourd’hui nous pouvons associer le tout un chacun qui se dit de Gauche pour participer à nos combats, à son niveau, sans céder à ce que nous faisons trop souvent, à savoir juger les idées et le militantisme de celui qui veut rentrer dans nos partis avant de l’autoriser à voter. Je ne trouve pas l’expression heureuse mais il nous faut ouvrir en grand les portes et les fenêtres pour permettre à tous de concrétiser son sentiment d’appartenir à la Gauche, c’est en cela que notre candidat-e sera le plus légitime possible, car, n’en doutons pas, la crise de légitimité que vivent nos partis touchent aussi notre capacité à produire des candidats crédibles. Cela s’appelle les primaires et c’est une des raisons principales qui m’a amené à soutenir Aubry pendant notre congrès.

S’atteler ensuite à la rénovation de notre appareil idéologique en cessant de dire que notre logiciel est dépassé et que le courant X a les meilleures solutions. Dire cela, c’est oublier que la société civile existe et que nous devons être à son écoute, et le faire savoir. Reprendre langue avec les syndicats, les associations, les universitaires, lors de grandes conventions qui tardent à venir (finalement comme lors de la rédaction de la France en libertés surveillées). Il nous faut sans doute ce minimum d’humilité, accepter d’effacer ce que nous avons pu éventuellement écrire et penser par le passé pour le faire aujourd’hui dans un cadre collectif, politique et ce afin de redonner une actualité à notre projet, et surtout qu’il soit partagé par celles et ceux qui sont nos compagnons de route traditionnels.

Je ne sais pas si cela sera suffisant mais ce que je sais c’est qu’il y a urgence, que la maison socialiste brûle et que si, très vite, nous ne transmettons pas un message à notre électorat, la refondation de la Gauche nous dépassera totalement.

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