13 octobre 2008

Vox clamens in deserto ne dure qu'un temps...

Je ne vais pas y aller de mon couplet personnel sur la crise que nous vivons aujourd’hui, je pense qu’il y a de bien meilleurs économistes ou journalistes pour cela. Cependant, j’ai tout de même envie de faire part de ma satisfaction, de mon étonnement et de mon soucis dans la période qui est la nôtre.

Quitte à faire soupirer, à faire mauvais perdant ou revenchard, je bois comme du petit lait les prises de position des uns et des autres sur la nécessité d’injecter de l’argent public dans le système bancaire afin de redonner confiance aux banques entre elles et d’éviter une chute lourde de conséquence. Pourquoi du petit lait ? Car dans la vie du parti, depuis maintenant une bonne dizaine d’année, un groupe de militants avançait déjà cette nécessité pour parer au désastre que peut engendrer une mondialisation incontrôlée. Car un certain DSK l’avait avancé lors du débat interne pour l’investiture de notre candidat à l’élection présidentielle sous le nom de nationalisation temporaire. Hier conspuée, cette proposition semble convenir à beaucoup et même à la Confédération Européenne des Syndicats qui vient de prendre position en ce sens. Le moment est donc strauss-kahnien comme dirait l’autre et montre que la Gauche n’est jamais autant écoutée que quand ces propositions sont crédibles, même s’il faut pour cela, et on doit le regretter, se prendre une crise en pleine face. Cependant, le moment montre tout le travail qu’il y a encore à faire afin de convaincre et de montrer la possibilité d’une gestion moderne et efficace des problèmes qui se posent à notre économie.

En effet, s’il y a encore quelques irréductibles qui s’en prennent à cette mesure avec le traditionnel « vous collectivisez les pertes et privatisez les profits », il y a surtout le gouvernement qui réinjecte un peu rapidement sans demander de contreparties. En effet, la nécessité des nationalisations provisoires a au moins deux pendants : le changement de pratiques sur la nature des prêts et l’abandon des salaires faramineux, mais surtout, surtout, la participation volontaire à la relance de l’économie en finançant sans réticence les collectivités locales. Certes, le gouvernement, semble-t-il, vient de trouver 360 milliards d’euros à mettre dans les banques et va imposer des obligations, on regardera avec intérêt la nature de ce dispositif tant rien a été demandé à Dexia en échange de sa rapide recapitalisation publique. Il semble que la musique semble oublier l’instrument : la réinjection de fonds publics doit s’accompagner d’une profonde refonte du système.

Ce moment est bien sûr source de soucis, tant cette situation va avoir des répercussions sur la vie d’hommes et de femmes déjà bien précarisé-e-s et qui doivent en même temps subir le retrait de l’état du secteur de la solidarité. Baisse du budget du logement et diminution drastique des financements du secteur médico-sociale ne vont pas faire bon ménage avec ce que nous vivons aujourd’hui. C’est ainsi la production de logements sociaux et de structures d’accompagnement qui risque d’en prendre un coup. Les collectivités locales vont être donc encore plus mise à profit pour combler ce manque d’état, ce qui va encore une fois obérer sa capacité à s’investir sur d’autres sujets complémentaires et tout aussi important. Nous verrons sur la capitale au prochain Conseil de Paris ce que cela donnera, puisque nous aborderons les orientations budgétaires. Mais mon inquiétude est grande, tant le chantiers, nos objectifs et les besoins sont importants.

Enfin… souhaitons que la Gauche tire la leçon de son passé pour essayer aussi et surtout dans le débat d’idées d’avoir un temps d’avance pour changer la gauche et changer la France…

Aucun commentaire: